ARCHIVES / A Vaulx Jazz 2013 - lundi 25 mars 2013

Galliano à guichets fermés

Dans la salle archi-comble du centre culturel communal Charlie Chaplin, la majeure partie du public était déjà tombée dans le chaudron fellinien depuis longtemps, en images et en musiques. Car malgré leur grand âge (presque soixante ans pour la Strada !), les airs de Nino Rota n'ont pas pris une ride. On les reconnaît dès les premières notes, on les fredonne : la Strada, Amarcorde, La Dolce vita.... tout Fellini vous revient en mémoire : l'inoubliable scène de la fontaine de Trevi avec Anita Ekberg, ou bien le couple improbable de circassiens formé par Anthony Quinn et Giuletta Massina dans la Strada.

Ces images et bien d'autres ont ressurgi à la faveur de la dernière soirée du festival. L'accordéon de Richard Galliano a fait des merveilles et restitué intacte la poésie des mélodies sublimes de Nino Rota. Entouré d'un quartet exclusivement italien, Galliano a une fois de plus démontré le talent qu'il a à mettre en valeur d'autres compositeurs, et d'autres musiciens que lui. Le clarinettiste Mauro Negri a ainsi pu s'en donner à coeur joie pour notre plus grand plaisir.

Auparavant, le premier set de cette soirée de clôture avait été assuré par Catherine Delaunay, elle aussi accompagnée d'un quartet élégant, Isabelle Olivier à la harpe, Thierry Lhiver au trombone, Guillaume Séguron à la contrebasse, et John Greaves au chant et à l'ukulélé. Ce premier set s'intitulait : "Sois patient car le loup....", extrait de l'oeuvre poétique inédite de Malcolm Lowry. Les poèmes de Malcolm Lowry sont aussi peu connus que son roman, "Au dessous du volcan" l'est beaucoup. Jean-François Goyet a traduit pour Catherine Delaunay les vers étranges, encore inédits, et qu'on dirait sortis tout droit (voire en zigzag) d'une taverne. Le romancier anglais, on le sait, a usé et abusé de l'alcool ; des traces sont encore à l'oeuvre dans ces poèmes dont le rythme et la musicalité ont été exprimés avec beaucoup de talent dans la voix et l'accent de John Greaves. Celui-ci s'est amusé, on le sent et on l'entend, à passer d'une langue à l'autre pour mieux rendre la musicalité des textes. Le rendu celtique de la harpe s'est prêté avec délicatesse aux sonorités mêlées de la clarinettiste et compositrice Catherine Delaunay. C'est donc un spectacle très complet, et ben plus qu'un amuse-bouche, qui nous été donné à voir, à entendre, età déguster. Vivvement l'an prochain, pour la 27è édition d'A Vaulx Jazz.

Françoise Kayser

Poésie et Cinecittà en images

La dernière soirée du festival A Vaulx Jazz 2013 a enflammé le public, avec un concert en deux temps et plein de mouvements. Entre la création de la clarinettiste et compositrice française Catherine Delaunay et l'hommage au compositeur Nino Rota mis en musique par Richard Galliano, les spectateurs avaient de quoi avoir le sourire aux lèvres...

5552 vues

Commentaires

Vaulx-en-Velin > Journal > Actualités > ARCHIVES > A Vaulx Jazz 2013 > Galliano à guichets fermés