Actualités / Cadre de vie - mardi 17 septembre 2013

La Boule en soie à l’épreuve du temps

 

A LA BOULE EN SOIE, il y a Michel, le patron, Linda au service, les clients fidèles – certains sont d’anciens ouvriers du textiles – et puis il a les nouveaux venus, les employés des immeubles de bureaux. A l’heure de l’apéro, tous s’y côtoient, donnant l’image de ce qu’est la Tase aujourd’hui. Depuis près de 90 ans, cette cantine ouvrière se tient au pied du mastodonte qu’est l’ancienne usine Tase. Pendant des décennies, c’est là que se retrouvaient les ouvriers pour partager leur repas. La fermeture du site industriel en 1980 n’a pas ébranlé l’institution. D’ailleurs, rien n’a changé depuis la grande époque où des milliers de personnes travaillaient tout autour. “Les gens continuent de venir chercher ici la convivialité, la simplicité et la tradition, comme il y a 50 ans”, estime Linda qui s’accorde une pause après le coup de feu de midi.

 

Une nouvelle clientèle

Avec l’ouverture du centre commercial Carré de soie et des premiers immeubles de bureaux ultra modernes, les petites cités Tase, belles endormies, se réveillent au rythme des tramways et du ballet des grues. Et l’irréductible Boule en soie résiste dans son écrin un brin désuet. Derrière son comptoir, Michel s’accoutume bien de ces bouleversements. “Il ne faut pas vivre dans le passé. Auparavant, la clientèle se résumait aux anciens de la Tase. Mais beaucoup sont morts ou sont très âgés. Toutes ces constructions nous amènent une nouvelle clientèle, principalement des employés de bureau”, explique le propriétaire. “Et il y a aussi les ouvriers des chantiers“, précise Linda. Car si les snacks ont poussé comme des champignons dans le centre commercial du Carré de soie, pour les clients, rien ne vaut l’authen- ticité d’un lieu qui ne désemplit pas. “Quand j’ai commencé à travailler dans le quartier, on m’a très vite parlé de cet endroit assez original et de son atmosphère familiale. Depuis, j’y vais de temps en temps”, raconte Nicolas, en sortant de l’un des bâtiments en verre voisins.

Michel, le patron de la Boule en soie, attend de voir l’aboutissement total du projet de restructuration de la Tase pour juger de la redynamisation de son quartier. Mais lui ne vendra pas son bistrot pour faire place à une tour moderne. “De toute façon, tout est classé ici, même les platanes”, ironise Linda en ramassant quelques tasses qui traînent sur les tables vides.

 

M.K

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