Actualités / Cultures - mercredi 06 mars 2013

A Vaulx jazz : une 26e édition sous le signe du cinéma

Ca y est, le jazz est partout ! Il résonne dans toute la ville. quoi de plus normal après tout ? A Vaulx jazz est là, dans sa 26e édition. Ce rendez-vous, devenu mythique auprès des amateurs de la région, entend s’élargir et s’ouvrir à toutes les générations et à tous les publics, même ceux qui croient ne pas aimer le jazz... Cette année, l’accent a été mis sur le cinéma, les voix, la poésie ou le rock.

Décidément, le jazz reste un immense chaudron où tout est brassé.
A tout seigneur tout honneur, les enfants de Vaulx lanceront le festival. ils seront plus de mille à se retrouver au centre culturel communal Charlie-Chaplin dès le mardi 12 mars. Les hipsters en culotte courte auront droit à une version revisitée du grand classique Pierre et le loup. attention, ce concert devrait rester gravé dans les mémoires enfantines... Il va les propulser loin, très loin de la version mondialement connue de Prokoviev. Plusieurs générations se souviennent de la version française “traditionnelle”, et combien ont gardé au fond du cœur et de leurs étagères leurs vieux vinyles, dont Pierre et le loup (1957 !). La version française de Gil-Renaud était interprétée par l’orchestre symphonique de l’Urss. Et oui, c’était il y a bien longtemps, à l’époque de la Russie soviétique, avant la chute du mur de Berlin (1989). Pour les plus jeunes, rappelons aussi que l’œuvre du compositeur Serge Prokofiev, racontée magnifiquement par Gérard Philipe et Maria Casarès, permet aux enfants de découvrir les instruments en suivant les aventures du jeune Pierre... Voici donc en ce 12 mars une version entièrement revue et corrigée de l’œuvre, par les Amazing keystone big band. Une façon contemporaine, décoiffante voire hirsute de s’initier aux joies du jazz, et de reconnaître cuivres et cymbales dans les pas du petit Pierre, de son grand-père et du méchant loup....

Place au festival

Mais il n’y en a pas que pour les enfants ! Toujours mardi 12 mars, vous serez également invités en soirée au centre Charlie-Chaplin pour le grand concert d’ouverture. Les Amazing Keystone seront de retour avec la chanteuse Cécile Mc Lorin-Salvant. Ensemble, ils et elle vont reprendre les bandes originales de classique de films. attention, prêts, partez... la soi- rée est gratuite.

Place au festival, avec jeudi 14 mars, un duo qui dépote. La chanteuse coréenne Youn Sun Nah  et le guitariste suédois Ulf Walknius. Les deux exploreront un panel musical très large de Randy Newman à Métallica dans un registre empli de douceur et de fragilité. En seconde partie, un hommage sera rendu à Boby Lapointe avec Jean-Marie Machado et dansas qui invitent André Minvielle. Amuseur ou génie surréaliste ? Le répertoire de Boby Lapointe sera repris entre diction élastique et fanfare, sans oublier l’hélicon qu’il jouait “entre le pays d’Aragon et de Castille”. Les amateurs de Boby et les nostalgiques apprécieront.

Dans un autre domaine, pour une soirée métisse, les lauréats 2012 du prix Jazz migration, les Impérial quartet explorent vendredi 15 mars des terres musicales non-défrichées. Un voyage en Afrique, entre le Mali, le Benin et le Burkina Faso et un hommage à la culture mandingue. Le quartet invitera deux percussionnistes africains pour un trip entre free jazz et musique africaine. Dans un autre domaine, le trio Das Kapital rendra un hommage entre improvisation et rock au compositeur Hanns Esiler. Compositeur allemand malchanceux qui a fui d’abord le nazisme, puis le maccartisme aux Etats-Unis ! Eisler est connu pour avoir composé des musiques de film pour Fritz Lang (le septième art n’est jamais loin !) et rien de moins que l’hymne de la RDA.

Le jazz reste une musique américaine, et avec quelle classe ! Puisqu’il est question de classe américaine, place à Gregory Porter et Dianne Reeves, mardi 19 mars. Venu en 2010 sur la scène jazz, avec un premier album primé aux grammy awards et une bombe : 1960 what ?, Gregory Porter enchaîne les scènes et écume les grands festivals avec sa carrure de rugby man et son passe montagne ! Plus qu’une chanteuse, dianne reeves reste une diva. remarquée dès 1987, sur le mythique label Blue Note, elle s’impose comme une référence dans le jazz vocal. elle a également signé la bande originale du film de George Clooney sorti en 2005, Good night, and good luck (Cinéma, quand tu nous tiens...).

Impossible de parler de jazz sans évoquer la Nouvelle-orléans et les cuivres. Ce sera justement le thème de la soirée du mercredi 20 mars. avec les français de Zozophonic orchestra qui invitent les Tin men, un trio de Louisiane. Issus du Grolektif, collectif d’artistes bien connus de la région, les zozos de l’orchestre jouent du blues comme un Mardi gras à Bâton-Rouge. Justement, c’est là qu’entrent en scène les Tin men avec leur washboard, percussion de prédilection de la musique Cajun. Ca promet de bouger ce soir là. en seconde partie, place à un grand nom de la trompette : Paolo Fresu. il sera accompagné de son Brass Bang. Le trompettiste sarde reste un habitué du festival et incarne le jazz européen. Il rendra un hommage aux grands comme Davis, Bernstein ou Rava et à son Italie natale.

De divas en collectifs

Du jazz au rock, il n’y a qu’un petit pas... Jeudi 21 mars, que souffle le rock ! Cette soirée-là fait le pont entre ces deux musiques. En première partie, Emile Parisien et Vincent Peirani, un saxophoniste et un accordéoniste, pour un duo de choix. Rappelons que l’accordéon n’est pas qu’un instrument de bal musette, il reste un ingrédient clef dans le jazz hexagonal. Dans un registre plus rock, place au saxophoniste Francesco Bearzatti et son Tinissima quartet pour un hommage rock’n’roll au pianiste Théolonius Monk. Un hommage à ce monstre musical avait déjà été rendu lors de la précédente édition d’a vaulx jazz, mais cette année ce sera Monk’n roll. Plus qu’un hommage, il s’agit d’une réécriture des œuvres de Monk, ponc- tuées de morceaux de Led Zeppelin, Lou Reed ou des Pink Floyd. Une prestation surprenante qui saura aussi bien ravir les blousons noirs que les hipsters.

Peut-on évoquer a vaulx jazz sans sa mythique soirée blues ? Chaque année elle fait le plein et pour son 26e cru, mercredi 20 mars, elle regorge de promesses. dans un premier temps, place à Jean-Jacques Milteau et son complice Manu Galvin qui invitent une pointure du blues : Joe Louis Walker. Originaire de Californie, le père Walker est déjà venu en terre du Velin en 1999. Plus proche de la soul du sud des Etats-Unis, le bluesman accompagné par deux Français va déchainer le public. Dans un registre plus funk, place au Malted milk. Un combo plein de punch qui s’inscrit dans la nouvelle scène soul. Plus surprenant : ils ne sont pas américains mais ce sont de petits français qui savent groover. Décidément les apparences sont trompeuses ! Mais pas la musique : un son digne des productions Stax, le label légendaire du sud des Etats-Unis aux antipodes de la Motown qui a enregistré Issac Hayes, Albert King ou les Staple Singers.

Et si on terminait sur quelques notes de poésie et d’accordéon ? La dernière soirée sera réservée aux grands enfants pas si sages. samedi 23 mars, sois patient car le loup mettra en musique les poèmes de l’écrivain britannique Malcolm Lawry. avec l’appui d’une mise en scène soignée et d’un ukulélé, le chanteur John greaves sera accompagné de Catherine de Launay pour transporter le public dans un univers de Cocagne. Puis on ressortira l’accordéon : en l’occurrence, Richard Galliano, jouera avec le sien et rendra hommage à la fantaisie de Nino Rota. Ce nom de Nino Rota ne vous dit rien ? Souvenez-vous... dès que vous entendrez l’amorce d’un air de ce musicien et arrangeur légendaire, cela vous reviendra. On lui doit les bandes son originales des films des studios Cinecittà, toutes celles des films de Fellini, ou encore la bande son du Parrain ! Le grand soliste qu’est Galliano saura à coup sûr retranscrire les mêmes émotions ressenties dans les salles obscures.

Entre poésie et cinéma, l’affiche de la 26e édition du festival de tous les jazz donne le ton sur toutes les gammes et dans tous les registres.

Rochdi Chaabnia

Pratique: Programmation et tarifs http://www.avaulxjazz.com/

 

Avec plus de quinze mille spectateurs lors de la précédente édition, ce festival est devenu le rendez-vous incontournable pour toutes les ouïes fines de la région. A Vaulx jazz 2013, va tenir toutes les promesses contenues dans sa programmation éclectique, à l’écoute des variantes infinies d’une musique universelle.

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