Actualités / Cultures - mercredi 07 mai 2014

Joël Bastard, l’appel du large

“JE SUIS un ouvrier du stylo” annonce-t- il en guise de préambule. l’homme qui parle ainsi est assis à une table du café de la mairie, il savoure la fin d’après-midi printanière en toute tranquillité. Joël Bastard, mi-bonze, mi-farfadet, avec sa barbiche blanche et ses yeux clairs de Breton qui a bourlingué, habite en principe à la frontière suisse, au fin fond du pays de Gex, dans une ancienne ferme. S’il n’est pas ailleurs, au Mali, au Québec, ou quelque part en France, en résidence. Il se rend fréquemment ici ou là, à l’invitation de bibliothèques, d’associations ou de villes qui l’hébergent, le temps d’une résidence artistique.

Le terme de résidence est un peu pompeux pour une activité qui ne l’est pas : l’association invitante, en l’occurrence ici Dans tous les sens, convie un auteur venu d’ailleurs. l’écrivain est hébergé à Vaulx-en-Velin par le bailleur Est Métropole Habitat, et il anime ou va participer à divers ateliers : au local de l’association, au café de la mairie pour une soirée lectures, au Mas du Taureau lors des permanences de relogement, et aussi à la bibliothèque Pérec avec des groupes informels d’habitants. Il y aura aussi des ateliers d’écriture aux Verchères, en lien avec le centre social du Grand Vire et l’association Frameto. au bout de ce séjour vaudais, on retrouvera l’écrivain une dernière fois lors du festival d’été Festiv’aux Amphis.

Dans son dernier livre, un récit paru aux éditions de la Passe du Vent, intitulé Chasseur de primes, Joel Bastard décrit avec une certaine humilité sa condition. “Mais vous monsieur l’écrivain, vous faites cela pour le plaisir ! L’argent est si sale, comme je vous envie... ”. Ces propos, rapportés par l’auteur dans Chasseur de primes en disent long sur les idées fausses concernant la vie d’un écrivain, et de quel air il se nourrit. “Il faut bien vivre et je vais où on me demande, tel un marin”. Rien de désabusé chez lui, Joël Bastard a fait tous les métiers : “Jusqu’en 2000, j’ai peint des bâtiments, vendu des clefs à molette et des niveaux à bulle, conduit des camionnettes, livré des tondeuses à gazon, élevé des lapins... tout en écrivant”. Depuis cette date, il ne fait plus que cela : écrire. en 60 ans d’existence et 40 d’écriture, la liste de ses éditeurs est impression- nante, de gallimard où il a publié un très beau roman, Manière, à al Manar. Beaucoup de livres d’artistes aussi. et des improvisations sur scène avec des musiciens de jazz.

Que le poète soit sur scène ou que sa voix soit couchée sur du papier, c’est le même geste créatif : “un vieux truc ancestral qui lui vient d’un grand-père corse qui chantait et improvisait... Je tente de faire ça, mais chez moi, ça passe par l’écrit.” un poète à lire ou à voir sur scène, sans restriction.

Françoise Kayser

 

Pratique :

http://joelbastard.blogspot.fr/ Rencontrez Joël Bastard , pour des temps d’échange à la permanence du Mont-Cindre, les lundis de 13h à 16h. 1, chemin Mont-Cindre.
Pour des ateliers d’écriture, à la bibliothèque Pérec, les mercredis 7,14, 28 mai et 4 juin de 14h30 à 16h30.

Photo © Marion Parent

Il a publié des récits, du théâtre, de la poésie.... Il vient d’arriver à Vaulx-en-Velin où il va passer deux mois à écrire, peindre, photographier. Et inciter les habitants à créer, via l’association Dans tous les sens.

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