Actualités / Cultures - mercredi 08 janvier 2014

L’esprit du Court souffle en janvier à Vaulx

Certains titres de films parlent d’eux-mêmes. au hasard : avant que de tout perdre (avec Léa Drucker), Déposer les enfants, Bal de nuit, Je sens le beat qui monte en moi, Millionaires, Du poil de la bête, Donde es la familia (où est la famille)... D’autres évoquent leurs origines géographiques, proches ou lointaines : Miniyamba parle de l’émigration d’un jeune Malien, abu Rami des rapports homme-femme au Liban, Welcome yankee de l’espoir et de la liberté enfin conquise.
Tous ces courts en disent long sur l’état du monde, les bonheurs et les malheurs de la société et de la famille, les révoltes de la jeunesse, les soubresauts de la vieillesse, les cahin-caha du quotidien. Souvent poignants, parfois cocasses, toujours instructifs. De fictions en documentaires, les cinéastes tracent sur la pellicule des échappées d’images, des bande-sons décoiffantes.

Court et percutant
Grâce à la sélection soigneusement préparée par les organisateurs, les spectateurs ont le choix. De sessions thématiques en carte blanche (une soirée accordée à un acteur, en l’occurrence Johan libéreau), de festival scolaire en soirée du Liban, la centaine de films programmés en huit jours promet des moments forts et réjouissants. Qu’ils durent une ou deux minutes, ou bien qu’ils s’étirent jusqu’à la demie-heure, ne change rien à l’affaire : comme le fait remarquer Azzedine Soltani, responsable de la programmation, c’est “l’intensité qui compte”. et les jeunes cinéastes ont bien conscience que pour se faire remarquer des producteurs, il leur faut être court, avant tout.
Court ... et percutant à la fois, comme l’affiche de cette édition 2014. Fallait-il ou non maintenir la silhouette encapuchonnée, les deux poings tendus et marqués de cette écriture d’inspiration gothique ? Les avis étaient partagés au sein de l’association qui a toujours misé sur l’engagement citoyen, certains estimant qu’on allait retomber dans des clichés discriminants. D’autres ont mis en avant la force d’une image ambiguë qui évoque des films cultes, Nosferatu et la nuit du chasseur. Le comité d’organisation a finalement donné son accord et tout le monde s’est remis au travail.

Prêt à visionner ?
La vitalité de l’association se manifeste à chaque étape, depuis la longue et exigeante sélection des films (700 films visionnés durant tout l’été) jusqu’à l’accueil du public et des jurys. Comme à chaque édition désormais, les jurys donnent leur tempo : devenus “accros” au court ou en train de le devenir, ils sont l’un des piliers du festival. Chaque année, ils se renouvellent pour moitié – personne ne pouvant se représenter plus de deux fois. Jeunes, adultes, étudiants des grandes écoles basées sur la ville, jury de l’alliance française, jury presse, chacun d’entre eux portera son regard sur les films en compétition.
On ne peut conclure ce panorama sans évoquer la programmation scolaire qui permet de faire venir des classes entières aux amphis, salle Victor-Jara, ou à la mairie annexe du sud : près de 3000 scolaires, de la maternelle au lycée, sont inscrits aux séances proposées. Parmi ces enfants, on en retrouvera certains plus tard dans l’association du festival, voire dans l’un des jurys. les esprits chagrins diront que ce public captif n’a pas son mot à dire. Certes, mais si l’école n’était pas obligatoire, nos chères têtes blondes et brunes prendraient-elles d’elles-mêmes leurs cartables tous les matins ? Les optimistes se réjouiront du fait que cette éducation à l’image fait son chemin. Les nombreux et remarquables dossiers pédagogiques établis par l’une des bénévoles en témoignent, et ils sont disponibles en téléchargement sur le site du festival. Ce qui est une autre façon de partager le goût du cinéma.

Françoise Kayser

Les soirées cinéma...
- En ouverture, Carte blanche à l’acteur Johan libereau, samedi 18 Janvier. - Soirées thématiques :
Mardi 21 janvier, la francophonie et ses enjeux.
Mercredi 22 janvier, soirée du liban.
Jeudi 23 janvier, soirée films d’animation au restaurant le Vitoria, qui redevient cinéma le temps d’une soirée. ainsi le restaurant Vitoria, au sud de la ville, renoue avec son passé. 70, avenue Roger-Salengro.
- Nuit courte, vendredi 24 janvier : la nuit blanche est assurée dans une ambiance sympathique. Nuit entrecoupée de pauses accompagnées de délicieuses soupes fumantes...
- Palmarès, samedi 25 janvier : soirée de clôture à 20h.

... et les programmes en compétition
Les quatre soirées sont projetées successivement les 17, 18 et 19 janvier. “Attention, ce sont des films que vous ne retrouverez pas pendant la nuit du court !” prévient Azzedine Soltani, responsable du festival et des amphis. Chaque programme réunit une petite douzaine de films courts, soit une heure trente environ de projection. C’est le temps fort du festival, ouvert à tous. Qu’on soit membre du jury ou simple spectateur, chacun pourra faire son pronostic pour la soirée Palmarès qui a lieu le samedi 25 janvier.

Pratique :

Un poing c'est court, le festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin Informations et réservations : 09 52 90 42 75
Toutes les infos sur le site du festival : www.unpoingcestcourt.com
Tarif : 4 euros la séance.

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