Actualités / Cultures - mardi 15 avril 2014
Le lion, le rameau et la pince
IL EST UNE VOGUE un peu désuète et tardive dans laquelle s’est engouffrée Vaulx-en-Velin au cours du XXe siècle : celle de l’héraldique et des blasons. Comme elle, de nombreuses communes françaises ont tenté de renouer avec leurs racines au travers d’une histoire stylisé.
Une carte d’identité
Historiquement, les armoiries sont l’apanage des nobles et des chevaliers qui les représentent sur leurs bannières, leurs écus ou encore leurs boucliers. Une sorte de carte d’identité très pratique lorsqu’on se retrouve au beau milieu d’un champ de bataille. Ainsi, les blasons des villes anciennes reprennent souvent ceux des premiers seigneurs des lieux. En l’occurrence pour Vaulx-en-Velin, la famille Montuel, qui possédait les terres vaudaises au Moyen-Âge et dont voici la description dans la langue très codé de l’héraldique :
“D’or (jaune) à six triangles de sable (noir), un lion de gueule (rouge) armé, lampassé et couronné d’argent (blanc) brochant sur le tout (au devant). Limier : un lion de gueules (rouge) et couronné de même. Supports : deux lions de même.”
Comme beaucoup de familles de noble souche, on ne trouve plus de descendant des Montluel, et donc de leurs armoiries, depuis fort long- temps. Aussi, à la fin des années 1960, quand la ville décide de se doter d’une identité visuelle, il aurait été fort possible qu’elle se réapproprie celle de ses illustres seigneurs moyennageux.
L’union d’un passé noble et d’un présent industrielle
Néanmoins, la “vallée des brebis“(1) qu’a connu Jean de Montuel et ses contemporains au XIVe siècle, lorsqu’il donna ce fief au dauphin du Viennois, n’avait plus rien à voir avec Vaulx-en-Velin, la laborieuse, celle de la Tase et des HLM qui commence à pousser. Le Conseil municipal de 1969 commande donc au peintre réputé Georges Manillier (1906-1981), la composition d’un nouveau blason qui constituerait une passerelle entre l’histoire et le présent de la commune. Les nouvelles armoiries, savamment pensées, reprennent donc, à droite, le lion rouge et fier des Montuel, et les bandes noires sur fond doré qui caractérise cette maison. Sur la gauche, une pince indique que la ville vit désormais de l’industrie. C’est un symbole cher à l’artiste qui, tout au long de sa vie, n’a eu de cesse de représenter le milieu ouvrier et le monde du travail. Au centre de la tenaille, se détache du fond noir une branche de feuilles : c’est le monde agricole et la forte implantation des maraîchers qui est ainsi symbolisée. Quand au Rhône, indissociable de l’histoire vaudaise, on le retrouve dans les entrelacs qui rap- pellent le lien fort entre la commune, entourée d’eau, et ce fleuve qui a marqué Vaulx de ses nombreux caprices. Mais voilà, le poids de l’agriculture vaudaise et celui de l’industrie n’ont eu de cesse de perdre de leur ampleur à la fin des années 1970, et notre blason est tombé aux oubliettes, supplanté par les logos successifs : celui représentant les deux cours canaux, puis le triangle jaune et désormais le bonhomme rouge. Et bien sûr, il reste le cardon dont Vaulx demeure la capitale !
Maxence Knepper
(1) : en latin, Valles in Velleno, signifie “vallée (ou lieu bas) des brebis”.
On connaît de Vaulx-en-Velin, les logos successifs qui en ont été la signature : les deux vagues bleues, le triangle jaune et l’identité actuelle, le bonhomme rouge. On connaît moins le blason de la ville, apparu à la fin des années 1960.
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