Actualités / Cultures - mercredi 15 octobre 2014

Mille oasis, un refuge où l’on danse

DANSEUSE chorégraphe, Anan Atoyama n’a de cesse de s’interroger sur les comportements humains face aux vicissitudes de la vie. Ses multiples questionnements trouvent leur expression en mouvements, dans le spectacle qu’elle propose du 5 au 8 novembre. “A travers la danse, je cherche à faire ressortir la complexité des rapports humains sans porter aucun jugement, je n’ai pas cette prétention. Je veux montrer que le moindre mouvement fait par un individu produit un effet sur autrui”, commente Anan Atoyama. Le titre qu’elle a attribué à son spectacle, Mille oasis, traduit sa quête d’apaisement et de quiétude dans un monde secoué par les conflits, mais aussi les catastrophes naturelles. “Je me suis inspirée, en toile de fond, de témoignages de jeunes lycéens japonais qui ont vécu le tsunami et ses conséquences avec l’accident nucléaire du Fukushima”, précise-t-elle. Ainsi, les danseurs évoluent sur une scène par- semée de vêtements blancs, dont la symbolique est multiple : on peut y voir les habits déchirés de disparus ou le linceul destiné à envelopper les corps, mais aussi l’écume qui surgit lorsque les vagues se creusent dans un va et vient incessant. Et dans ce qui pourrait ressembler à un no man’s land ou à un champ de bataille, la nature reprend ses droits, après la tempête. Le chant des oiseaux, le bruit du vent et de la mer viennent rompre le silence créant le sentiment que des instants de grâce sont, malgré tout, encore possibles, quoiqu’il arrive. Ces éléments sonores donnent à penser que dans tout terri- toire dévasté par la main de l’homme ou par la force des éléments, il subsiste une note d’espoir. Le spectacle d’Anan est truffé de symboles et laisse entendre que l’homme, quel que soit l’en- droit où il vit et les événements qu’il subit, trouve sur son parcours de vie, des lieux où il peut venir se ressourcer.

Liberté d’interprétation

Ces derniers sont aussi divers et éclatés dans le temps et l’espace que le sont les mille oasis qu’Anan propose d’explorer et ce, en lien direct avec les spectateurs. Car, espère-t-elle, ils pourront laisser libre cours à leur imagination : “Même si à la base, je veux transmettre un mes- sage, il y a une grande liberté d’interprétation. Je souhaite toucher la mémoire des spectateurs, faire appel à leurs souvenirs, faire surgir en eux des émotions”, complète l’artiste.

Jeanne Paillard

Pratique : Mille Oasis, du 5 au 8 novembre au centre culturel Chaplin. Tél., 04 72 04 81 18/19.

Photo © Marion Parent

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