Actualités / Cultures - mercredi 01 octobre 2014

Rayons cosmiques à tous les étages

ENTRE DEUX MONDES parallèles, Laurent Mulot l’est assurément. L’artiste de renommée internationale ne choisit pas par exemple entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, il opte pour l’entre-deux avec préméditation. Ce qui l’intéresse, dit-il, c’est que “les sciences, aujourd’hui, produisent des images de l’invisible.” Ce qui l’a fortement incité à imaginer des centres d’art fantômes, en Australie, en Chine ou au Pôle Sud. Mais où qu’il soit, sa pratique consiste à “confronter les représentations“ : entre les scientifiques et le grand public, entre l’art et la science, comme entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. 

A Vaulx, au Planétarium, le jour de notre rencontre, il s’affaire à ouvrir des caisses et en extraire les écrans vidéo qui balisent l’exposition. De grandes images présentées en dyptiques donneront deux points de vue sur le temps. elles ont été prises au micronième de seconde, l’une en surface, l’autre à 100 mètres sous terre. Laurent Mulot n’est pas à Vaulx par hasard. avec un scientifique, Thierry Sotlarczyk, venu du Cern, centre européen pour la physique des particules, ils ont mené une expérience au long cours à laquelle dix familles vaudaises ont été associées : depuis leur domicile, grâce à des électroscopes artisanaux, elles ont traqué les rayons cosmiques... Ainsi, le plus grand accélérateur de particules au monde, qui fait progresser les connaissances sur la matière et l’univers, est confronté artistiquement avec l’expérience des vaudais. “Ce qui nous ramène au lien entre ces recherches et la vie quotidienne qui suit son cours à la surface de la terre”, poursuit Laurent Mulot. L’exposition se conclut sur une série de grands portraits en pied des habitants qui ont participé à cette expérience.

Au cœur de l’espace et du temps

Interroger notre conception de l’espace reste au cœur de l’activité du Planétarium qui propose régulièrement des séances d’astronomie, projetées sur le dôme-écran. Plusieurs nouveaux films seront présentés à un public qui ne cesse de croître : 70 000 visiteurs en 8 mois. Parmi la douzaine programmée toute l’année, il y en a pour les adolescents comme pour les tout-petits : Le chasseur dans le ciel s’adresse aux 3 à 5 ans. Une nouveauté remarquable : le film sur l’univers d’Escher, graphiste hors pair qui a conçu des dessins renversants à plus d’un titre. Sous le dôme étoilé du Planétarium, cela va faire un effet bœuf.

Et pour approfondir ses connaissances dans les domaines de l’astronomie, de l’astrophysique et du spatial, les visiteurs du Planétarium pourront assister en soirée aux conférences, dûment repérées selon les âges : “l’espace en famille” (dès 8 ans), “ il était une fois l’Univers” (adultes et ados) ou à celles de l’Université tous âges (adultes). Les conférences durent entre 1h30 et 2h. Chacune d’entre elles invite chercheurs, artistes, journalistes à débattre avec le public autour de questions touchant à la fois l’astronomie et le spatial. Enfin, pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, il leur reste à visiter la grande exposition permanente “Histoire d’Univers, du Big bang au grain de sable”. vu le succès que rencontrent les activités du Planétarium, il est conseillé de réserver au préalable ses places, pour les ateliers comme pour les conférences. Rappelons pour conclure que cet équipement particulièrement nova- teur dans son accueil du grand public est parrainé par Michel-Ange Tognini, astronaute, ancien chef du Centre européen des astronautes à l’agence spatiale européenne (ESA), et Hélène Courtois, astrophysicienne à l’institut national de physique nucléaire de Lyon (IPNL).

Françoise Kayser

Pratique : Exposition temporaire, “entre // mondes”, du 1er Octobre 2014 au 4 Janvier 2015. Le 1er samedi du mois, le Planétarium est ouvert à tous gratuitement, sans réservation.
www.planetariumvv.com
Blog Laurent Mulot : http://mofn.ens-lyon.fr/

Photo © Marion Parent

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