Actualités / Démocratie locale - mardi 02 juillet 2013

Le coût de fonctionnement du planétarium en débat

NEUVIÈME équipement culturel de l’agglomération par sa fréquentation (50 000 visiteurs par an), le Planétarium ouvrira à nouveau ses portes le 9 octobre après plus de deux ans de travaux. Si son agrandissement a été financé dans le cadre du renouvellement urbain (Ville 35 %, Région 25 %, Etat 19 %, Conseil général 19 % et Grand-Lyon 2 %), la question de son fonctionnement est souvent revenue lors des débats du conseil municipal. Le maire, Bernard Genin (Front de gauche), avait indiqué qu’une étude sur le coût de fonctionnement était en cours et qu’elle serait présentée au conseil du 26 juin. Ce fut chose faite.

L’équipement nécessitera neuf emplois en plus dont cinq emplois d’avenir (emplois aidés à hauteur de 75 % du Smic par l’Etat). Les frais de fonctionnement supplémentaires représentent 220 000 euros pour la gestion de la boutique, les expositions temporaires, la maintenance, les ateliers scientifiques, la communication et l’entretien.

Côté recettes, la Ville compte sur des entrées en plus, mais le maire a fortement insisté sur “la gratuité qui sera maintenue pour les scolaires dans une volonté de vulgarisation de la culture scientifique et technique”. La location des espaces aux entreprises et associations et la boutique rapporteront aussi des recettes supplémentaires. Soit un total de 539 000 euros pour une fréquentation de 72 000 personnes par an. “Le coût total est de 850 000 euros aujourd’hui, il sera d’1,3 million d’euros demain, a annoncé Bernard Genin. Nos estimations laissent envisager un financement supplémentaire de 170 000 euros à trouver pour un fonctionnement moyen”.

“Ces chiffres sont invérifiables, fluctuants et optimistes, a rétorqué Philippe Moine pour le groupe Réussir ensemble Vaulx-en-Velin (Revv). Et pour quel public ? Combien de Vaudais, 6à7%?Nous ne dénonçons pas le Planétarium mais la manière dont vous l’avez imposé aux Vaudais”. Et de répéter ce que son groupe avait demandé lors du précédent conseil municipal : “Pourquoi ne le cédez-vous pas à l’agglomération ou à la Région ?”.

De son côté, Hélène Geoffroy pour le Parti socialiste (PS) interrogeait le maire : “Comment cette évaluation a-t- elle été faite ? Une des raisons pour lesquelles vous n’avez pas de partenaire financier, c’est que vous n’avez pas pu expliquer le fonctionnement au moment où a été lancé l’investissement. Il faut réfléchir dans le cadre de la mise en place de la métropole”.

Nassreddine Hassani (Front de gauche), conseiller municipal délégué à la Culture, a recadré le débat en précisant quelques chiffres : “Dix à quinze mille Vaudais fréquentent le Planétarium, sans compter les scolaires”. Puis revenant sur le partenariat, il a cité en exemple les planétariums de Rennes ou de Strasbourg, où les collectivités d’agglomération, départe- mentale et même régionale se sont engagées. “Notre équipement est le quatrième de France en fréquentation, les recettes ont progressé de 3 % depuis 2007. Je ne comprends pas qu’ici, un partenariat sur le financement du fonctionnement ne soit pas possible”. Assumant la décision d’agrandissement du Planétarium et donc, son fonctionnement, Bernard Genin a ajouté que les négociations avec la Région et le Grand-Lyon étaient toujours en cours.

Edith Gatuing

(Crédit photo: Thierry Chassepoux)