Actualités / Enfance / Jeunesse - mardi 01 avril 2014

Heureux qui en ULIS...

“ICI, je tente de former des citoyens auto- nomes, précise Julien Gubian, enseignant spécialisé au collège Duclos. L’Ulis est un lieu où l’on peut prendre son temps”. Au collège Aimé-Césaire, Agnès Bazin va elle aussi au rythme des élèves. “En Ulis, il est possible d’être différent sans être jugé. C’est un sas de décompression utile quand on a connu l’échec scolaire“, affirme l’enseignante qui s’occupe de 13 jeunes présentant des déficits cognitifs.

“Avant, il y avait beaucoup de choses qu’on n’arrivait pas à faire. Maintenant, on y parvient car en Ulis, il y a moins de bruit et c’est plus facile de se concentrer et de poser des questions”, expliquent Rémi, Roupen, Matéo et Guillaume, élèves de sixième du collège Pierre-Valdo qui souffrent tous de troubles du langage ou de la parole.

 

Sortir de sa bulle

La loi de 2005 pour l’égalité des chan- ces affirme le droit pour tout enfant avec un handicap à une scolarisation en milieu ordinaire et à un parcours scolaire continu et adapté. “Nous essayons donc de marcher sur deux pieds : la différentiation pédagogique et le suivi d’un cursus identique aux autres”, résume Christophe Mondies, principal du collège Valdo. Ainsi, chaque élève d’Ulis est présent la plupart du temps dans sa classe de rattachement. L’unité d’inclusion apporte un complément dans les matières pour les- quelles les jeunes ont le plus de difficultés, à raison de quelques heures hebdomadaires. “Ce n’est ni une classe, ni une filière. C’est un dispositif ouvert. Être en milieu ordinaire permet à ces jeunes de se sentir comme des adolescents lambda et de se couper de la bulle médico-sociale qui les entoure en dehors. Le vivre-ensemble en sort grandi”, assure Laure Descolas, coordinatrice Ulis au collège Valdo. C’est sur décision de l’Inspection d’académie et après un examen de leur dossier par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) que certains enfants sont orientés vers ce dispositif adapté à leurs troubles.

 

Reprendre confiance en soi

Dans certaines Ulis, les jeux ou les pro- jets artistiques viennent en renfort aux matières classiques. A Duclos, aidés de leurs enseignant et assistant pédagogique, les élèves jouent aux réalisateurs en se frottant aux techniques de l’animation en volume. Une manière de revoir à la fois la géométrie, le français ou les SVT. “L’objectif est double. Il s'agit d’abord de se familiariser avec des techniques d'expressions artistiques. Il est aussi social : les élèves qui bénéficient du dispositif ont souvent une confiance en eux assez défaillante. Or, ces petits films leur permettent de présenter quelque chose dont ils peuvent être fiers”, affirme Julien Gubian. Tous les élèves des Ulis ne passent pas le brevet des collèges en fin de cursus. Néanmoins, au collège Césaire, Agnès Bazin insiste pour qu’ils préparent le certificat de formation générale, le même que leurs camarades de Segpa. “Il est important que ces élèves puissent sortir du collège diplômés”, note-t-elle. Histoire de partir du bon pied pour entrer au lycée et se préparer un avenir professionnel.

Maxence Knepper

Les collèges Barbusse, Césaire, Duclos et le lycée Les Canuts sont spécialisés en troubles des fonctions cognitives. Le collège Valdo est réservé aux troubles du langage écrit et de la parole.

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