Actualités / Enfance / Jeunesse - jeudi 20 mars 2014

Les élèves de Lorca et Anatole-France visitent le mémorial de Montluc

J’avais votre âge, huit ans, et je suis restée 28 jours ici. Il m’a fallu apprendre la vie de prisonnière.” Comme Andrée Gaillard, ancienne détenue de la prison de Montluc, ils sont près de 8 000 à avoir séjourné dans ce funeste lieu entre 1942 et 1944. Résistants, juifs ou prisonniers politiques, tous y ont connu la dureté des conditions de détention, la surpopulation et l’angoisse de l’inconnu. Marcel Dassault, André Froissard, Jean Moulin et les enfants d’Izieu y sont passés. Certains n’en sont jamais revenus. C’est leur mémoire que les enfants des écoles Lorca et Anatole-France sont venus commémorer le 20 mars. “Le destin de ces gens est triste. C’est important qu’on nous l’explique”, estime Denis, 10 ans, élèves de CM2 à l’école Anatole-France. 

Construite en 1921, la prison de Montluc a été réquisitionnée par l’Armée allemande pendant la seconde guerre mondiale. Depuis, ce lieu est irrémédiablement associé à Klaus Barbie, l’ancien chef de la Gestapo. Surnommé “le boucher de Lyon”, ce lieutenant SS a torturé résistants et juifs dans ces geôles avant d’y finir lui même prisonnier lors de son procès pour crime contre l’humanité, dans les années 1980. “Les enfants sont les visiteurs qui saisissent le mieux les valeurs de justice du procès Klaus Barbie. Plus encore que les collégiens ou les lycéens”, constate Pierre Bosquet, l’un des trois médiateurs culturels du mémorial. 

Après une visite des cellules et du réfectoire durant laquelle les enfants n’ont pas été avares en questions et en remarques -notamment sur le destin des 44 enfants d’Izieu-, ils ont été conviés à une cérémonie en hommage au programme du Conseil national de la Résistance. Les petits Vaudais ont donné de la voix en entonnant Bella Ciao, le chant des Partisans ou encore l’Affiche rouge de Léo Ferré. L’hommage s’est terminé devant le mur des fusillés, où ils ont déposés des bougies.  Pour Jean Sintes, des Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation, cette journée est une réussite : “C’est le témoin de la mémoire qui passe. D’autant que de moins en moins de résistants ou de déportés sont susceptibles de témoigner de leur histoire.” D’autres projets sont à venir sur le même thème. Le 8 avril, aux Amphis, les enfants de Lorca donneront une représentation devant leurs parents d’un spectacle qu’ils ont monté autour de la nouvelle Matin brun de Franck Pavloff.

Maxence Knepper

Photo © Marion Parent

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