Actualités / Société - mardi 03 novembre 2015

1914-1918, mémoire commune le 11 novembre

Plusieurs événements sont organisés par la municipalité, à l’occasion de l’anniversaire de l’armistice signé en 1918 entre les alliés et l’Allemagne, mettant fin à la Première Guerre mondiale. Pierre Barneoud, conseiller municipal délégué aux Coopérations décentralisées, aux Solidarités et aux Commémorations, répond à nos questions.

Pour quelles raisons la municipalité souhaite-t-elle accorder une importance toute particulière aux commémorations?

Célébrer les commémorations, cela s’est toujours fait dans cette ville ; ce n’est donc pas une nouveauté. Mais cette année, la majorité municipale a souhaité le faire de manière solennelle. La population vaudaise est constituée de personnes issues d’histoires personnelles différentes. De près ou de loin, toutes les familles vaudaises ont vécu des moments historiques importants ; la Première Guerre mondiale en fait partie. Comme nous vivons ensemble, ce sont des liens qui nous unissent, qui font l’histoire de notre ville. Pour mettre en valeur ces liens, nous avons décidé de donner de la solennité aux commémorations.

Des Français venus de tous les villages de l’hexagone, mais aussi de l’Outre-mer sont morts par milliers. Des tirailleurs Sénégalais, des Algériens se sont également battus. Il est important de leur rendre hommage. Nous continuons ainsi à construire le vivre ensemble à partir de cette mémoire commune.

Pourquoi organiser un défilé militaire à cette occasion ?

L’armée est le premier rempart de la Nation. L’institution militaire fait partie de notre mémoire et l’idée est de lui rendre hommage avec la présence d’un détachement militaire et celle d’un reconstituteur d’histoire qui portera une tenue de poilu. Notre pays a connu l’armée de circonscription. Cela permettait le brassage des populations. Aujourd’hui, nous avons une armée de métier qui semble correspondre aux besoins de notre époque. Actuellement, en France et dans d’autres pays, les institutions militaires agissent pour lutter contre le terrorisme mondial. Risquer sa vie s’il le faut, accomplir les missions données par leurs gouvernements, telles sont ces institutions que nous tenons à honorer. Nous avons été sollicités par le Comité national du souvenir de Verdun qui fut une des ba- tailles les plus meurtrières, pour participer à la célébration de son centenaire en 2016. Année, où pour la première fois, la commémoration aura lieu en présence des chefs de l’Etat français et allemand.

N’est-il pas contradictoire de rendre un hommage appuyé à l’armée tout en organisant une semaine d’évocation qui, au regard du programme, tend plutôt à dénoncer des exactions militaires commises contre des soldats, afin d’écraser des révoltes?

Notre objectif est d’être au plus près des événements tels qu’ils se sont déroulés. Oui, il y a eu des fusillés pour l’exemple, des cas de justice expéditive, comme cela a été le cas pour Lucien Bersot et le jeune handicapé mental, Joseph Gabrielli. Lorsque la guerre a été déclarée, l’armée a travaillé dans la précipitation, avec derrière, l’expérience de l’armée napoléonienne. Il y a eu aussi les souffrances des familles. Nous devons être capables de réfléchir à tout cela, au-delà des émotions. C’est un sujet qui fait débat, il ne s’agit pas de donner des leçons, mais d’essayer d’être le plus objectif possible, d’où la présence d’historiens, lors de cette semaine d’évocation.

Ce travail de mémoire n’a-t-il pas aussi un objectif pédagogique auprès des jeunes générations? Si bien sûr, car il faut lutter contre l’esprit de revanche qui se dégage de tous les conflits et cela ne peut se faire qu’avec de la réflexion, de la discussion et la connaissance des faits historiques. Nous devons donner aux enfants une éducation humaniste dans le respect des autres, afin de bâtir un monde de paix. Mais sans la lutte, cette dernière n’est pas assurée.

La guerre de 1914/18 a profondément marqué nos sociétés. Cela a été un grand traumatisme qui n’est toujours pas effacé. Le traité de Versailles, signé en 1919, a été vécu par l’Allemagne comme une humiliation qui a favorisé la montée du nationalisme, la prise de pouvoir par Hitler et a débouché sur la guerre de 1939/45.

Je vais citer Berthold Brecht, auteur allemand qui a écrit : “Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde”. Si les gens ne savent pas se souvenir, ne savent pas vivre ensemble, ils se font piéger et laissent la bête immonde ressurgir.

Propos recueillis par Jeanne Paillard

 

Cérémonie

- Mercredi 11 novembre : à 11h, hommage à Henri Barbusse (Vaulx Village) puis défilé rue de la République jusqu’au Monument aux Morts. A 11h30, cérémonie au Monument aux Morts. A 14h, dictée sur le thème de la Grande Guerre puis discussion, organisées par l’association Vaulx-en-Velin Village, salle du Bourg.

Du 3 au 11 décembre, semaine d’évocation

- Jeudi 3 décembre – Cinéma les Amphis – 19h : projection du film Le pantalon, de Yves Boisset (1997). - vendredi 4 décembre – Salle Foucaud, Conservatoire – 19h : Soirée autour du compositeur Maurice Ravel, engagé volontaire dans la Grande Guerre et exposition dans l’atrium du Conservatoire.

- Lundi 7 décembre – Salle Victor Jara – 19h30 : Spectacle suivi d’une discussion avec le public : La randonnée de Samba Diouf, par la Compagnie Diak’Art Lo. Il s’agit du destin de Samba Diouf, jeune pêcheur sénégalais catapulté dans les bas- fonds des tranchées françaises de la Première Guerre Mondiale.

- Mercredi 9 décembre – Salle du Conseil municipal, Hôtel de Ville : Conférences. 14h, L’enfer de Verdun par Christophe Fombaron de l’association le Poilu cognysard (adaptée aux enfants).

19h, Les Algériens et la guerre de 1914-1918, par Gilbert Meynier. Toute la journée : exposition d’objets de la Grande Guerre (association le Poilu cognysard), des productions d’élèves de CM2 de l’école Frédéric Mistral et d’images de la bataille de Verdun.

- vendredi 11 décembre 2015 – Centre culturel communal Charlie-Chaplin – 20h, spectacles du Conservatoire.

Plusieurs événements sont organisés par la municipalité, à l’occasion de l’anniversaire de l’armistice signé en 1918 entre les alliés et l’Allemagne, mettant fin à la Première Guerre mondiale. Pierre Barneoud, conseiller municipal délégué aux Coopérations décentralisées, aux Solidarités et aux Commémorations, répond à nos questions.

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