Actualités / Société - vendredi 03 avril 2015

Comment lutter contre l’embrigadement des jeunes ?

Une soixantaine de personnes s’est réunie le 31 mars au centre social Lévy pour débattre de la question de la lutte contre l’embrigadement des jeunes. Cet échange, organisé par les pôles pré-ados/ados et adultes/familles, s’est déroulé en présence de Fatma Karray, rédactrice en chef du journal tunisien Al Chourouk. Cette journaliste spécialiste des relations internationales a décortiqué quelques éléments de l’actualité, évoqué les attentats en Tunisie et en France, parlé des phénomènes de réseaux para Etats, du net qui peut être un outil de manipulation… Elle a pointé les enjeux politico économiques qui divisent le monde. Des Vaudais allaient dans son sens pour dire que “les conflits sont économiques, pas religieux”, que “la guerre surgit souvent à proximité des réserves pétrolières” et que “derrière ce climat où les gens s’élèvent les uns contre les autres, il y a des enjeux politiques”. L’on doit se demander à qui cela profite, ajoutait la journaliste.

Le débat a mis sur le tapis d’autres problématiques : la perte des valeurs ; une jeunesse en manque d’idéal, de sens et de connaissance, en mal de racines et de dialogue au sein de la famille. Autant de choses qui affaiblissent les ados et les jeunes adultes et font le jeu des enrôleurs du jihad. Les parents se sentent démunis. Bien souvent, ils voient les choses après coup. Que faire quand “votre fille vous dit, le jour de ses 18 ans, qu’elle veut partir se marier en Syrie” et que vous tombez des nues ? a témoigné une habitante.

 Selon Fatma Karray, dont l’avis était partagé par plusieurs participants, la meilleure façon de lutter contre l’embrigadement de la jeunesse “c’est de créer une stratégie d’éducation et de formation qui redonne toute sa valeur à l’esprit critique. On observe un peu partout dans le monde un allègement du programme d’éducation. A mes yeux, il faut réviser les choses dès la maternelle, remettre du contenu”. Il faut réapprendre “à débattre, à s’écouter, dès le plus jeune âge”. Construire sa pensée en laissant place au doute. Outre l’école, la transmission des valeurs, la formation de l’esprit critique passent par la famille ainsi que par les lieux d’activités de loisirs et d’éducation populaire. Des parents ont affirmé la nécessité de s’impliquer plus, pour aider les jeunes à se forger un idéal et leur donner de la force.

F.M

Pratique : Centre social Georges Lévy. Tel : 04 78 80 51 72. Contacts : Samia Bencherifa pour le pôle pré ados/ados et Myriam Venet pour le pôle adultes/familles.