Société / Crise : les commerces du Sud font avec... - mardi 05 février 2013

Prairial, entre galère et Primevère

A L’heure où tous les hypermarchés développent leurs rayons biologiques et où l’industrie alimentaire produit du AB(¹) à tire-larigot, la petite coopérative vaudaise rame dans cet océan du bio où la crise sévit aussi et où les gros n’en finissent pas de manger les petits. aujourd’hui, Prairial, qui fut un temps parti en éclaireur se retrouve entourée de grosses machines, bien secouée par leurs remous. La coopérative garde toutefois le même cap qu’il y a quarante ans : privilégier l’éthique, les vraies valeurs biologiques et écolo- giques c’est-à-dire les produits locaux en provenance directe de petits producteurs. “Je rame à contre-courant, décrit le responsable, Renaud Ferrier. Quand le bio est en voie de devenir quelque chose de non contrôlable”, constate t-il. Lui ne démord pas de son idéal tout en cherchant de nouvelles pistes pour l’atteindre. Cet utopiste défend une autre façon de consommer, dans un lieu alternatif et convivial. La voie n’est pas droite, il faut batailler, la coopérative en fait l’expérience. “Il y a des problèmes d’approvi- sionnement et de prix. Les points de vente du bio s’étant multipliés, les clients tendent à aller au plus près. Nous avons chuté au niveau de la fréquentation des coopérateurs et les paniers se sont réduits”, dit-il. au sein de la coopéra- tive, il a fallu revoir le fonctionnement de l’équipe et jongler avec les bénévo- les. en lien avec l’urscop (union régio- nale des sociétés coopératives et par- ticipatives), Prairial réfléchit à un chan- gement de structure qui permettrait d’être plus fluide et dynamique. “Avec d’autres petites structures, nous envisa- geons la mutualisation des achats et la possibilité de se fédérer, s’unir à un moment T. Cela peut marcher sur des opportunités, tandis que dans la durée, c’est plus difficile”. Prairial est dans la galère mais toujours portée par ses valeurs, la coopérative persévère. et sa prochaine participation au salon Primevère lui donne du cœur à l’ouvrage.
En attendant le printemps, pour peu qu’on s’intéresse à l’alimentation biologique, qu’on veuille soutenir la pro- duction locale et le commerce équitable, cela vaut le coup de prendre le chemin de Prairial.

Fabienne Machurat

(1)agriculture biologique.

Prairial : 10, rue des Droits de l’homme. www.cooperative-bio.com