Société / De plus en plus, elles disent : non ! - jeudi 22 novembre 2012

Rencontre au Service Médiation Jeunesse

Dans la salle de réunion du service Médiation Jeunesse, rue du Lycée, les panneaux qui entourent le groupe de jeunes parlent d'eux-mêmes : viols, violences conjugales, excision, harcèlement, sexisme... "Chaque panneau fait le tour d'une forme spécifique de violence", explique Denise Margery, militante de Femmes Solidaires.

Elles sont entre 14 et 18 ans, les jeunes vaudaises qui ont mis en place l'exposition avec Denise. Elles trouvent d'abord qu'il y a "beaucoup de textes". Chaque panneau signale une forme de violence particulière, et donne sa définition, restitue un témoignage, et propose un texte de loi qui s'y rapporte.Les panneaux sont bien faits, le graphisme est étudié, mais elles pensent que leurs copains et copines ne les liront pas sans support visuel et sans explication supplémentaire. Avec Nawelle et Guemar, les animatrices du service, elles sont allées chercher des illustrations supplémentaires. Ce groupe de jeunes vaudaises qui s'est constitué depuis quelques mois participe régulièrement aux actions menées dans la ville. Il  y a eu la rencontre avec une réalisatrice de cinéma ; l'opération "Punch avec ton coeur" ; et ce mercredi, l'exposition suivie d'un débat.

L'exposition sert de support, et la discussion s'engage rapidement. Bien sûr, tout le monde ne parle pas. Les garçons restent en retrait, même s'ils écoutent d'une oreille. Parfois, les filles se poussent du coude en riant, histoire de masquer la gravité des propos échangés. Une jeune-fille parle du viol d'une de ses amies, plusieurs évoquent les rapports de domination qui régissent souvent la vie des couples, ou de simples amoureux qui ne savent pas se dire "je t'aime" sans se brusquer, par la parole ou par les gestes. Ni les "meufs" ni les "pélos" n'y trouvent leur compte, mais comment faire autrement ? Denise explique les démarches à suivre en cas de violences, définit le cadre de la loi, rappelle que toute forme de violence est condamnable. "Même une gifle ?" demande une jeune-fille. Oui, même une gifle.

Parler des violences faites aux femmes est d'ordinaire un sujet tabou. Une quinzaine de jeunes,filles et garçons sont venus en débattre avec une militante de Femmes Solidaires, mercredi 21 novembre.

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