Actualités / Société - mardi 02 septembre 2014

Ecoles: “donner de meilleures perspectives aux enfants”

- La question de la réussite scolaire est un point capital de votre politique. Au vu des difficultés des familles vaudaises, comment aider les enfants à s’accomplir ?

Hélène Geoffroy : Nous sommes face à deux constats. Celui d’un bâti pour partie vétuste et d’écoles saturées pour lesquelles les salles d’éveil ou culturelles ont dû être banalisées pour faire des salles de classe. On constate aussi des difficultés dans la scolarité de nos enfants, parfois plus importantes qu’ailleurs. C’est l’un des intérêts de la réforme des rythmes scolaires : donner aux plus jeunes l’accès à différentes activités afin qu’ils s’épanouissent.

Ouvrir le périscolaire à tous et le financer, c’est aller dans le sens du développement personnel et de l’ouverture sur le monde. J’ai envie qu’on donne de meilleures perspectives aux enfants. Cela nécessite des moyens et nous les mettrons. Nous avons l’exigence de parents qui veulent le meilleur pour leurs enfants. L’apprentissage de langues étrangères est aussi un sujet qui me tient à cœur. Les Vaudais possèdent souvent, par la variété de leurs histoires, une autre langue. Il s’agirait de valoriser cela.

- Vous souhaitez mettre en œuvre le passage à l’école numérique. Qu’entendez-vous par là ?
H.G : Il faut qu’on sorte du rattrapage permanent. Nos écoles n’ont jamais été équipées en matériel informatique. Passons aujourd’hui au numérique. L’intérêt est double. Cela permet d’avoir des pédagogies plus innovantes, basées sur de nouveaux outils, de connecter nos écoles. C’est aussi permettre aux enfants de notre ville d’avoir accès, tout de suite, aux technologies d’aujourd’hui et de demain et de développer une nouvelle relation au monde. Nous sommes dans un pays qui manque de scientifiques et une ville comme la nôtre peut développer cette appétence pour les sciences. Cet enjeu représente l’avenir. Je souhaite qu’à Vaulx-en-Velin, les parents retrouvent l’envie d’inscrire leurs enfants à l’école en se disant qu’ils auront le meilleur. Le meilleur confort matériel, les meilleures pédagogies, les meilleures technologies. Nous sommes au début de quelque chose qui devrait aider les habitants à mieux s’insérer dans l’ère moderne, tout en faisant attention à ne pas amplifier la fracture numérique.

- Vous réaffirmez l’importance de la scolarisation dès l’âge de 2 ans. Pourquoi est-il primordial de scolariser ses enfants si jeunes ?

H.G : Nous avons décidé d’en faire un élément important de notre politique. Ce n’est bien sûr pas une obligation mais une proposition que nous faisons aux parents. Très jeune, un certain nombre de choses se jouent, notamment la question du langage dont vont découler la lecture et l’écrit. Si dès 2 ans, l’enfant est dans un environnement qui favorise la parole, l’échange, la capacité à être ensemble, on transmet aussi une façon d’être au monde. J’ai la volonté, avec l’équipe municipale, de réparer une inégalité qui se construit de plus en plus tôt. Cela demande que les enseignants soient d’accord et nécessite un matériel adapté, donc des investissements de la Ville.

- Trois nouvelles écoles devraient sortir de terre dans les années à venir. Où en est-on de ces projets ?

H.G : Deux des projets sont depuis longtemps dans les cartons, ils étaient annoncés mais encore dans les limbes au moment où nous sommes arrivés aux responsabilités. En ce qui concerne l’école Odette-Cartailhac, au Carré de Soie, nous sommes en discussion avec le Grand-Lyon pour la question du terrain, lequel n’était pas inscrit dans les programmations de l’équipe précédente. A ma demande, le Grand-Lyon a accepté d’engager une réflexion dans l’urgence dont, j’espère, nous aurons les fruits cette année. Cette école est indispensable car beaucoup de loge- ments ont été construits dans ce périmètre.

L’école René-Beauverie quant à elle, sera située au Pré de l’Herpe. Sa construction a été actée par notre équipe et nous allons maintenant lancer les procédures. C’est la première qui devrait voir le jour. Au stade où nous en sommes, nous réfléchissons à une école provisoire en préfabriqués durant la phase intermédiaire. Nos écoles sont saturées et il est urgent de trouver des solutions. Je me refuse, comme il était prévu, de scolariser des enfants à Villeurbanne, ou de couvrir toutes les cours de récréation de préfabriqués. Cela permettra aux écoles de retrouver leurs salles d’activités pour les arts plastiques ou l’informatique. Pourquoi une école provisoire ? Parce qu’il faut deux à trois ans pour construire un groupe scolaire et que nous devons trouver des solutions dès la rentrée 2015.

Le troisième projet se situe au Village, où là encore, les écoles manquent de places. D’ici à la fin de cette année, nous aurons mené la réflexion au sujet du terrain qui accueillera ce nouveau groupe scolaire. Il s’agira ensuite de trouver les financements qui permettront sa réalisation.

- Vous êtes proche de la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Cela va-t-il faciliter les projets pilotes dans la ville ?

H.G : J’étais effectivement très heureuse de sa nomination. Elle est venue plusieurs fois à Vaulx-en-Velin lors- qu’elle était ministre de la Ville. Je lui avais alors expliqué mon choix de reporter le centre aquatique pour construire des écoles. Elle avait validé ce principe, ce qui veut dire qu’elle est déjà sensibilisée à cette question. Je l’inviterai à revenir dans le cadre de ses nouvelles fonctions. Je pense qu’elle sera d’un appui précieux, notamment pour notre projet d’école numérique qui s’inscrira dans un projet d’envergure du ministère de l’Education nationale.

Vaste chantier que celui des écoles. Hélène Geoffroy, qui en a fait l’une de ses priorités, explique ses choix politiques en matière d’éducation. Rénovation des groupes scolaires vieillissants, construction de nouveaux équipements, activités périscolaires ouvertes à tous et passage au numérique : les écoles vaudaises entrent dans une nouvelle ère. 

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