Actualités / Société - lundi 09 mars 2015

Hommage à Germaine Tillion, une femme debout tout au long d’un siècle

C’est au tour de Germaine Tillion, dont une rue du Sud porte le nom. Une plaque commémorative a été inaugurée samedi 8 mars par l’association Mémoires et la municipalité. Elle donne au passant de brèves informations sur cette femme remarquable, née le 30 mai 1907 et décédée le 19 avril 2008. Centenaire au parcours émérite, ethnologue, résistante, femme “à la recherche du vrai et du juste” (1), dont les cendres vont bientôt être transférées au Panthéon, en même temps que celles de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. “Il importe de transmettre, conscientiser, dire qui étaient ceux qui ont mérité que notre ville les honore”, déclarait la députée maire Hélène Geoffroy après avoir dévoilé la plaque.

Quittant sa Haute-Loire natale, vers 1925, Germaine Tillion a entrepris des études supérieures à l’école du Louvre, à la Sorbonne, à l’Ecole pratique des hautes études, au Collège de France et à l’Institut d’ethnologie. En 1934, elle est partie en mission dans les Aurès et a entamé sa recherche dans la tribu semi-nomade des Ah-Abder-rahman. Elle a appris leur langue, publié des articles sur les sociétés berbères et en 1939, elle est entrée au CNRS. Un an après, dans Paris occupée, Germaine Tillion s’est engagée dans la Résistance et a assumé de plus en plus de responsabilités. En août 1942, arrêtée par le service du contre-espionnage allemand, elle a été emprisonnée, avant d’être déportée à Ravensbrück. En 1947, au CNRS, elle est passée de la section de “sociologie africaine” à celle d’“histoire moderne” et a pris en charge la recherche sur les femmes et les enfants déportés de France. Femme d’engagement et de missions, elle n’a cessé de se battre contre le régime concentrationnaire, contre la torture, le colonialisme, pour la paix en Algérie, pour les femmes et les minorités, pour les sans papiers… “En 2003, l’Institut du Monde arabe l’a honorée”, rappelait Hélène Geoffroy, à l’initiative du gouvernement algérien dans le cadre d’un “Hommage aux grandes figures du dialogue des civilisations”. De nombreux livres rendent compte de l’itinéraire et des actions de cette femme de son siècle et des causes justes.

F.M

(1) titre de l’un de ces ouvrages, 1958.

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