Actualités / Société - mardi 04 décembre 2012

L'église Saint-Thomas consacrée dans sa diversité

L’ÉVÉNEMENT est important et solennel pour la communauté catholique vaudaise et même au- delà : cela faisait cinquante ans qu’aucune église n’avait été cons- truite sur le diocèse. Au niveau de la paroisse, on compte maintenant quatre édifices consacrés, du Sud jusqu’à Saint-Jean à Villeurbanne en passant par le Village. La nouvelle église Saint-Thomas a donc été consacrée ce dimanche 2 décembre, en présence du père Régis Charre, curé de Vaulx-en-Velin, de Philipe Barbarin, cardinal et archevêque de Lyon, et de nombreux fidèles venus de tous horizons. L’église, avec ses rondeurs, ses couleurs vives et sa charpente en bois, se fond dans l’environnement contemporain, au nouveau centre-ville. L’architecture a été réalisée par le cabinet Siz-ix. Son coût est de quatre millions d’euros, supportés par le diocèse.

De saint Vincent à saint Thomas

La nouvelle église est construite sur le site de l’ancienne chapelle Saint-Vincent du Pont-des-Planches, dont la première messe avait été célébrée un 2 décembre 1962. Saint Vincent, martyr et patron des vignerons, s’est effacé pour laisser place à saint Thomas, apôtre de Jésus et patron des architectes, qui a évangélisé l’Orient et l’Inde. D’ailleurs le nom de l’église a été choisi en hommage aux paroissiens aux identités multiculturelles variées. Des fidèles chaldéens venus d’Irak et de Syrie ; des communautés tamoules, créoles, mauriciennes et africaines ; d’autres du sud de l’Europe et bien sûr de France. L’ancienne chapelle avait été construite à la main par des ouvriers venus nombreux sur la ville : des Italiens, des Portugais, des Espagnols et des Français qui s’étaient installés sur le quartier – entre autres, des Ardéchois, jadis “immigrés de l’intérieur”.

Aujourd’hui, la paroisse compte près de mille familles, dont près de deux cent dix familles assyro-chaldéennes venues d’Irak dans les années 90. L’ancien édifice, avec sa façade faite de tôles, laisse la place à un bâtiment moderne et lumineux. Une modernité qui s’allie avec la tradition du campanile. Les trois cloches ont été offertes au diocèse de Lyon par les descendants de la famille du médecin lyonnais Léon Bérard. Elles résonnaient autrefois dans la chapelle du sanatorium à Hauteville dans l’Ain et, comme le veut la coutume des cloches, elles sont “baptisées”. Elles potent le nom des trois filles du fondateur du sanatorium, Félix Mangini : Lucie, Hélène (future madame Bérard) et Louise.

Une forte affluence à la messe

De nombreux fidèles ont afflué vers la nouvelle église en ce dimanche de consécration. Pour l’occasion, la messe inaugurale a été également retransmise sur grand écran au gymnase Blondin, l’édifice du Pont-des- Planches ne pouvant accueillir plus de 450 personnes. Avant d’ouvrir les portes, la cérémonie de consécration a eu lieu dehors, sous la neige dès dix heures. L’archevêque Barbarin a tracé des croix sur les murs avec du saint chrême, mélange d’huile d’olive et de parfum béni et consacré, et a placé sur l’autel les pierres d’une des plus anciennes églises d’Irak. Les différentes communautés ont apporté leurs offrandes : un coq pour les Portugais, des fruits pour les Créoles, de l’encens pour les Tamouls et du pain pour les Chaldéens. Autre symbole fort : toutes ces communautés ont ensemble apporté le livre des solidarités. “C’est pour nous un très grand moment, rappelle Régis Charre, père de la paroisse de Vaulx. Il s’agit du début d’une nouvelle aventure, une grande étape qui commence”.

A quinze heures, une seconde cérémonie, symbolique, a eu lieu en présence des officiels comme le maire, Bernard Genin, le président du Grand-Lyon, Gérard Collomb, le président de la Région, Jean-Jack Queyranne, la députée Hélène Geoffroy, le conseiller général, Stéphane Gomez, ainsi que les autorités militaires et des représentants des différents cultes. “C’est une joie d’être ici et d’assister à cette ouverture de l’église, soulignait le maire. Je tiens à remercier les concepteurs de cet équipement qui s’inscrit parfaitement dans le patrimoine de la ville”. Il a salué l’une des valeurs-clés de la communauté catholique locale : le vivre-ensemble et a défendu le dia- logue entre religions et communautés. Sur le nouvel édifice, est gravée une devise de Saint-Thomas, inscrite en braille : “Allons”.

Rochdi Chaabnia

6097 vues

Vaulx-en-Velin > Journal > Actualités > Société > L'église Saint-Thomas consacrée dans sa diversité