Société / L'église Saint-Thomas consacrée dans sa diversité - mardi 04 décembre 2012

Les différents cultes à Vaulx

Les protestants : le dialogue avant tout

L’EGLISE RÉFORMÉE rassemble tous les protestants de l’Est lyonnais, “une petite minorité qui regroupe environ six cents foyers”, explique Roger-Michel Bory, président de la paroisse. Une minorité qui “a le privilège d’être bien considérée, comme étant progressiste”, souligne-t-il. “Notre souci premier est de ne pas s’enclaver, et d’approfondir la pensée” avec tous les croyants, quelle que soit leur religion. Deux pasteurs, un homme et une femme, encadrent les temps de prière au Temple de la rue Romain-Rolland. En toute collégialité, car l’autorité spirituelle est transmise par les fidèles et les pasteurs, selon les orientations de l’Eglise réformée qui a réussi la fusion de deux courants anciens, longtemps minés par d’obscures querelles théologiques. Aujourd’hui, les protestants mènent des rencontres régulières avec huit communautés issues des mouvements évangélistes de l’Afrique de l’Ouest qui pratiquent souvent dans des lieux privés, mais “qui ont les mêmes racines que nous”.

“Le dimanche, nous partageons le lieu de culte avec l’Eglise protestante malgache”, ajoute Roger-Michel Bory qui était présent à la messe de l’église Saint Thomas, avec d’autres représentants du culte.

A la synagogue, un ancrage ancien

“IL Y A DEUX ANS, à la synagogue, nous avons reçu plus de cent cinquante enfants catholiques et protestants, et leurs parents les ont rejoints dans l’après-midi. Tout le monde était très ému en repartant”, explique Roger Touitou, qui a en charge le fonctionnement de la synagogue de Vaulx-en-Velin depuis de nombreuses années. A quand d’autres rencontres de ce type, notamment avec la communauté musulmane ? Les tensions communautaires ne le permettent guère aujourd’hui. Roger Touitou le regrette, tout comme son ami Rachid Guergour, membre des amis d’Abraham.

Lors de la construction de la Zup, dans les années 70, la synagogue et la mosquée cohabitaient dans le même bâtiment, se souviennent-ils. En 1988, on dénombrait encore quelque 180 familles de culte hébraïque à Vaulx-en-Velin. Beaucoup en sont parties, pour Villeurbanne notamment. Il ne reste plus qu’une vingtaine de familles aujourd’hui, déplore Roger Touitou, lui-même ancien Vaudais, qui continue d’entretenir des relations cordiales avec les représentants de tous les cultes.

Islam : entre construction et dialogue

CHAQUE vendredi, plus de 600 fidèles affluent vers la mosquée située au local commun résidentiel (LCR) du chemin des Echarmeaux. Un lieu de culte devenu si exigu que les associations mitoyennes prêtent leurs salles, en attendant la réalisation de la mosquée prévue à l’angle de l’avenue Monmousseau et de la rue Lesire. Projet qui avance à grands pas. Le sous-sol est terminé. Le gros œuvre se poursuit. Seule ombre au tableau : les finances. Celles du Collectif pour la construction de la mosquée sont à zéro, les premiers travaux ayant englouti l’ensemble des dons. Car ce projet, essentiellement financé par les fidèles, s’élève à 4 millions d’euros. Actuellement 1,2 million d’euros ont été versés pour les travaux qui devraient être achevés courant 2013. “Nous voulons une pratique ouverte et indépendante des ingérences étrangères, rappelle Faouzi Hamdi, président du Collectif pour la construction de la mosquée. Nos liens avec les autres religions, surtout les protestants et les catholiques, sont très forts. Il existe une fraternité qui n’existe pas ailleurs. Ensemble, nous débattons sur les thèmes d’actualité, comme le mariage mixte ou les familles monoparentales, sans tabou”.

L’après-midi, lors de l’inauguration officielle, les représentants des différents cultes et collectivités locales, maire en tête, ont été présents à l’église Saint- Thomas, en toute fraternité et en toute laïcité. Tour d’horizon des cultes officiellement présents sur la ville.

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