Actualités / Société - mardi 05 novembre 2013

L’hippodrome de la Soie, une ville dans la ville

IL Y A DIX ANS, certains pronostiquaient que les champs de courses allaient virer aux champs de ruine. Que propriétaires de chevaux et jockeys finiraient par déserter les pistes françaises. L’hippodrome de la Soie suffit à faire mentir ces cassandres. “Bien sûr, avec beaucoup de courses en semaine, il y a moins de présence sur le site mais, avec la multiplication des façons de parier et les retransmissions télévisées, les gens continuent de jouer“, tempère Christelle Bernard, de la Société des hippodromes de Lyon. “Les visiteurs ne sont pas les plus gros parieurs, mais ceux qui veulent assister à un spectacle”. Le secteur n’est plus aussi dynamique qu’il y a quelques décennies, mais il continue à faire vivre de nombreuses personnes. Analyste de paris, bourrelier, cameraman, commissaire, contrôleur des ferrures, directeur de réunion, dresseur, driver, éleveur, entraîneur, étalonnier, garçon d’écurie, guichetier, inspecteur d’hippodrome, jockey, juge au départ, juge à l’arrivée, juge d’allure, lad, maréchal-ferrant, palefrenier, propriétaire, régisseur, responsable de la photo d’arrivée, speaker, vétérinaire... Sans oublier les jardiniers, ouvriers, ambulanciers, infirmiers, restaurateurs, gardiens, agents de sécurité et administratifs. La vie d’un hippodrome est faite d’une multitude de métiers. C’est un peu une ville à l’intérieur de la ville. “C’est en tout cas une petit entreprise de par son fonctionnement”, souligne Christelle Bernard. De part son fonctionnement seulement, car l’hippodrome de la Soie, qui a fusionné en 2010 avec celui de Parilly, est géré par une association : la Société des hippodromes de Lyon.

Des centaines de personnes

Cette société emploie une quinzaine de personnes à temps complet pour s’occuper des deux sites, auxquels il faut ajouter une quarantaine de vacataires les jours de réunions – c’est ainsi qu’on nomme les journées où se succèdent les courses –, cinq commissaires bénévoles, le personnel du restaurant panoramique et une vingtaine de guichetiers, employés par la Compagnie des paris mutuels. Soit au total plus de cent personnes. Et puis, il y a tous les professionnels qui s’occupent non pas de l’hippodrome, mais des chevaux.

Pour les courses de galop, certaines bêtes sont entourées d’une dizaine de personnes : le propriétaire, le jockey, le vétérinaire, le garçon de voyage, l’entraîneur, le maréchal-ferrant, le lad et l’éleveur. Ils forment de véritables équipes. Et quand on sait qu’à chaque réunion participent en moyenne 110 chevaux, on imagine aisément la véritable ruche qu’est l’hippodrome de la Soie. Les chevaux sont accueillis dans 130 boxes et choyés par les ouvriers qui s’occupent de leur donner de la paille et de désinfecter leurs cocons. “Et parfois, il nous arrive de devoir ajouter d’autres boxes ! note Christelle Bernard, ce qui montre que cet hippodrome très apprécié des professionnels.”

L'hippodrome de la Soie en chiffres

- Construit en 1900
- Réaménagé en 2009
- 10 000 visiteurs en 2012
- 2000 places en tribune et 5000 dans le terre-plein.
- 26 courses en 2013, de trot attelé et monté, et de galop plat (sans obstacle), dont certaines en nocturnes et semi-nocturnes
- Près de 2800 chevaux courent chaque années sur ses pistes

- Le budget de la société des hippodromes de Lyon est de 3 millions d’euros.
- Les paris dans les hippodromes de Lyon représentent 200 millions d’euros.

- La société des hippodromes de Lyon est la 2e société de province, en terme de nombre de réunions (derrière Marseille).

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