Actualités / Société - mardi 06 novembre 2012

L’immobilier à Vaulx : un marché aux multiples facettes

QUELLES sont les tendances de l’immobilier sur la ville ? Difficile de répondre rapidement. Et pourtant, cette question concerne les habitants et parmi eux, nombreux sont ceux qui souhaitent acquérir un logement ou simplement avoir une estimation sur leur patrimoine. A vrai dire, il faut prendre en compte plusieurs paramètres. Les prix ne sont pas les mêmes si on se base sur une maison ou un appartement, et si on choisit du neuf ou de l’ancien.

D’après les derniers chiffres fournis par Perval notaires de France, qui fait office de référence, les prix au mètre carré à Vaulx sont estimés entre 1600 euros pour un quatre pièces dans de l’ancien et 2240 euros pour un deux pièces. Les petites surfaces sont de plus en plus prisées sur le marché national, d’où ce surprenant écart de prix. Dans le neuf, les prix oscillent entre 2540 euros le mètre carré pour un quatre pièces et 3080 euros pour un deux pièces. Pour une maison ancienne(1) de quatre pièces, comptez 250 000 euros avec un terrain d’une surface de 600m2.

Ces chiffres restent des estimations faites entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2012. Le marché du neuf échappe quant à lui aux agences immobilières et aux notaires, puisque les promoteurs vendent les biens clefs en main.

A Lyon, comme un peu partout en France, les prix ont cessé d’augmenter. On assiste à une phase de rééquilibrage qui n’est pas pour autant synonyme d’effondrement. Cependant à Vaulx-en-Velin, les prix restent bas, parmi les moins chers de l’agglomération. Une aubaine pour les ménages modestes qui peuvent être rebutés par les coûts de l’immobilier sur les communes voisines.

“Nationalement, on constate un ralentissement de l’investissement, commente Olivier Pétureau, seul notaire de la ville. On sent une baisse des ventes qui n’est pas synonyme de baisse des prix. Les ménages ne bénéficient plus du prêt à taux zéro sur l’ancien et les banques se montrent frileuses sur les prêts à long terme. Nous sommes dans une période d’incertitude économique. On crie que les prix chutent mais ce n’est pas encore le cas”. Toutefois, l’essentiel de la clientèle du notaire qui accède à la propriété reste à 90 % vaudaise. Il s’agit d’une clientèle qui a beaucoup d’enfants et qui souhaite de grandes surfaces. Localement, deux marchés cohabitent. L’ancien construit dans les années 70 reste un marché relative- ment soutenu. Et le récent est détenu par les promoteurs.

Maître Pétureau souligne que le marché local souffre encore de l’image liée aux événements des années 90, alors que la ville fait partie de la première couronne de l’agglomération. Mais des zones comme le Village et la Rize échappent à ce problème et restent des valeurs sûres. Les grandes surfaces sont encore très demandées sur les copropriétés, mais l’on en trouve très peu dans le marché neuf.

Malgré tout, la ville change. De nouvelles constructions ont été livrées. Et le renouvellement urbain poursuit son cours. Notamment sur le centre puis sur le Mas du Taureau, où sera menée à terme l’une des plus vastes opérations du genre. Sans oublier bien sûr le développement au Sud de la ville avec le quartier de La Soie où plus 2500 logements seront livrés dans les vingt prochaines années. Les premiers programmes seront construits à partir de janvier 2013.

Sur le terrain, le son de cloche des agences immobilières est différent. “Les prix ont fortement grimpé de 2000 à 2005, rappelle Denis Eyraud respon- sable d’agences Century 21. De 2005 à 2008, ils ont légèrement diminué. Entre 2009 et 2010, on a assisté à une courte éclaircie. Depuis le début d’année 2011, on constate un ralentissement des ventes. A Vaulx, on a beaucoup construit ces dernières années. Ce qui tire les prix de l’ancien vers le bas. Le neuf a été vitalisé par les dispositifs fiscaux mais n’est pas forcément adapté à la demande locale”. L’agent immobilier constate aussi la multiplication des petites surfaces, peu adaptées aux besoins des familles. Et reçoit de plus en plus de clients touchés par la crise, parfois contraints de revendre leurs biens. “Sur la Zup, le prix au mètre carré oscille entre 1000 et 1100 euros, reprend-t-il, sauf sur certains secteurs comme aux Plates ou aux Rames où il passe de 1300 à 1400 euros. Voire davantage au Centre. Les estimations se font au cas par cas et varient parfois d’un groupe d’immeubles à l’autre. Au Village, les prix restent beaucoup plus élevés que sur le reste de la ville”.

Vaulx Village, un secteur qui ne connaît pas la crise

Le secteur reste prisé et les prix résistent malgré la crise. “Il faut compter près de 2000 euros le mètre carré au Village pour un appartement. Et jusqu’à 3500, voire 4000 euros le mètre carré pour une maison sur le même secteur ou à la Rize”, poursuit Hubert Zeender, responsable d’API immobilier, présent depuis 1990. Selon lui, la proximité avec Lyon et le développement des transports font que Vaulx reste un secteur demandé. Avant de reprendre : “Pour la Zup, le mètre carré est estimé entre 1200 et 1500 euros. Rétrospectivement, les prix dans la ville ont nettement évolué. Il y a 22 ans, un T4 se vendait entre 100 000 francs (15 000 euros) et 120 000 francs (17 000 euros). Aujourd’hui on les vend entre 100 000 et 120 000 euros”. Une plus-value non négligeable pour les acquéreurs les plus anciens. Les deux agences annoncent que 2012 sera une mauvaise année. Et constatent une forte baisse de leur chiffre d’affaires. Mais tous les acteurs s’accordent à dire que si les moyens le permettent, c’est le bon moment pour acheter. Les prix sont bas, ils risquent encore de diminuer et les prêts restent avantageux pour un ménage avec deux salaires et un apport. Note positive : malgré la crise économique qui sévit, les promoteurs continuent de venir sur Vaulx. Ce qui risque d’inverser la tendance dans les années à venir.

R.C

(1)Neuf ou ancien ? En immobilier, on considère comme neuf une première vente enregistrée chez un notaire. Dès qu’un bien est revendu, il passe dans ce qui relève de l’ancien même si la construction est récente.