Actualités / Société - mercredi 18 février 2015

Malaise dans les collèges vaudais

Les professeurs des collèges vaudais semblent inquiets. Montée de violence notamment envers les surveillants, manque de dialogue avec les directions et le Rectorat, climat qui se dégrade… Leur constat est alarmant. Certains se sont réunis à la Bourse du travail le 3 février pour échanger ensemble. Ils souhaitent “travailler dans de bonnes conditions, et offrir à nos élèves les enseignements qu'ils sont en droit de recevoir, dans les meilleures conditions.” En cause, selon eux, une pression des effectifs en classe malgré le statut d’établissements prioritaires, et un manque de personnel qui mettrait à mal la sécurité des élèves et irait à l’encontre de l’esprit de la réforme REP+. “C’est la première année que j’exerce à Vaulx. Je n’ai donc pas vraiment de point de comparaison personnel, mais lorsque je parle de mon quotidien à des collègues de l’extérieur, ils sont abasourdis”, exprime une professeur d’Aimé-Césaire.

 

Un climat tendu

Nous sommes assez inquiets de ce qui se passe actuellement, assure une enseignante de Pierre-Valdo. Il ne faut pourtant pas stigmatiser élèves qui deviennent parfois violents. Ils sont les victimes d'un système général qui dysfonctionne et notamment celui de la prise de décision concernant les sanctions qui leur sont attribuées”, ajoute-t-elle, parlant d’un “contexte propice à l’amalgame”. Souvent en première ligne, les surveillants se sentent désemparés. “Il arrive que nous soyons pris à parti, verbalement comme physiquement, explique l’un d’eux. Un élève a sauté à la gorge d’une collègue et il n’a même pas été exclu. Quand on voit cela, on ne peut que se dire que la direction s’en fiche”. L’an dernier déjà, le personnel de cet établissement s’était mobilisé. “Cela avait conduit le rectorat à nous promettre oralement la venue d'un médiateur de vie scolaire. A ce jour, il n'est toujours pas venu et les problèmes empirent.” Un constat que partage les représentants des collèges Henri-Barbusse et Jacques-Duclos. Dans ce dernier établissement, les parents d’élèves, inquiets de l’image que peut renvoyer aujourd’hui le collège de leur enfant, ont écrit au Rectorat. En vain. “Le climat de tension que nous subissons se traduit par une baisse du nombre de projets. Les élèves ont le sentiment qu’on ne leur propose plus rien en dehors du scolaire. C’est très important de valoriser leur implication et leur dynamisme, mais c’est malheureusement impossible aujourd’hui”, regrette un enseignant qui ajoute : “Il faut peut-être qu’il se passe un incident grave pour que le Rectorat et la direction réagissent”. Des directions et un Rectorat qui n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Les enseignants doivent se réunir à nouveau dans les semaines à venir. 

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