Journal N°36 /
Salim Kechiouche

Si sa vie est à Paris, Salim Kechiouche, aujourd’hui comédien professionnel reconnu par ses pairs, a débuté à Vaulx. Du ring de boxe aux salles obscures, du Grand-Bois aux plateaux de cinéma, portrait d’un futur grand nom du septième art.

Ce temps là est loin. Ces moments où avec ses amis, il prenait la caméra de ses parents pour filmer des petites scénettes chemin du Grand-Bois. Aujourd’hui, à trente deux ans, Salim n’en est plus à son premier film. Même s’il vit à Paris, il reste toujours très attaché à Vaulx où il passe régulièrement rendre visite à sa famille et à ses proches.

Rien ne le prédestinait au cinéma, lui qui était au départ attiré par la boxe. Tout a donc démarré en 1993. A cette époque, Salim s’imaginait enfiler les gants sur les rings de l’Hexagone. La boxe aurait pu lui offrir une carrière brillante, lui qui a été champion de France de kick-boxing en 1998 et vice-champion de boxe-thaïlandaise en 1999 et 2002. C’est justement à la MJC qu’il trouve ses marques. Grâce à un voyage à Paris, il participe à un documentaire sur la jeunesse et rencontre le réalisateur Gaël Morel originaire de Villefranche, qui le repèrera. Grâce à cette rencontre, les choses s’accélèrent et le comédien en herbe participera à quelques films. “Je n’envisageais pas de me diriger vers la comédie, évoque Salim. De quinze à vingt ans, j’ai enchaîné les rôles sans trop y croire. Je me mettais des barrières tout seul. Je me voyais faire carrière dans la boxe. J’ai toujours été fonceur de nature et au final, je me suis rendu compte que le cinéma me passionnait davantage”.

Et des beaux rôles, Salim en a joué. Notamment avec François Ozon, dans les Amants criminels, sorti en 1999. Le bac en poche, le futur comédien professionnel s’engage dans des études d’histoire. Puis à l’âge de vingt ans, il intègre l’école de théâtre La scène sur Saône. “Entrer dans cette école m’a permis de côtoyer beaucoup de gens du milieu du spectacle, poursuit-il. Ça m’a également permis d’élargir mes horizons en découvrant les classiques du théâtre. On m’a parfois regardé comme un Ovni. Mais j’ai toujours su faire mes preuves”. Cinéma, couts-métrages, théâtre ou téléfilms, Salim enchaîne les rôles. Quoi de plus normal, pour un acteur professionnel. “Quand on commence, on n’a pas trop le choix, il faut prendre ce qui vient, lance-t-il. J’ai eu de la chance, j’ai été bien entouré. Aujourd’hui, on me propose des rôles et des scenarii à lire. Pour entrer dans la peau d’un personnage, j’essaye d’être le plus sincère possible. Je me documente en lisant ou en regardant des films mais j’écoute aussi les conseils du metteur en scène. On est au service du film et de l’art en général, on tente de se rapprocher du vrai”.

2010 aura été une année marquante avec une présélection pour le César du meilleur espoir masculin. Une consécration pour toute une carrière. Salim a également eu le premier rôle dans Fortunes, une série télévisée diffusée sur Arte. Le meilleur reste à venir et les mois prochains seront prometteurs pour le gône de Vaulx. Deux longs métrages sont en post production, dont Le noir vous va si bien, de Jacques Bral où il partagera l’affiche avec Thierry Lhermitte et Ce que le jour doit à la nuit, le dernier film d’Alexandre Arcady. Et plus tard, le jeune homme envisage de passer de l’autre côté de la caméra avec un projet qu’il a écrit ici, à Vaulx-en-Velin. Mais le rideau tombe sur cet article et la carrière du jeune homme sera à suivre sur les planches, les écrans de télévision ou dans les salles de cinéma.

R.C

Pratique : pour suivre l’actualité de l’acteur www.salimkechiouche.com