Journal N°37 /
Isabelle Satre et Jérôme Ganamarès

Ces deux trentenaires viennent d’ouvrir P’tit marquis, une boutique de vêtements pour les 0-6 ans. Le plus souvent d’occasion, ces produits de marque et en excellent état, affichent des tarifs défiant toute concurrence.

Nathan, 6 mois tout juste, et déjà une âme de fashion victime : petit haut tendance et pantalon de marque qui tombe impec... en bas du genou ! Dix centimètres gagnés en trois mois et les parents qui s’arrachent les cheveux : il ne l’a porté que trois fois... Heureusement, Isabelle Satre et Jérôme Ganamarès, comptent bien révolutionner les gardes robes des O-6 ans. Ces deux Vaudais ont ouvert fin août leur boutique P’tit marquis – la quatrième de France – en plein cœur de la commerçante presqu’île lyonnaise. “Nous proposons des vêtements de marque (Jacadi, Petits bateaux ou encore Sergent major), d’occasion mais en excellent état”, assurent-ils. Les tarifs sont aussi doux qu’un doudou : généralement ils ne dépassent pas la moitié du prix du neuf. Dans leur magasin, les jeunes parents peuvent également dégoter sans se ruiner des livres, des jouets et du matériel de puériculture, sous le regard attendrissant des nounours. “En offrant une deuxième vie à tous ces produits qui ont souvent très peu servi, nous arrangeons tout le monde : l’ancien propriétaire comme le nouveau”, poursuivent-ils en évoquant le concept de développement durable. P’tit Marquis, ou un noble projet pour ne pas surconsommer. “J’ai toujours eu envie de créer mon entreprise, reconnait Jérôme Ganavarès, et toujours admiré ceux qui avaient le courage de se lancer”. Il a sauté le pas pour faire naître le Marquis quatrième du nom après avoir rencontré à l’été 2010, le créateur du premier de la lignée, à Nogent-sur-Marne. Pendant un an, le duo d’entrepreneurs va peaufiner son projet, chercher des financements et des prêts avantageux, notamment via Pôle emploi, et prendre conseil auprès de l’association Egée, où les conseillers bénévoles sont d’anciens chefs d’entreprise. “Ils nous ont par exemple orienté vers les statuts les plus intéressants pour nous”, félicite Jérôme. Si ce dernier a démissionné de son poste de conseiller clientèle dans les assurances en avril, Isabelle attend que le magasin soit rentable pour abandonner son travail dans la formation professionnelle. Prudence réfléchie, comme lorsqu’ils ont retenu le 2e arrondisse- ment et la proximité de la station Ampère du métro A. “Nous voulions un quartier central, commerçant, et renfermant de nombreuses écoles”, expliquent-ils. Pour l’instant ce choix semble judicieux. Sans aucune publicité, les clients sont réguliers et le bouche à oreille pourrait bien faire grandir le Marquis. Dont les vêtement Burberry font figure de premier gros succès. Ils partent presque aussi bien que les petits pains du boulanger dont l’enseigne se reflète dans la vitrine de leur échoppe de la rue de la Charité.

Stéphane Legras

Pratique : Isabelle Satre et Jérôme Ganamarès peuvent racheter les produits que des particuliers leurs proposent, si bien sûr il correspondent à leurs critères. P’tit Marquis, 48 rue de la Charité, Lyon 2e.