Journal N°45 /
Joseph Amsellem

Pas facile de prendre la place du charismatique Jo Nuccio à la tête du marché aux puces. C’est pourtant le défi que relève Joseph Amsellem, ancien sportif de haut niveau et sociétaire du marché depuis 1978.

Joseph Amsellem est un gagnant et il aime les défis. Pour cet ancien karatéka, membre de la MJC et compétiteur de haut niveau, “arriver à ce qu’il y a de meilleur” est donc naturel. Et c’est ce qu’il veut en prenant la tête de la Société du super marché aux puces. A bientôt 59 ans, le nouveau président directeur général succède donc à Jo Nuccio, qui a tenu le poste pendant vingt ans et qui reste comme directeur. “Jo Nuccio a fait un travail énorme. Avec sa manière bien à lui d’aller vers les autres, il su rétablir les relations, que ce soit avec les administrations ou entre les commerçants, précise Joseph Amsellem en hommage à son prédécesseur. Quand un marchand vient travailler le dimanche, le portail est ouvert, il s’installe et il ne voit pas tout le travail qu’il y a eu derrière”.

Et derrière, Joseph Amsellem sait bien ce qu’il y a. Il commence sur les marchés en vendant des fruits et légumes. Tout d’abord passager au marché aux puces, il en devient actionnaire en 1978. Il achète sa place, six mètres linéaires, qui deviendront dix mètres quelques années plus tard. Il entre au bureau de la société en 1992, d’abord comme administrateur, responsable du secteur alimentaire, puis prend le poste de trésorier en 1997, avant de devenir directeur général en 2007. “Là, je m’occupais plus particulièrement de la sécurité et des treize agents qui y sont affectés”. Parmi ses missions, il y a alors aussi le règlement des litiges entre les commerçants, les problèmes techniques qui ne cessent “sur un équipement qui a trente ans et qu’il faut renouveler”...

Aujourd’hui, le marché aux puces, il le connaît “sur le bout des doigts”, même si, les responsabilités venant, il a laissé le banc de fruits et légumes à la charge de son épouse. Vaudais depuis quarante ans – il habite le Village – il est bien conscient des nuisances qu’engendre le marché chaque dimanche : “Nous avons rencontré les riverains, côté canal, mais nous n’avons jamais eu de demande de la part des associations du Pont des Planches. Sur un terrain de cinq hectares, nous avons un hectare et demi de parking. Je sais bien que c’est insuffisant pour les quinze mille personnes que nous y accueillons, mais nous avons mis en place certains dispositifs comme le nettoyage de certaines rues adjacentes ou la pose de barrières pour fermer des rues aux clients du marché”. Et le nouveau PDG se dit prêt à rencontrer les riverains. Pourtant, pas question d’envisager le départ du super marché aux puces. “Ce marché ne nous appartient pas. Nous représentons 350 commerçants, tous actionnaires et donc propriétaires du terrain”.

E.G