Journal N°45 /
Mohamed Fartas

De retour à l’Olympique de Vaulx, le footballeur de 21 ans a vu ses rêves de haut niveau brisés par les blessures. Mais s’il désire maintenant se consacrer à sa carrière professionnelle, il n’oublie pas sa passion du ballon rond.

Il a le foot dans le sang mais charrie celui des autres dans les couloirs d’hôpitaux. Ou quand le sort brise les rêves et rend la réalité bien terre à terre. Mohamed Fartas a chaussé les crampons en 1998 quand Zidane et ses petits camarades plantaient trois buts aux Brésiliens pour décrocher la coupe du Monde. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et Mohamed a commencé une carrière prometteuse. Premiers pas à l’Olympique de Vaulx, puis progression rapide, via Saint-Priest et Bourgoin-Jallieu. Il joue alors pour les 16 ans nationaux et même l’équipe nationale d’Algérie. A 17 ans, il rejoint les Minguettes et dispute quelques matchs de CFA (championnat de France amateur). Meneur de jeu, il se retrouve dans son célèbre numéro 10. “J’aime la technique et pense avoir la vision de jeu nécessaire”, reconnaît-il. Mohamed est sur la rampe de lancement d’une carrière professionnelle mais une grave blessure aux ligaments croisés puis de gros problèmes aux adducteurs vont l’éloigner des terrains. Et anéantir ses envies de professionnalisme. Dur quand on voit évoluer ses anciens coéquipiers sur les terrains de ligue 2. Mais Mohamed n’est pas du genre à se caller dans son canapé et à se lamenter. Après une dernière opération avec plaques de fer à la place des adducteurs à la clef, il a repris le chemin des terrains l’an passé, cette fois au FC Vaulx. Avant de rejoindre à l’intersaison son club formateur, l’Olympique de Vaulx. Dont son père est devenu entre-temps président.

“Je suis assuré de pouvoir y jouer chaque semaine, certes en championnat promotion d’excellence de district. En plus des entraînements, j’encadre les petits”, rappelle cet infatigable passionné. C’est bien simple, le stade Jules-Ladoumègue est sa deuxième maison. Son aventure erratique lui a en tout cas forgé un mental aussi solide que réaliste. “Je ne peux plus me permettre de tout mettre dans le foot. J’ai maintenant une bonne opportunité professionnelle que je dois mener à bien”, assure-t-il. Mohamed Fartas s’occupe en effet du transport intersanguin à l’hôpital Edouard-Herriot. Mais cela ne l’empêche pas de s’illuminer en parlant de Barcelone, et de son étoile, Messi...

Stéphane Legras