Journal N°45 /
Rodolphe Rousseau

De Vaulx-en-Velin aux Etats-Unis, Rodolphe Rousseau a appris et popularisé le lindy hop. Au-delà de son parcours, il partage son amour pour la danse tout en participant à la professionnalisation de son art.

La vocation est venue à cinq ans en regardant danser Fred Astaire. Pour Rodolphe, danser est devenu vital. Aujourd’hui encore, à 43 ans, il garde le rythme. Et même un sacré rythme, pour ce féru de mouvements qui connaît et maîtrise 99 styles ! Mais il a fallu un travail acharné et de très longue haleine pour ce gône du Mas qui a commencé à bouger en rythme dès l’âge de huit ans. “J’ai appris la danse aux côtés de Maurice Baconnet, un danseur très réputé à Lyon et même au-delà, souligne-t-il avec émotion. A son décès, j’ai décidé de lui rendre hommage en dansant sur ses pas. Je suis donc allé me former à la Imperial society of teachers of dancing (ISTD) à Londres. Et puis je suis parti aux Etats-Unis”. Ainsi avec ses claquettes, Rodolphe découvre New-York. Où ce bûcheur passera une formation complète en art du spectacle. Musique, chant mais aussi cours de théâtre... Tout ce qu’il faut pour devenir un artiste complet. Il se perfectionnera également en claquettes. Et découvrira le lindy hop, plus connu sous sa forme moderne, le west coast swing, avec comme mentor Frankie Manning, un monstre sacré de la chorégraphie. Il sillonnera ensuite les scènes américaines. Notamment Broadway et ses théâtres, Las Vegas et ses énormes néons mais aussi Los Angeles, la ville du divertissement. Et participera à des spectacles comme Grease ou West-Side story.

En 1995, à 23 ans, il revient en France pour retrouver ses proches. Rodolphe ouvre son école de danse, Tous en scène, à Bron, tout près des Sept-Chemins. Il retourne sur ses pas en s’installant au sud de Vaulx. Il est l’un des premiers à populariser le lindy hop dans l’Hexagone. “En ouvrant l’école, j’ai essayé de rendre la danse accessible à tous, insiste-t-il. Il ne faut pas que ce soit un sport réservé à une élite. J’ai été parmi les premiers à populariser le lindy, une danse assez sportive née dans les années 20, qui connaît un nouvel essor. On développe aussi des comédies musicales avec les élèves”. Rodolphe se bat aujourd’hui pour la professionnalisation de sa discipline. Il est juge de compétition et travaille à la mise en place d’un certificat de qualification professionnelle avec la Fédération française de danse tout en transmettant au quotidien la grâce de son art aux plus jeunes. A cela, ajoutons qu’il a été pendant douze ans responsable français de la formation en swing. Décidément, on ne sait plus sur quel pied danser avec lui puisqu’il participe, entre autres, à la biennale du Fort de Bron. Plus simplement, il entraîne aussi ses deux filles de cinq et huit ans aux claquettes.

R.C

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