Journal N°47 /
Sylvaine Deschamps-Garcia

“Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus...” Cette phrase de la chorégraphe Pina Bausch lui vient souvent à l’esprit. Alors Sylvaine Deschamps-Garcia danse et fait danser les autres. Notamment dans le cadre de la biennale de la danse.

Pour chorégraphier le Babel bal, faire danser Vaudais et Fidésiens, les préparer au défilé du 9 septembre à Lyon, Sylvaine Deschamps-Garcia œuvre aux côtés d’Anan Atoyama. Artiste pluridisciplinaire, elle compose avec l’univers esthétique de la chorégraphe japonaise. Sylvaine a commencé la danse à l’âge de trois ans : “J’étais sauvage et c’était un moyen de me sociabiliser”. De l’expression corporelle, elle est passée à la danse classique et à onze ans, plus si farouche, la voilà déterminée à faire de cet art son métier. La jeune franc-comtoise a dès lors intégré le conservatoire de Besançon, fait des stages de danse africaine, contemporaine... et rejoint le conservatoire national de région de Lyon. Où, en parallèle du cursus danse, elle a travaillé le chant lyrique. C’était deux cordes à son arc, mais “déjà, on me demandait de choisir une voie. Je ne voulais pas laisser tomber l’une au profit de l’autre, toutefois après le bac, j’ai suspendu mon travail en danse, développé le chant aux ateliers chanson de Villeurbanne et suivi des cours de musicologie à la fac”. Du lyrique au jazz en passant par le blues et le rock elle faisait de la scène, notamment avec le groupe New walking blues. La danse n’était qu’entre parenthèse car sa maîtrise en poche, Sylvaine a passé le diplôme d’Etat de professeur en danse contemporaine et fait ses premiers pas d’artiste pédagogue... en 1998, à Vaulx-en-Velin, aux ateliers municipaux de danse et arts plastiques, devenus ateliers Gagarine. “Un endroit qui m’a beaucoup apporté parce que travailler avec des plasticiens a induit une autre approche de la danse”, dit-elle. Sylvaine y a renouvelé ses interventions et c’est dans ce cadre qu’elle a participé aux éditions 2006 et 2008 du défilé de la biennale de la danse, sous la direction de Winship Boyd. Durant ces années, travaillant aussi comme intermittente du spectacle avec de nombreuses compagnies (Hélianthe, Zanka, La Baraka, Zig-Zag & Cie, Castors, Intersignes...) Sylvaine a cultivé la pluridisciplinarité, en associant théâtre, chant, arts du cirque et danse – comme chorégraphe ou interprète. Elle revendique ce mélange des arts : “Je n’aime pas l’idée d’être classée dans un genre, je préfère aller là où l’on ne m’attend pas”. Depuis 2006, son goût du métissage artistique s’exprime au sein de la compagnie Peut-être, elle-même implantée à Vaulx-en-Velin. “Avec Olivier Desmaris, nous travaillons main dans la main. Actuellement j’ai carte blanche pour “Rêve en friche”, un projet de danse à l’hôpital de Grandris, conduit avec des patients, des soignants et des enfants de CM2”. Dans le même temps elle chante avec Back road, un groupe rock qui participera au festival de blues de Sathonay. “La musique et la danse, c’est mon équilibre”.

Fabienne Machurat

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