Journal N°47 /
Louis Sclavis

Louis Sclavis, saxophoniste et clarinettiste de renommée internationale, qui participe au festival A Vaulx jazz depuis des années, s’engage pour aider Sivar Rdzgar, jeune musicien kurde irakien, menacé d’expulsion.

Pour Louis Sclavis, son engagement auprès du jeune Sivar Rdzgar, menacé d’expulsion bien que persécuté dans son pays du seul fait d’être chrétien, ne fait aucun doute. Le musicien devait le parrainer le 6 mars avec Stéphane Guyon, élu vaudais et Yohan Zibar, président de l’association Maison de la culture kurde. Il considère que “ce devrait être le rôle de tout un chacun de soutenir les personnes qui sont dans ce genre de situation. Ce n’est pas normal, aujourd’hui, que quelqu’un puisse se trouver dans cette impasse”. Sivar Rdzgar, joueur de oud ayant trouvé refuge en France après avoir fui son pays, ne rêve que d’une chose : pouvoir travailler en tant que musicien spécialiste de musique orientale. Louis Sclavis affirme “qu’il a toute sa place ici en France” et ne peut envisager un monde sans l’ouverture sur les autres : “L’avenir de l’humanité, c’est la circulation, l’accueil, l’échange”. Il dénonce la politique menée actuellement en France. “Il n’y a aucune réflexion de la part de ce gouvernement. On doit lutter à cause de lois, de circulaires, nous sommes de plus en plus en danger. Nous vivons dans une république qui a des fondements très précis : liberté, égalité, fraternité. Soit on efface cela des frontons des établissements publics, soit on fait en sorte que ce ne soit pas un mensonge”, s’insurge-t-il.

L’artiste affirme que Sivar doit rester sur le territoire français “car il est dans une situation relevant tout à fait du droit d’asile. C’est écrit en toutes lettres que la France doit accueillir ces personnes. Ceux qui le refusent se mettent eux-mêmes hors la loi en violant la Constitution. A long terme, en agissant ainsi, ils détruisent plus le pays qu’ils ne le construisent”.

Jeanne Paillard