Journal N°50 /
Kassim Checkoumar

A 70 ans, il est un des piliers du Taekwondo club de Vaulx-en-Velin. Le vénérable retraité d’origine vietnamienne n’a de cesse de conseiller les plus jeunes. Et de transmettre sa passion.

Petit bouc de barbe parfaitement taillé, plastron impeccable et sourire protecteur aux lèvres... Trois soirs par semaine, Kassim Chekoumar arpente quelques heures le tapis du Taekwondo club de Vaulx-en-Velin. Pour l’amour de son art martial. Et le plaisir de transmettre ses techniques. Qu’il a apprises bien loin et il y a bien longtemps. Un coup d’avion et de machine à remonter le temps : 1969, le Vietnam. “J’étais militaire, dans la marine. Et le taekwondo y était systématiquement enseigné”, se souvient-il. Mais une version un peu plus “rude”, que celle devenue discipline olympique. “Nous nous entraînions au combat d’homme à homme, sans protections”, poursuit Kassim. Une passion pour le sport naît pourtant. Au point qu’il décroche quelques coupes dans des compétitions et passe son troisième dan. La guerre passe par là, Kassim est emprisonné cinq ans puis reprend le chemin des tatamis, cette fois dans le civil, à sa libération en 1980. Sept ans plus tard, arrivée en France, à Feyzin, avant de rejoindre sa sœur au Mas du Taureau. Nous sommes en 1989, Kassim travaille pour une société vénissiane de systèmes anti-incendie et met entre parenthèses la pratique de l’art martial. Jusqu’à 1998. “J’ai alors rejoint le club de la ville. Notamment pour me maintenir en forme mais aussi pour accompagner mes deux filles !”, se souvient-il. Plus qu’une pratique individuelle, celui qui croit beaucoup aux vertus du travail en groupe va s’investir. A fond. D’autant que la retraite arrivant en 2001, il avait “du temps et peur de s’ennuyer. Il fallait que je bouge !”. Alors il “donne un coup de main”, résume-t-il modestement. En distillant ses conseils aux jeunes. “Il faut les pousser, les techniques sont très difficiles”, assure-t-il. Arrêter ? Grand sourire : “Tant que le corps suivra...”. Au fil du temps, il connaît tout le monde, dans ce club qu’il a vu se développer et progresser. Y observe les combattants grandir et se muer parfois en éducateurs. Qui ne tarissent pas d’éloges pour cette figure de la grande famille du taekwondo vaudais.

S.L

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