Journal N°51 /
Dj Bepsownd

Ce jeune d’origine laotienne, serveur mais aussi DJ durant son temps libre, peut se targuer d’être un bosseur qui se met en quatre pour atteindre ses objectifs.

Bp Soukkasene préfère qu’on l’appelle tout simplement par les initiales de son prénom, choisi par sa grand-mère et qui signifie en français “la chance partagée”, ou par son nom d’artiste DJ Bepsownd. A la frontière entre le chant, la composition et le mixage, le DJ reste avant tout un créatif et, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une mince affaire de devenir un pro : “Je suis entré à l’école des DJ’s à Lyon, une formation diplômante de deux ans. Il faut passer une sélection pour y entrer et trouver une entreprise qui accepte un contrat de qualification. Quand j’ai obtenu mon diplôme, j’étais content, c’était une belle aventure surtout sur le plan humain”, témoigne le jeune homme. La sensibilité musicale de BP lui vient de son enfance : “La passion pour la musique est née à l’église où j’allais avec ma mère. Il y avait des groupes de musiciens. Je chantais, puis j’ai appris à jouer de la guitare. A partir de là, je me suis mis à la compo. J’ai écrit surtout dans les moments de blues et j’en suis venu à mixer. Avec la découverte des logiciels, j’ai compris que c’était mon truc”, livre-t-il. L’ancien élève du lycée Les Canuts, section vente, rêve d’horizons nouveaux liés à ses origines : “Je bosse pour faire des économies et partir voir ma famille d’origine laotienne mais dispersée à travers le monde, au Canada, en Californie, en Australie et en Thaïlande où je suis né”. A 27 ans, BP se projette avec aisance dans l’avenir : “Mon but, c’est la full moon party en Thaïlande. C’est une grande fête qui a lieu l’été, les nuits de pleine lune, sur l’une des plus belles plages du pays et qui rassemble des DJ’s du monde entier. Si je n’ai pas voulu être résident dans une discothèque, c’est pour devenir un aigle et voler de mes propres ailes”.

Ces voyages seraient, à ses yeux, “une opportunité pour apporter ma touche personnelle aux soirées lyonnaises, de l’innovation grâce à la découverte d’autres musiques. Ce métier nécessite une grande culture musicale et beaucoup d’imagination”. Il en apprécie la dimension de “partage” car, affirme- t-il, “il s’agit, avant tout, de faire plaisir lorsque l’on fait une animation que ce soit pour un mariage ou d’autres soirées. En fait, vous êtes l’acteur principal et vous faites passer toutes vos émotions. Il faut tout le temps bosser pour créer de nouveaux concepts”.

De ce côté là, pas de souci, BP est un sacré bosseur, habitué depuis longtemps à faire des petits boulots dans la vente et aujourd’hui dans la restauration. Et même s’il estime que “c’est super dur”, il dit “avoir envie d’apprendre car ainsi quoiqu’il arrive, si je me retrouve en galère, je pourrai toujours m’en sortir”.

Ce jeune artiste est loin de “prendre la grosse tête” bien qu’il compte déjà à son actif, confie-t-il, quelques bons cachets dans la profession. Sa devise : “Rester humble et ne jamais oublier d’où l’on vient”.

Jeanne Paillard

Contact : facebook Dj Beps Sownd