Journal N°53 /
Frédéric Vial

A 49 ans, il vient de créer son entreprise de logistique partagée. Il a rejoint la pépinière Carco où il se charge d’organiser les transports de marchandises de ses clients.

Les chats ne font pas des chiens. Dans la nature comme en logistique. Prenez Frédéric Vial, fils et petit-fils de transporteur, il s’éclate à chorégraphier le ballet de marchandises à travers le monde. Mais après 28 ans à jouer les commissionnaires de transports pour des grosses entreprises, il a ressenti l’appel de l’indépendance. Histoire de pouvoir travailler à sa manière. Plus humaine peut être, assouplissant les codes de l’entreprise. “Prendre du plaisir et travailler sérieusement sans se prendre au sérieux”, confirme-t-il. Il y a un an, il rend donc son tablier, endosse le costume d’entrepreneur et crée son entreprise, TLC organisation, autour d’un concept : responsable transports à temps partagé. Il les organise, à la demande, pour des petites entreprises. Une souplesse qui bénéficie de son volumineux carnet d’adresses. D’ailleurs, cet homme est extraordinaire : il peut faire parcourir des kilomètres à des palettes de petits pois et déteste conduire. Mais se passionne pour la géographie : les misions toutes différentes qui sont autant de défis, pourront sillonner le monde ou la Corrèze, emprunter une estafette, un cargo, un avion ou un 33 tonnes. “A moi de trouver la meilleure solution.” Et de rappeler un cas récent, clef de voûte d’une opération de communication. “Assurer 50 livraisons, en 50 points de France, le même jour et à la même heure”. Réussite. Le client n’a pas manqué de faire à nouveau appel à Frédéric Vial. Le monde du transport est aussi celui de la confiance, qui a conservé ses codes à l’ancienne, comme de taper dans la main pour se mettre d’accord. Un métier de proximité et de contact qui lui sied comme un gant. Il compte d’ailleurs déjà une trentaine de clients, approchés également en adhérant à l’association Vaulx-en-Velin entreprises. “Ces six premiers mois ne sont qu’ennuis et bonheur”, sourit-il. Et si à 49 ans, il n’a pas le droit de se planter, ses conditions de vie sont bien meilleures. “Je travaille à ma manière quand le besoin se fait sentir, ce peut être le dimanche, sans que cela empiète sur ma vie personnelle”, confirme-t-il. Il tenait donc à travailler dans une pépinière : pour ne pas être seul. Et c’est à Carco qu’il s’est installé, après avoir visité plusieurs structures de l’agglomération. Où son bureau regorge de cadeaux d’anciens collaborateurs. Un signe, non ?

Stéphane Legras