Archives / Journal N°55 - mardi 03 juillet 2012

Conseil municipal : les choix budgétaires au cœur des débats

Le dernier conseil municipal avant la trêve estivale a débuté par de longs échanges au sujet du budget. Il s’agissait en effet de se pencher sur les comptes administratifs 2011. Des comptes qui traduisent l’exécution dans les faits des budgets primitifs. En préambule, Saïd Yahiaoui, premier adjoint délégué aux Finances, a rappelé que les différences entre les deux étaient normales. “Un budget, c’est vivant, l’exécution des projets, surtout quand il s’agit de grand projets peut diverger des hypothèses”, a-t-il assuré. Les dépenses de fonctionnement s’élèvent donc à 65,2 millions d’euros et l’investissement à 16,5 millions, soit deux fois et demi de moins que ce qui était prévu dans le budget primitif. Ils sont donc reportés pour l’exercice suivant. Pour le groupe “Socialistes et apparentés”, Murielle Lecerf a réclamé plus de clarté sur ces écarts. De son côté, pour le Front de gauche, Alain Touleron a assuré que ce budget “confirmait les grands axes du schéma de développement de la ville où l’on investit plus par habitant que dans des communes de même taille”. Un engagement public qui a bien sûr révélé la fracture entre la vision de Réussir ensemble Vaulx-en-Velin (Revv) et celle de la majorité de gauche. Les uns reprochant trop de dépenses, les autres soulignant que le profil sociologique de la ville était bien particulier. Alain Touleron reprenant : “Vaulx présente des caractéristiques qui entraînent des dépenses supérieures. Par rapport à certaines villes de même taille, nous avons le double d’enfants scolarisés, un plus fort taux de chômage et un revenu moyen inférieur. Ce sont des raisons sociales qui guident nos choix politiques”. Et Saïd Yahiaoui d’ajouter que leur action était menée “avec un recours à l’emprunt maîtrisé”.

Vision strictement opposée du côté de Laurent Clamaron (Revv). “La dette de la Ville est passée cette année de 53 millions à 56 millions d’euros, alors qu’il faudrait suspendre des projets pharaoniques et baisser les dépenses de fonctionnement”, a-t-il martelé. En réponse, le maire, Bernard Genin, a indiqué que “sur le mandat en cours, 86 millions d’euros ont déjà été investis, le double que sur le précédent”. Donnant l’exemple des groupes scolaires (33 millions) ou des équipements sportifs (23 millions).

A suivi le vote d’un budget supplémentaire pour 2012, venant en complément du budget primitif. “C’est l’affectation et l’utilisation des excédents du budget de fonctionnement 2012, c’est à dire 1,3 million d’euros. 571 000 euros devraient aller à des associations structurantes, en assortissant ces sommes à la mise en place de contrats d’objectifs avec elles”, a détaillé Saïd Yahiaoui. Si des subventions exceptionnelles ont déjà été votées en début d’année pour l’Asul handball et le FC Vaulx, le reste devrait notamment être attribué aux quatre centres sociaux de la ville et à la MJC. Les arbitrages pourraient intervenir lors de la prochaine assemblée d’octobre. “Beaucoup de ces associations ont des difficultés puisque de nombreux financeurs se désengagent”, a déploré Alain Touleron. D’autant que la population augmentant, de nouveaux équipements deviennent nécessaires. “Nous insisterons sur les services à la personne, l’accueil petite enfance et la jeunesse, en prévoyant par exemple 30% de places de crèches en plus d’ici à 2014”, a-t-il poursuivi. Le maire évoquant alors la Zac (zone d’aménagement concerté) de l’Hôtel de ville. “Une structure de 35 places y verra le jour en 2014 ou 2015. D’ici là les services municipaux installés dans les préfabriqués de la rue Emile-Zola vont déménager, libérant de la place. Nous y aménagerons provisoirement 15 à 20 places”, a- t-il conclu.

Stéphane Legras

Maraîchage, services publics et coopération

D’autres sujets ont ensuite été abordés au cours du conseil municipal. Retenons qu’a été votée à l’unanimité une mission de maîtrise d’ouvrage et de programmation et une convention de maîtrise d’ouvrage pour la zone maraîchère Terres du Velin. 400 hectares situés au nord de la commune, et répartis entre Vaulx et Décines, où l’objectif est de stopper le développement des céréales et d’y réimplanter des cultures maraîchères, de proximité et respectueuses de l’environnement. Le projet comprend notamment la construction d’équipements techniques sur un terrain permettant d’accueillir cinq à dix nouveaux agriculteurs en dix ans sur la zone et de garantir la pérennité des circuits courts. Profitant ensuite du vote d’une convention avec ERDF pour une participation financière à l’extension du réseau d’électricité chemin du Gabugy, Marie-Andrée Marsteau pour LO a regretté que l’accès à l’énergie ne soit “pas un service public, puisque la Ville doit participer à hauteur de 10 000 euros”. Saïd Yahiaoui se déclarant en accord sur le principe a annoncé que son groupe voterait le mémoire, “pour que le projet aboutisse”. Ont ensuite été examinées plusieurs aides dans le cadre de la coopération décentralisée avec Sebaco (Nicaragua). Elles concernent un projet de voyage solidaire de collégiens de Barbusse qui pourraient travailler avec l’association “Vaulx-en-Velin–Sebaco, Solidarité–développement” et concernent la construction de toitures solides pour des familles vivant dans des conditions de pauvreté extrême, et l’achat de matériel de sauvetage pour les pompiers de la ville. “C’est une action louable mais il serait préférable d’employer cet argent pour les Vaudais qui souffrent”, a lancé Laurent Clamaron (Revv). “15 000 euros, c’est une petite somme”, a répondu Sophie Charrier, adjointe déléguée aux Droits de l'homme et de la femme, aux Solidarités et aux Relations internationales. Marie-Jeanne Hochard, déléguée à l’Insertion, à la Formation, à l'Emploi et à la Jeunesse, venant en appui de sa collègue : “Les jeunes ne partent pas pour s’amuser. Par le passé, certains en grande difficulté ont décroché le bac et un emploi à leur retour. Sans compter qu’il s’agit d’une ouverture sur le monde”.

S.L

Bernard Genin interroge le préfet sur les Roms

Des riverains du Pont des planches ont interpellé le maire dès son arrivée au conseil municipal sur la situation du squat de l’avenue Grandclément. Ce dernier a profité de l’examen d’une subvention au Secours populaire français, qui apporte une aide vestimentaire et alimentaire aux Roms, pour leur répondre. Alors que l’avis d’expulsion rendu par la justice doit être appliqué au début du mois d’août, la situation semble se dégrader. “Je ne veux pas laisser les habitants sans réponse, a affirmé le maire. Je viens donc de réécrire au préfet. Les limites sont atteintes”. Notamment au niveau des risques sanitaires puisque l’on déplore la prolifération d’insectes nuisibles, de rats, et des odeurs nauséabondes. Dans sa lettre au préfet, Bernard Genin souligne en effet que “le nombre de familles installées ne cesse de croître” et demande que “l’Etat se penche sur ce sérieux problème avant d’en arriver à des extrémités que nous ne souhaitons pas, ni vous ni moi !”

S.L