Journal N°55 /
Stéphanie Merle

La sociétaire de l’Asul VV aviron sera l’une des représentantes de la France aux Jeux paralympiques qui se dérouleront à Londres du 29 août au 9 septembre.

Stéphanie Merle est une battante. A tout juste quarante ans, la sociétaire de l’Asul VV aviron sera aux Jeux paralympiques de Londres. Un sport qu’elle ne pratique pourtant que depuis trois ans. Mais rien n’arrête cette compétitrice accomplie. Avant son amputation d’une jambe en 1993, à la suite d’une tumeur musculaire, la jeune femme pratiquait déjà le basket. Elle commence sa carrière en handisport par la natation. Où elle est internationale avec deux participations aux championnats d’Europe en 1995 et 1997 et une sélection au championnat du monde en 1998. Elle vise alors les JO de 2000 à Sidney mais une blessure empêche sa sélection. Dans le même temps, elle débute sa carrière professionnelle à la direction régionale de la Jeunesse et des Sports. Elle arrête la natation et revient à ses premières amours, le basket. Elle entame là aussi une carrière internationale : elle intègre l’équipe de France, médaillée de bronze aux championnats d’Europe de 2005, “mais qui rate la qualification pour les jeux de Pékin”, regrette-t-elle. Entretemps, naît son fils Bastien en 2004. Elle attendra 2010 pour s’essayer à l’aviron. “Je cherchais un sport de glisse, je voulais être en extérieur. L’aviron s’est imposé naturellement, je suis un signe d’eau”. Encore une fois, Stéphanie Merle met la barre très haut : en septembre 2011, elle fait part de son intention d’aller aux jeux de Londres. La sélection passe par les championnats de France où les handicapés doivent former un équipage avec une personne valide. Elle trouve en Catherine Fontalba une coéquipière au sein de l’Asul pour assurer les entraînements et sa participation aux championnats de France. Autre obstacle à franchir : les handicapés ne sont pas reconnus comme des athlètes de haut niveau. Stéphanie Merle ne dispose donc pas du matériel et des infrastructures de la Fédération. Son employeur joue le jeu et lui octroie du temps pour s’entraîner. De son côté, le pôle France aviron, qui siège comme l’Asul au Grand parc de Miribel-Jonage lui propose son aide. “On lui a fourni un bateau et on l’a complètement associée à la vie du pôle, explique son responsable, Charles Imbert. Elle s’est entraînée comme un sportif de haut niveau et je dois dire qu’en terme de motivation, elle est exemplaire”. Stéphanie Merle, elle, s’est simplement dit : “A quarante ans, c’est ma dernière chance d’aller aux jeux”. Une chance qu’elle n’a pas laissée passer. Avec Catherine Fontalba, elles forment, dit-elle, “un équipage équilibré, on a progressé ensemble, on s’est battues aussi pour gagner cette sélection”. Et en avril, elle remporte son billet pour Londres. “C’est un aboutissement, je suis heureuse de vivre ça maintenant”. Elle sera engagée dans un quatre de pointe avec barreur, un équipage de deux hommes et deux femmes handicapés, plus une barreuse valide. “Nous avons obtenu la quatrième place de la coupe du monde en Allemagne. Il nous reste six semaines pour travailler le collectif, c’est la cohésion qui fera notre force”, enchaîne-t-elle. Son objectif : “Etre sur le podium”. Peut-être pas la première place car “les Anglais seront intouchables chez eux et les Allemands seront très forts”. Mais cette compétitrice née y va à coup sûr pour une médaille.

Edith Gatuing

Cinq rameurs du Pôle France aux JO de Londres Jérémy Azou, Nicolas Moutton, Franck Solforosi, Benjamin Chabanet, Mathias Raymond précèderont Stéphanie Merle dans la capitale britannique, qualifiés pour les Jeux olympiques du 27 juillet au 12 août. Le Pôle France de Miribel-Jonage est dirigé par Charles Imbert.