Archives / Journal N°55 - mardi 03 juillet 2012

Se nourrir de l’autre... et réciproquement !

“Qu'est-ce que tu aimes lire ?”, demande-t-il à Rania, 10 ans, un chouia intimidée. Il est comme ça Wilfried N’Sondé : accessible, chaleureux, modeste et ouvert. Sa résidence à Vaulx-en-Velin au sein de l’association Dans tous les sens vient de se terminer par sa participation, en lecture et concert – il est aussi chanteur à Festiv’Aux Amphis, le vendredi 29 juin. “Cela s’est formidablement passé”, assure-t-il en descendant à peine de son train de Paris où il vient d’enregistrer une émission pour RFI. “Mon premier but était de terminer une pièce de théâtre, jouée en novembre à Ouagadougou et en Allemagne au printemps prochain, et de lancer mon futur roman. C’est fait”, sourit-il au pied du bibliobus arrêté au Petit-Pont. Avant donc d’échanger quelques mots avec de jeunes lecteurs. Car c’est aussi l’objectif de la résidence : permettre aux habitants de rencontrer un auteur. De leur faire découvrir des textes contemporains, en les lisant par exemple accompagné de musique. La littérature se fait alors moins austère, plus festive. L’écriture de Wilfried N’Sondé est d’ailleurs une formidable mécanique rythmique.

“Grâce à Dans tous les sens, j’ai été intégré à la vie associative de Vaulx. C’est très important de sortir des clichés. Le dynamisme de ses acteurs culturels est impressionnant. Ce n’est pas une ville à l’abandon. Les associations, les élus... il y a une vraie envie d’apporter de la culture et du mieux vivre”, salue-t-il. D’un phrasé toujours à la recherche du mot juste et beau, comme dans ses œuvres. Wilfried N’Sondé n’a eu de cesse d’aller vers les autres, dans les établissements scolaires, au centre Charlie-Chaplin, au cours d’ateliers d’écritures et bien sûr dans les bibliothèques de Vaulx. “Les rencontres se font aussi tout simplement au café ou à la caisse du supermarché”, assure l’auteur immergé dans la cité. “J’ai fait le plein de vécu, celui d’une ville où des communautés différentes vivent ensemble. Des personnes affichant des signes de l’islam me souriaient à la caisse, à moi et mes boucles d’oreilles !”, lance-t-il. Une “matière” qui nourrira à coup sûr ses prochains écrits. D’autant que son prochain roman suit des jeunes de banlieue partant pour Berlin. Qui dit qu’ils ne saisiront pas leur sac à dos au Mas du Taureau.

S.L

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