Archives / Journal N°56 - mardi 04 septembre 2012

A quand le droit commun pour les Roms ?

En juin dernier, une fois de plus, le maire Bernard Genin réinterpelait le préfet sur la situation du squat des familles Roms avenue Grandclément. Dans un courrier, il dénonçait une situation “qui se dégrade rapidement et apporte de fortes nuisances pour les riverains, malgré les moyens déployés, tant par certains habitants et associations que par la municipalité”. Rappelant les “tensions qui se font jour” dans le quartier, il jugeait “indispensable et urgent que les services de l’Etat se penchent sur ce sérieux problème, afin qu’une solution humaine y soit apportée”. Le 6 août au petit matin, les familles sont parties d’elles-mêmes, n’attendant pas l’arrivée des forces de l’ordre qui devaient intervenir à la suite du jugement d’expulsion rendu par le tribunal d’instance mi-mai. Les réactions qui ont défrayé l’actualité autour de l’expulsion des Roms en France, ont prouvé à quel point le débat est nécessaire. Preuve en est, la rencontre provoquée en urgence par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, avec Cécile Duflot, ministre du Logement et les associations telles que Romeurope. Si des mesures ont été prises pour faciliter l’accès à l’emploi des Roms, certains militants associatifs considèrent que ce n’est pas suffisant : “Il faut qu’ils puissent rentrer dans le droit commun comme tout citoyen européen”, défend Jean- Pierre Brunel, militant vaudais. En attendant, si le départ des Roms du squat Grandclément satisfait les riverains qui ont dénoncé les nuisances et les risques sanitaires encourus, il ne solutionne pas le problème. Les bénévoles du Secours populaire s’efforcent de leur apporter de l’aide et de maintenir le contact avec les familles qui restent éparpillées sur le territoire du Grand Lyon, sans domicile. Huit familles du squat ont choisi la solution du départ volontaire en Roumanie.

J.P