Archives / Journal N°56 - mardi 04 septembre 2012

Georges Calvet, dans le sillage des fils du vent

Avant qu’il ne soit inhumé à l’Abergement de Varey dans l’Ain, une cérémonie d’adieu s’est déroulée à Vaulx-en-Velin, à l’église Saint-Joseph. Parce qu’ici, il se sentait bien, il fréquentait la commune plus que la ville de Saint-Priest où il habitait. En sillonnant les rues de la ville avec son appareil photo, en faisant nombre de portraits d’habitants, il avait tissé beaucoup de liens. Il avait travaillé avec ATD Quart Monde, était adhérent du centre social et culturel Peyri, participait aux lectures multilingues et photographiait depuis des années les participants du défilé de la biennale de la danse... Georges était un homme atypique, de ces êtres curieux de l’autre et de l’ailleurs. Issu d’une famille de militaires et orphelin de père à 17 ans, il sortit du cadre, prit la marge, le large, les chemins de traverses. Chemins qui lui firent croiser des Manouches, des voyageurs, des Roms. Il les accompagna, exerça leurs métiers et apprit leurs dialectes. Il fit miel de ce savoir butiné sur les routes. Sans baccalauréat en poche, il rédigea une thèse, donna des cours de langue tsigane à l’Institut national des langues et civilisations orientales à Paris et signa un dictionnaire tsigane-français, dialecte kalderash qui fait référence. Suivant le fil de la langue romanès, il prit la route de l’Inde, terre du sanskrit. D’Ouest en Est, Georges fit à rebours le chemin des fils du vent. Il cheminera encore dans les mémoires, ici et là-bas.

L’ensemble de la rédaction présente ses sincères condoléances à son épouse Agnès et à ses proches.

Fabienne Machurat

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