Portraits / JOURNAL N°112 - mardi 31 mars 2015

Rayan Souici, le petit prodige du ballon rond

"LA SEULE limite, c'est celle qu'on s'impose ; le seul échec, c'est de renoncer". Il émane de Rayan Souici, 17 ans à peine, une maturité étonnante derrière sa grande timidité. Né l'année de la Coupe du monde qui a sacré Zidane idole nationale, le footballeur originaire de la Thibaude évolue au centre de formation de l'AS Saint-Étienne depuis trois ans. Un crime de lèse majesté quand on est originaire du Lyonnais ?

Pas pour Fayçal Souici, son père, qui considère qu'être chez les Verts est une chance pour Rayan, même si ses amis vaudais le chambrent un peu. "Il a pas mal galéré à l'Olympique lyonnais. Ils ne lui ont pas fait de cadeaux", soutient-il. De 2006 à 2010, après deux ans au FC Vaulx pour assimiler les rudiments de la discipline, son fils a porté les couleurs du grand club lyonnais, avant d'en être remercié. "Il faut dire que j'ai accumulé les bêtises, confie le fiston. Mais j'avais 10 ans ! Je me suis largement calmé depuis". suite à un passage remarquable et remarqué à l'AS Saint-Priest, Suicax comme le surnomme ses coéquipiers, commence son ascension dans l'ancienne cité minière, jusqu'à susciter l'intérêt des plus grands clubs.

 

"Le nouveau Pogba"

"Même si ça me fait plaisir qu'on parle de moi, je me dis que rien n'est acquis", assure le petit prodige qui n'a rien de petit avec son mètre quatre-vingt-trois. On assiste ces derniers mois à un vrai concours d'éloges dans la presse européenne où l'on parle volontiers d'un "nouveau Pogba" pour qualifier les capacités de Rayan Souici. Ça tombe bien, le milieu de terrain de la Juventus de Turin est un modèle pour la jeune pousse qui joue au même poste. "J'aime sa sérénité, son audace, sa technique et ses qualités physiques", souligne-t-il.

S'il fait tant couler d'encre, c'est que le surdoué vau- dais est dans les petits papiers de la Juve et de Monaco et qu'il est sollicité par des cadors anglais prêts à payer le prix fort pour l'avoir dans leurs rangs. Manchester City, arsenal, Liverpool et Chelsea en tête, le club où brille Kurt Zouma. "Son parcours m'inspire beaucoup, concède Rayan Souici en parlant du Vaudais Zouma. Kurt a su s'imposer à Saint-Étienne avant de partir Outre-Manche. Jouer en Angleterre, c'est un rêve partagé par beaucoup, mais ce que je souhaite pour ma part, c'est signer un contrat professionnel à l'ASSE." Son père est catégorique à ce sujet : son fils ne partira nulle part pour le moment. "A son âge, ce serait une bêtise monumentale", défend-il, refusant de céder aux sirènes du foot system.

 

Une Marseillaise et des frissons

Si le maillot vert lui importe, il en est de même pour le maillot bleu. Souici a porté les couleurs de l'équipe de France en U16 et en est particulièrement heureux. "C'est une fierté que de représenter son pays, considère-t-il. Entendre la Marseillaise sur un terrain, cela m'a donné des frissons. C'est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie." soyons sûr qu'il aura encore d'autres occasions de l'entonner. D'autant que Rayan Souici rêve d'intégrer l'équipe menée par Didier Deschamps. selon lui, "le plus dur n'étant pas d'y entrer mais d'y rester". En dehors de ses quelques neufs heures d'entraînement hebdomadaires, le sportif prépare un bac professionnel en gestion-administration. "Mais comme je vais bientôt commencer à m'entraîner avec les grands, je vais mettre mon cursus de côté", ajoute le jeune homme qui s'accroche à son rêve, même si "ce n'est pas facile d'être loin de sa famille". C'est peut- être aussi pour cela que Souici veut rester dans la région. "L'avoir près de nous, c'est important", avouent ses parents, conscients qu'un jour pourtant, leur petit verra l'avenir en grand, comme Paul Pogba il y a quelques saisons. Et il annonce la couleur : "Je ne suis pas prêt à renoncer".

Maxence Knepper

Photo © DR

Il a 17 ans et peut se targuer d'être l'un des jeunes joueurs les plus suivis par les grands clubs européens de football. Rayan Souici ne se prend pourtant pas la tête, même si sa réputation dépasse déjà les frontières.

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