Actualités / Démocratie locale - mardi 15 avril 2014

Visite ministérielle à la Grappinière

VENDREDI 11 avril, il y avait foule au centre commercial de la Grappinière. Une foule inhabituelle qui se pressait devant et à l’intérieur de la Brasserie des taxis, point de départ d’une visite cordiale et détendue dans le quartier. Hélène Geoffroy a accueilli la ministre avec un plaisir visible : “Elle était déjà venue, il y a trois semaines, pendant la campagne électorale, lors d’une réunion en appartement. Elle s’était engagée à revenir vite si j’étais élue. Je suis très heureuse que son premier déplacement en tant que ministre de la Ville soit pour Vaulx-en-Velin”.

Rappelons que Najat Vallaud-Belkacem a des attaches fortes dans le Rhône. Elle a été élue au conseil municipal de Lyon, puis au Conseil régional, avant de prendre ses fonctions de ministre lors de l’élection de François Hollande en 2012. Le récent remaniement gouvernemental l’a propulsée un peu plus sur le devant de la scène politique. Elle était, jusqu’au mois dernier, la porte-parole du gouvernement et la ministre des Droits des femmes. Aujourd’hui, à cette dernière délégation qu’elle conserve, se rajoutent les maroquins de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

“Faire de Vaulx un laboratoire”

Le renouvellement urbain et les grandes questions qui se posent à son sujet, on peut les toucher du doigt à la Grappinière. Derrière le centre commercial bientôt promu à la démolition – il sera reconstruit juste à côté –, un immeuble en construction s’élève. Il marque la volonté de l’Etat, via le Grand projet de Ville (GPV), de mixer les populations et les couches socia- les. “A qui est-il destiné ? Ce ne seront pas des gens d’ici qui vont l’habiter”, a fait remarquer un jeune homme.

La ministre et la maire ont emprunté à pied l’avenue Jean-Moulin, en pleine rénovation, et qui dessert le groupe scolaire Henri-Wallon et le centre social Georges-Levy. Dans le cortège qui s’est formé, les habitants, jeunes et femmes surtout, se mêlent aux élus et personnalités, dont le délégué du préfet, Pierre-Pascal Antonini. Après un court arrêt à la crèche, les voilà devant l’école Wallon, en rénovation elle aussi. Il est 16h30 passées, l’heure de la sortie des classes. Quelques mamans s’arrêtent le temps d’une petite discussion avec la ministre : les professeurs font bien leur travail, disent-elles, mais en cas d’absence, ils ne sont pas remplacés.

La ministre a écouté et a rappelé ensuite au centre social Levy, juste à côté, que travailler pour “l’égalité républicaine et la cohésion sociale, c’est telle- ment évident. Entre l’égalité femmes- hommes, les jeunes, le sport, le périmètre de mon ministère est naturel”. Elle le dit avec naturel en effet. Reste à le mettre en application. Pas d’engagement financier en ce tout début de ministère mais une volonté clairement affichée : “Allier le bâti et l’humain. Quelque chose me dit qu’on peut faire de Vaulx un laboratoire”.

Dans la grande salle pleine à craquer – 40 personnes étaient attendues, il y en avait une bonne centaine –, le président du centre social Mahmoud Kalkoul, avait auparavant remercié la ministre et la maire de leur présence : “Qui mieux que vous, peut nous aider ? Le centre social compte 1700 adhérents, mais seulement 31% d’actifs. On assiste à une véritable crise de découragement qui s’est traduite par une abstention massive aux élections municipales”.

A la rencontre des habitants

Hélène Geoffroy en a convenu et a rappelé que le chômage restait la question la plus préoccupante, “ici, particulièrement. Il faut identifier clairement les besoins supplémentaires et chercher les moyens pour les mettre en œuvre, travailler sur l’orientation des jeunes, développer les bourses aux stages, associer le monde de l’entreprise”.

Les habitants ont pris la parole pour dire les difficultés qu’ils rencontrent : le décrochage scolaire, l’implication des jeunes... et comment les résoudre, favoriser l’emploi des Vaudais dans la zone franche qui inclut la Grappinière. Des questions nombreuses. Sur certaines, la ministre a pu répondre précisément : “Il existe maintenant une garantie publique pour les impayés des mères célibataires(...). On ouvre le chantier des stages et de l’orientation scolaire, je vais mettre mon nez dedans. J’ai trop vu autour de moi des intelligences gâtées. Des outils vont arriver, comme le compte personnel de formation”. Parmi les personnes présentes, une dame âgée a exprimé un point de vue qui semblait très partagé : “On a l’impression d’être un peu oublié à la Grappinière, je le dis sans acrimonie, j’ai connu ce quartier il y a 50 ans. Avec la rénovation, on a beaucoup d’espoir et, en même temps, on a peur”. La ministre a conclu le débat par ces mots : “Vous pouvez compter sur l’énergie que je vais mettre dans cette nouvelle mission”.

Françoise Kayser

Photo © Jean-Loup Bertheau

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