Archives / Journal N°44 - mardi 17 janvier 2012

Le préfet détermine ses priorités pour la ville

C’est d'abord par une rencontre dans le bureau du maire, Bernard Genin, que le préfet Jean-François Carenco, représentant de l’Etat dans la région Rhône-Alpes et la sous préfète d’arrondissement Marie-Thérèse Delaunay, ont commencé cette première visite officielle à Vaulx-en-Velin. Avant d’entamer un parcours dans la ville. Après une halte au commissariat, où le préfet et le maire se sont entretenus avec la commissaire de Vaulx-en-Velin, ils se sont rendu à l’Ecoin-sous-la-Combe et à la Thibaude, où ont été réalisées les premières opérations de renouvellement urbain de la ville. En gagnant le Sud, le maire a présenté au préfet le projet de parc de la Rize, puis avenue Franklin-Roosevelt, ils se sont arrêtés face à la résidence étudiants Habitat jeunes où le préfet s’est enquis du logement des étudiants dans la ville. “Des logements existent ici au Sud, précisait le maire, mais aussi à proximité du campus quand d’autres projets sont en cours aux Verchères et que le centre-ville dispose d’une résidence partagée avec des personnes âgées”.

Sur la place Cavellini, le maire a présenté les opérations en cours au Sud, comme celle du Carré de Soie qui voit la construction de l’immeuble à énergie positive Woopa, vitrine du mouvement coopératif et de la finance éthique et qui comprendra 94 logements gérés par Rhône Saône habitat. Mais aussi le projet de la Zac Tase, le long de l’avenue Roger-Salengro au droit de la place Cavellini où de nouveaux logements seront construits. Ainsi que le projet de la place elle-même, puisque, à la suite d’une enquête auprès des habitants du Sud, la Ville construira sur la place une moyenne surface alimentaire ainsi qu’un cabinet de santé. Sur le chemin du retour vers le centre-ville, le maire et le préfet se sont arrêtés au marché aux puces. Un marché qui n’est pas sans poser problème aux riverains avec ses 15 000 visiteurs chaque dimanche et un parking de “seulement” 1400 places de stationnement. D’où la décision de la Ville, il y a déjà plus de vingt ans, de prendre un arrêté au motif qu’il existe des risques pour la sécurité. Un arrêté qui n’est pas appliqué, le préfet se défendant : “On n’arrête pas la mer avec des pâtés de sable”. Et de suggérer de prendre une déclaration d’utilité publique pour préempter le terrain qui appartient aux actionnaires du marché.

“Pas si simple, répondait le maire, car le terrain fait environ 55 000 m et il n’existe pour le moment pas de projet d’utilité publique qui pourrait y prendre place”. Seule solution selon Jean-François Carenco : modifier le plan local d’urbanisme (PLU) pour rendre le site constructible afin d’amener les actionnaires à vendre. Mais que penseraient alors les riverains d’un ensemble d’immeubles sur ces 55 000 mètres carrés. Ne préfèreraient-ils pas le marché qui n’occasionne des nuisances qu’une fois par semaine ?

Enfin, les deux hommes se sont rendus au Mas du Taureau où ils ont évoqué la deuxième phase du renouvellement urbain et le contrat de cohésion sociale. Mais aussi, alerté par le pharmacien, les problèmes de rats dans le quartier, devenus très présents depuis les travaux sur le grand collecteur nord.

E.G

Les priorités du préfet

“J’entends parler de Vaulx-en-Velin quand il y a des problèmes, mais il y a aussi des choses qui vont. Je suis venu ici pour me rendre compte par cette visite des sujets à identifier et à traiter prioritairement.” C’est en ces termes que le préfet de Région, Jean-François Carenco, a présenté sa visite à Vaulx-en-Velin, le 13 janvier. Faisant “le tour des endroits à valeur ajoutée, mais aussi des problématiques”, Jean-François Carenco a jugé que Vaulx est “une ville qui a beaucoup grandi, trop vite, mais aussi une ville qui, en matière d’urbanisme, a beaucoup fait”. Souhaitant que le renouvellement urbain se poursuive, le préfet a rappelé qu’une seconde phase (Anru 2) était actuellement en réflexion. La première phase est toujours en cours : “C’est environ 250 millions d’euros, dont un peu plus de 10 % à la charge de la Ville, précisait Bernard Genin, pour le plus important projet de France”. Dont les derniers travaux devront avoir commencé avant fin 2013. Quant au volet social, déterminé par le contrat urbain de cohésion social (Cucs), un nouveau projet expérimental va voir le jour, dont à un à Vaulx, parmi les cinq sites retenus sur le département. Une délibération sera présentée au conseil municipal, le 1er février, avant de faire l’objet d’une convention avec l’Etat. Pour le préfet, le premier problème à Vaulx est celui du chômage et surtout le chômage des jeunes. “Il y a de l’emploi dans cette ville. On compte environ 20 000 emplois pour 40 000 habitants. Ce n’est donc pas un problème d’emploi, mais d’employabilité”. Et de souhaiter trouver des solutions, avec l’Ecole de la 2de chance, pour “inventer autre chose”.

Le représentant de l’Etat a aussi annoncé sa volonté de réunir l’ensemble des bailleurs qui opèrent sur Vaulx, “afin d’introduire plus de mixité dans l’attribution des logements. Il n’est pas normal que les commissions d’attribution mettent toujours les plus pauvres à Vaulx-en-Velin. Il faut travailler sur le peuplement de la ville”. Côté logements toujours, Jean-François Carenco souhaite l’implantation de logements étudiants, mais aussi d’une maison relais d’une vingtaine de logements, pour les personnes qui ne peuvent pas accéder au logement social.

Autre réunion annoncée, à la demande du maire cette fois : une table ronde avec les responsables de l’écopôle Tarvel. Parmi les priorités du préfet, on trouve encore le marché aux puces et la dératisation du Mas du Taureau, mais aussi une idée chère au représentant de l’Etat : remettre en navigation l’usine hydroélectrique de Cusset.

“Une manière concertée d’avancer”

Telle est la vision du maire, Bernard Genin, sur la venue du préfet à Vaulx-en-Velin. “Il est toujours bien que le préfet puisse rencontrer les élus et les personnes sur le terrain pour se rendre compte de l’évolution des choses, commentait le premier magistrat de la ville. D’autant que le développement de Vaulx-en-velin entraîne de nouveaux besoins et qu’il faut être en capacité d’y répondre. C’est un partenariat qui est nécessaire et bénéfique pour tous, avec une manière commune et concertée d’avancer”.