Archives / Journal N°40 - mardi 15 novembre 2011

Revenir à une régie publique de l’eau

L’eau du Grand-Lyon, dont la distribution est confiée pour 85% à Veolia et 15% à la SDEI par une délégation de service public (DSP), est l’une des trois plus chères sur le plan national avec un abonnement à hauteur de 66 euros. “Aujourd’hui, on favorise les gros consommateurs. Plus on est un petit consommateur, plus la part fixe de l’abonnement pèse sur la facture”, critique le collectif des Etats généraux du service public 69 (1). “La délégation de service public permet au privé de faire des profits”, dénonce t-il en faisant observer “que l’assainissement, resté en régie publique, est l’un des moins chers et des plus performants de France”. Le collectif EGSP69 lance une campagne citoyenne pour la municipalisation de l’eau, “ce bien commun qui n’est pas une marchandise”. Il défend l’idée que la collectivité prenne aussi en charge la distribution de l’eau, sous la forme d’une régie publique directe. En 2015, les contrats passés entre le Grand-Lyon et les entreprises privées prendront fin et se posera la question de leur renouvellement. Face à cette échéance “les élus du Grand-Lyon ont un choix à faire”, indique Jean-Michel Drevon, membre du collectif. “Il faut se donner les moyens de choisir entre une DSP complète, partielle ou une régie. Cette décision, avant tout politique, doit être prise début 2013”, souligne-t-il. Comptant que près de 18 mois seront nécessaires pour mettre en œuvre une gestion publique. D’autres villes se sont détournées de la gestion privée : Grenoble, Paris, Besançon, Gueugnon, Viry-Châtillon... “La question se pose de plus en plus et il est inimaginable que le Grand-Lyon ne se la pose pas”, poursuit Jean-Michel Drevon. D’ores et déjà, le collectif a adressé une lettre aux élus des 58 communes concernées et tente de mobiliser les usagers. F.M

(1) Collectif des états généraux du service public 69 : CGT69, UGICT Grand Lyon, FSU69, Solidaires69, Acer, Attac, CNL, CGL, CSF, LDH, MFPF, Cidefe, Covra, Initiative citoyenne Vaulx-en-Velin, Gaec, PS, EELV, PCF, PG, Les Alternatifs, Gu, Fase, NPA.

Champs captants : l’Etat se fait conciliant

Le sujet n’est pas à prendre à la légère. La modification de la réglementation sur les captages de Crépieux-Charmy concerne en effet 90 % de l’eau potable de l’agglomération. Trois principales remarques avaient été faites par la Ville à l’occasion de l’enquête publique menée à l’automne 2010.

Sur la vigilance relative aux anciennes décharges de la zone, le nouvel arrêté préfectoral qui vient d’être signé précise que des sondages permettront de surveiller la nappe. Par ailleurs, pour la zone maraîchère, alors que le projet initial réclamait un label bio pour ses exploitants, un label qui leur était totalement impossible à obtenir, les services de l’Etat ne parlent maintenant plus que “d’agriculture raisonnée ou de tout référentiel venant s’y substituer”. Exactement ce que demandait la Ville. Enfin, elle s’inquiétait de l’élargissement de la zone où les souterrains seraient interdits dans toute nouvelle construction. Une règle qui aurait posé de gros problèmes pour les projets de construction du Mas du Taureau, notamment bien sûr en matière de stationnement. Là aussi le texte définitif autorise que celles “prévues par des opérations d’aménagement d’initiative publique (Zac, lotissements, projets d’aménagements publics) (...) peuvent être réalisées avec un unique niveau de sous-sol...” Détail, cela concernait également les piscines enterrées. Ce sont bien seules les piscines hors-sol qui seront autorisées dans ce nouveau périmètre qui englobe une partie de la Grappinière et du Village.

Ce texte concilie donc santé publique et développement de la commune, sans oublier la préservation de sa zone maraîchère et la survie de ses maraîchers. 

Santé et environnement

Chaque année l’eau potable du Grand-Lyon fait l’objet de contrôles effectués par l’Agence régionale de santé (ARS) et par Veolia eau. A Vaulx-en-Velin, les résultats du contrôle sanitaire, réalisé en septembre 2011, indiquent une eau d’alimentation conforme aux exigences de qualité en vigueur pour l’ensemble des paramètres physico-chimiques mesurés.

Quelques conseils pratiques : après quelques jours d’absence, il est nécessaire de laisser couler l’eau quelques instants avant de la boire. Consommer exclusivement l’eau froide du robinet. Pour la conserver, la mettre au frais. Si vous utilisez un puits dans le cadre familial pour la consommation et les usages sanitaires, déclarez-le en mairie (Hôtel de ville: place de la Nation. Tél. 04 72 04 80 80). Privilégiez l’eau du réseau public dont la qualité est régulièrement contrôlée.

Pratique : les résultats du contrôle sanitaire de la commune et d’autres informations sur www.eaupotable.sante.gouv.fr, www.arsrhonealpes.sante.fr, www.serviceclient.veoliaeau.fr.

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