Archives / Journal N°41 - mardi 06 décembre 2011

Sport : plus de licenciés, bénévoles recherchés

La piscine déborde, le nombre de judokas monte en flèche... Fruits de l’augmentation de la population ? Ou des plus de 800 cartes Vaulx sports distribuées par la Ville en quelques mois, offrant une réduction de 30 euros sur les licences des Vaudais de 6 à 14 ans ? Toujours est-il que côté licenciés, les clubs sportifs de la ville ne connaissent pas la crise. Celui de natation a dû refuser du monde lors des inscriptions. Même crève cœur à l’Amicale laïque de judo. “Je n’ai pas assez de créneaux pour accueillir tous les 4-7 ans”, regrette Pascal Tchukriel, son président. A l’Olympique de Vaulx, avec presque 300 jeunes footballeurs, le club affiche plus que complet. “Cela nous pose quelques problèmes d’autant que nous tenons à encadrer chaque équipe par deux personnes. Mais il y a une crise du bénévolat. Seuls restent ceux qui ont grandi dans le club”, lance son président Taz Fartas. De plus, pour assurer un travail de qualité, l’Olympique propose des formations à ses jeunes éducateurs. “Malheureusement, une fois qu’ils sont diplômés, de plus gros clubs les recrutent”, déplore-t-il. Décourageant ? “Si nous ne persévérons plus dans cette politique de préformation, nous perdrons l’identité de l’Olympique !”

Le paysage sportif est de plus très divers. Quand certaines associations, un rien fermées, reposent sur le dévouement d’un petit noyau de bénévoles, d’autres peinent à en séduire. Déjà parce que leurs tâches sont souvent ingrates. Une forme de consumérisme, où le club doit apporter un service clef en main et sans la moindre anicroche, en échange de la cotisation, semble aussi se développer. Séverine Hélouin, présidente de l’Indépendante de Vaulx remarque : “Chaque année nous avons plus de gymnastes. Nous dépassons maintenant les trois cents. Mais par manque de bras, cette année, au grand dam des adhérents, je ne pourrai pas organiser d’arbre de Noël comme je le faisais depuis trois ans”. Impossible pour elle également de recruter des entraîneurs depuis juin. “Les bénévoles demandent de plus en plus à être reconnus voir récompensés, complète Pascal Tchukriel, on retrouve toujours les mêmes et bien souvent les plus anciens”...

De son côté, le cercle d’escrime a fait le choix de recruter une éducatrice et de financer sa formation (lire ci-dessous). D’ailleurs, légalement, pour pouvoir être salarié d’un club, il faut être titulaire d’un brevet d’Etat. Mais au-delà de la formation des éducateurs, beaucoup soulignent l’importance de celle des dirigeants. A Vaulx, une structure comme l’Office municipal des sports (OMS) propose des séances d’informations sur la responsabilité des bénévoles. Et plus informellement, “nous aidons les clubs qui n’ont pas de réelle comptabilité à la mettre en place”, y explique-t-on. Enfin il y a quand même des cas où parents et bonnes âmes répondent toujours présents, comme chez les hockeyeur du Roc (Roller olympique club)...

Stéphane Legras

Pratique : c’est l’OMS qui propose à la Ville une répartition des créneaux horaires. Une proposition votée au sein d’une commission de l’Office où l’on retrouve des bénévoles des clubs.

Escrime : vers une deuxième salariée !

Qu’il s'agisse des dirigeants ou des enseignants, Jean-Yves Coutant, président du Cercle d’escrime de Vaulx-en-Velin est formel : ils doivent être formés ou diplômés. Ainsi, depuis un an, Laure Sibué, amenée à devenir directrice technique du club, prépare-t-elle un diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (Jeps). “Nous l’assistons et l’accompagnons à la fois techniquement et financièrement”, explique Jean-Yves Coutant. En contrat à durée indéterminée (CDI), Laure n’a rien à débourser, même pour ses déplacements et son hébergement. “Moralement aussi le club m’a énormément soutenue”. Pas question d’être dans la précarité et de risquer le déséquilibre comme si l’on marchait sur la tranche de l’épée financière. Cette formation de deux ans qui l’amène à être en déplacement une semaine par mois, à l’Insep à Paris, à Chartres ou Reims revient à 15 000 euros. Du coup, quand Laure est loin de Lyon, c’est tout un club qui se désespère et n’a plus d’enseignant. “Nous allons rapidement trouver une solution en la personne d’Hortense Dumas”, rassure le président. Une explosive blonde au patronyme piquant de symbolisme, niant farouchement être de la famille d’Alexandre, l’auteur des Trois mousquetaires. Titulaire d’un brevet professionnel Jeps “activités sportives pour tous”, elle peut initier tous les publics à 90 sports. En résumé : la pépite. D’autant que l’idée gambade dans la tête de ces tireurs, de développer l’escrime loisirs et pourquoi pas du fitness escrime, d’imaginer des stages mariant le sport à d’autres disciplines. Ce renfort, qui pourrait rapidement évoluer en CDI à temps complet, tombe à pic. “Je n’imaginais pas monter un club d’escrime sans me préoccuper de la ville dans son ensemble. Le club doit devenir un acteur de la commune”, assure Jean-Yves Coutant. Où l’escrime se fait acteur social, de formation, au sens large du terme. La diversité d’interventions est très riche : périscolaire, les écoles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à être demandeuses, la classe sportive de Duclos, le travail avec les enfants en réinsertion du DEAT, l’ensemble du travail avec les quatre centres sociaux de Vaulx... Le dernier mot au président : “Nous ne sommes pas dans le consumérisme mais dans le rôle d’éducateurs, en termes sportifs, et donc humains”.

Pratique : le 24 novembre, le Cercle d’escrime a été déclaré d’utilité générale. L’on peut donc maintenant déduire de ses impôts une partie des dons faits au club. Qui peut désormais monter un club des supporters avec ses entreprises partenaires.

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