Archives / Journal N°50 - mardi 17 avril 2012

Inquiétudes et espoirs des commerçants vaudais

Le centre commercial des Sept chemins joue la proximite

Face à la “machine” pôle de commerces et de loisirs du Carré de soie qui fête ses trois ans avec de nombreuses animations et des moyens de communication conséquents, le centre commercial des Sept chemins joue la proximité. Son directeur, Olivier Lecoq, vient d’ailleurs de clore une opération en partenariat avec les TCL baptisée “Tous les chemins mènent aux Sept chemins”. Il s’agissait de montrer l’accessibilité du centre en bus et l’opération permettait de remporter des abonnements TCL. “Deux ans après l’extension et la rénovation du centre commercial, nous devons faire savoir aux habitants qu’ils ont à proximité des boutiques dans un nouveau cadre de grande qualité”, note Olivier Lecoq.

Situé à l’extrémité Sud de Vaulx, à la limite de Bron, Chassieu et Décines, le centre des Sept chemins accueille 45 boutiques et partage les lieux avec l’hypermarché Carrefour. Ce qui le différencie de son voisin du Carré de soie : “Il est un centre de destination, professe Olivier Lecoq. Avec une clientèle qui vient en moyenne une à deux fois par trimestre. Nous sommes un centre de proximité, nos clients viennent régulièrement”. Proximité que le gestionnaire Ségécé, filiale de Klépierre, a voulu renforcer lors de la rénovation il y a deux ans, dans laquelle il a investi 14 millions d’euros : “Nous sommes identifiés comme un centre du quotidien, nous avons des boutiques de prêt-à-porter, chaussures, mais aussi de services comme le pressing, la pharmacie... Les gens savent qu’ici, ils pourront avoir accès à ces services, c’est un plus”.

Une proximité et une accessibilité que le directeur veut garder, “d’autant que le développement du quartier, avec le boulevard urbain Est et de nouveaux logements, va favoriser cette position. Nous accueillons environ 2,8 à 3 millions de visiteurs par an. Ils pourraient être 300 000 de plus”.

Olivier Lecoq et la Ségécé entendent donc poursuivre les opérations de proximité vers leurs clients et veulent fédérer les commerçants en créant une association.

E.G

Préoccupations teintées d’espoir pour les commerces du centre-ville et du Village

“C’est dur, mais c’est partout pareil.” Que ce soit pour David Louis, président de Centre vie, l’association de commerçants du centre-ville ou Yonnel Birbaud, son homologue du Village à la tête de Vaulx commerces et services, il est nécessaire de se retrousser les manches et de se serrer les coudes. “Nous nous sommes ainsi regroupés au sein de la Fédération du commerce vaudais pour mettre en place des opérations communes, comme les animations de Noël qui ont très bien fonctionné”, explique ce dernier. Point de rivalité entre les deux pôles qui craignent d’avantage la concurrence du Carré de Soie ou des Sept chemins.

Que faire donc face aux locaux vides du centre-ville, à la difficulté de séduire de nouveaux commerçants au Village, en privilégiant la qualité et la diversité voulue également par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon. Au centre-ville, des loyers élevés sont pratiqués pour favoriser les implantations de commerçants aux reins solides. Mais les tarifs se font aussi dissuasifs et les bailleurs nombreux. Du coup, une Société d’économie mixte patrimoniale devrait être créée par le Grand-Lyon d’ici juin dans l’espoir qu’il n’y ait plus qu’un interlocuteur. La Ville de Vaulx-en-Velin en sera partie prenante.

Au Village, Yonnel Birbaud manie l’art de la litote. “Le commerce ne se développe pas vite, estime-t-il. Des fonds sont en vente alors que nous ne parvenons pas à faire venir une boucherie traditionnelle. Nous aimerions compléter l’offre avec un magasin de chaussures de qualité ou une enseigne de surgelés”. Regrettant le manque d’implication de certains nouveaux commerçants, il croit dans les actions de redynamisation de leurs pôles. Que ce soit la récente fête de printemps du centre ou encore le vide grenier du Village en septembre.

Attention, tout n’est pas noir. “Je suis à Vaulx depuis 20 ans et j’ai pu noter que la clientèle y est très fidèle. Les nouveaux logements nous apportent également de nouveaux chalands. Mais nous devons répondre à leurs attentes pour qu’ils ne prennent pas des habitudes de consommation ailleurs”, poursuit Yonnel Birbaud.

Du côté de la CCI, on se montre plus optimiste. Si Marc Degrange, vice président chargé de l’organisation des commerces, estime que la situation vaudaise n’a rien d’exceptionnel, il voit dans une tendance actuelle un précieux levier d’action. “Les consommateurs sont soucieux de développement durable et veulent favoriser la proximité et les circuits courts”, assure-t-il. La Chambre fait par ailleurs découvrir à de grandes enseignes les pôles d’attractivité de l’agglomération, comme le centre et le village de Vaulx-en-Velin. Elle met aussi chaque année en valeur leurs atouts lors du salon de l’immobilier commercial de Cannes et forme les commerçants à répondre encore mieux aux attentes des consommateurs. Et alors que la crise depuis deux ans n’a rien arrangé, Marc Degrange insiste : “Vaulx a un véritable potentiel”...

S.L

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