Archives / Journal N°36 - mardi 20 septembre 2011

Favoriser la réussite des jeunes vaudais, un objectif partagé

Une rentrée en vert au lycée Doisneau, valoriser les filières industrielles aux Canuts

508 élèves ont été accueillis au lycée Doisneau et les effectifs sont en hausse. Avec l’ouverture de huit clases de seconde, le lycée redevient attractif. “Pour cela, nous avons travaillé avec tous les établissements de Vaulx, assure le proviseur. Des liaisons collèges-lycée ont été mises en place, les équipes travaillent ensemble. Du coup, on démystifie la représentation que certains peuvent avoir du lycée. Pour preuve, le rectorat tablait sur une baisse des effectifs. Nous avons quarante élèves supplémentaires par rapport aux prévisions”.

Pour la session 2011, les résultats des baccalauréats montrent un taux de réussite de 75 % pour l’ensemble des filières, avec près de 77 % pour les bacs généraux et 67 % pour les bacs technologiques. Des résultats en hausse depuis 2010. Seule ombre au tableau : le brevet de technicien supérieur (BTS) technico-commercial dans le domaine des énergies et de l’environnement affiche un taux de réussite de 50%. Taux qui le place pourtant plutôt bien par rapport aux autres sections publiques de l’Académie. “Nos résultats aux examens sont globalement satisfaisants, souligne Bernard Rosier, proviseur du lycée. Nous devons poursuivre nos efforts dans ce sens. Depuis deux ans, les équipes travaillent sur l’orientation. On tente de pousser les élèves vers les filières d’excellence, faire en sorte qu’ils voient au-delà du bac +2 et aillent vers des études plus longues”.

Des résultats et des effectifs en évolution, mais aussi des projets. Ils seront tournés vers l’environnement avec le projet Ecome. L’étude du bâtiment écolo se poursuivra avec la réalisation de la maquette au dixième. Le permis de construire sera déposé pour 2013. Ce travail se fera avec l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon (Ensal), l’Institut universitaire technologique (IUT ) Lyon 1 et les collèges de la ville. Toujours dans la même lignée, la réalisation d’une marre pédagogique ainsi que la construction d’un mur végétalisé avec les classes de seconde, en lien avec la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) et lycée horticole de Dardilly. L’objectif sera de présenter les métiers verts. Dans la continuité des années précédentes, l’accompagnement des élèves de seconde se poursuivra. Avec une spécificité propre à l’établissement, la remobilisation des élèves en voie de décrochage. L’objectif : une meilleure préparation à la réorientation. Les bases semblent donc être posées pour une année scolaire prometteuse qui devrait se dérouler dans les meilleures conditions possibles.

A quelques encâblures du lycée Doisneau, au lycée Les Canuts, David Laposse est un proviseur satisfait. En effet, le lycée professionnel poursuit son travail autour de la réussite de ses élèves. “Notre objectif est de ne pas laisser de jeune sans solution, explique le proviseur. Nous sommes en étroite relation avec le lycée Doisneau pour accueillir les élèves en échec en seconde avec un dispositif passerelle. Ça remet le jeune dans une dynamique positive”. Parmi les nouveautés, un bac pro vente en alternance, en partenariat avec le lycée Magenta (Villeurbanne) de la nouvelle chance. Là encore, il s’agit de remettre en formation des jeunes en décrochage. Une filière qui accueille des stagiaires rémunérés en partie par la Région et recrutés par le biais des Missions locales et d’autres, issus des collèges. Une mixité qui n’est pas pour déplaire au proviseur. Autre motif de satisfaction, le lycée a réussi à inverser la tendance, aujourd’hui la voie professionnelle retrouve de son attractivité. “60 à 70 % des 500 élèves que nous recevons ont choisi Les Canuts en premier vœu, la taxe d’apprentissage remonte... C’est significatif, même s’il reste encore à progresser”. Et les filières vente, comptabilité, électrotechnique font toujours le plein. Un résultat dû aussi à un gros travail de publicité, explique le proviseur adjoint, Cyrille Jacquin. “Lors des journées portes ouvertes nous recevons plus de 450 collégiens qui sont guidés par les classes de commerce, afin de leur faire découvrir les filières industrielles”. David Laposse a cependant un regret : que la filière technicien d’usinage n’attire pas plus les vocations. “Il existe une demande des entreprises, le lycée est doté d’ateliers très performants mais les jeunes et leurs parents restent sur une idée de la vieille mécanique générale alors que c’est un métier qui a beaucoup évolué, toutes les machines sont informatisées”. Même constat en métallerie chaudronnerie, où Djamel Kali, professeur, travaille avec le professeur d’art du lycée et un technicien de la Ville, Jacques Billet, pour réaliser une œuvre d’art et donner aux élèves une autre vision de leur futur métier. Quand la formation de monteur en isolation thermique industrielle a été certifiée Iso 9002 et que le lycée va accueillir mi-novembre le concours national du jeune calorifugeur. Qui donnera à voir l’excellence d’une formation.

R.C et E.G

Moyens : trois collèges sur quatre dans le dispositif Eclair

Les quatre collèges ont fait leur rentrée et préparent déjà les projets de l’année. “Une année qui apporte des satisfactions car la réhabilitation des collèges est engagée, apprécie Paul Boghossian, conseiller municipal chargé de l’Enseignement secondaire. Après Les Noirettes, celle de Barbusse commence et nous nous rendrons bientôt avec le maire dans tous les collèges, comme chaque année”. Satisfaisant aussi, ajoute le maire, Bernard Genin, qui a fait sa scolarité aux Noirettes, car “le nombre de collégiens augmente. Un beau collège, ce n’est pas tout, mais ça fait beaucoup”. Et le premier magistrat de se féliciter “que le Conseil général a entendu les demandes des parents et de la Ville par rapport aux entrées des deux collèges, mais aussi la proposition de Paul Boghossian de dénommer le collège des Noirettes – le seul à Vaulx qui n’ait pas de nom – Aimé Césaire”. Pour autant, pas de satisfecit général par rapport au dispositif Eclair (Ecoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) qui concerne désormais trois collèges sur les quatre de la ville. “Comment peut-on dire qu’il y aura des moyens supplémentaires, alors que le nombre de professeurs ne cesse de diminuer d’année en année ?”, questionne Bernard Genin.

Innovations à Duclos

En douceur, tel est le mot d’ordre pour la rentrée des 270 élèves du collège de la rue de la Poudrette. Avec 70% de réussite au brevet des collèges et 100% de réussite au certificat de formation générale, toutes les conditions semblent être réunies pour travailler sereinement. Cette année, le collège Duclos entre dans le dispositif Eclair. Ce qui dote l’établissement de moyens pédagogiques supplémentaires, sans présence policière comme c’est toujours le cas aux Noirettes. Le collège lance donc des innovations. Pour les cinquièmes, place aux cours le matin et au sport l’après-midi. Des conventions avec les clubs locaux ont été signées notamment avec le Vaulx basket club (VBC), le Cercle d’escrime vaudais et l’Asul handball. L’année des troisièmes sera axée autour de la citoyenneté, du devoir de mémoire et des valeurs républicaines.

Barbusse prend ses marques à Vilar

Le collège Barbusse vient d’achever son déménagement dans les locaux de l’ancien collège Jean-Vilar à Villeurbanne Saint-Jean pendant les deux ans que dureront ses travaux de réhabilitation. “Nous sommes dans une phase d’adaptation, enseignants et élèves prennent leurs marques. Au niveau des transports, il y a aussi des ajustements : la ligne 7 est renforcée le matin, des navettes ont été rajoutées à 16h30 et 17h30...”, indique le principal, Eric Bellot. Le nouvel établissement est cependant plus petit que l’ancien. “Cette rentrée, le nombre d’élèves a diminué, passant de 590 à 520, mais nous disposons de moins de salles de classes et il a fallu optimiser leur utilisation”. Au déménagement s’est ajoutée l’entrée de Barbusse dans le dispositif Eclair. Perdurent des dispositifs mis en place depuis plusieurs années : le pôle compétences (où les appréciations remplacent les notes) pour les 6e, les heures “travail de suivi” pour les 6e et les 4e, les heures de “méthodologie” en français, maths et histoire géo pour les 3e...

Rentrée dynamique à Valdo

Le collège Valdo a accueilli cette rentrée 543 élèves, sous la direction d’un nouveau principal, Christophe Mondiès, qui prend le relais de Jean-Luc Forel. “L’ensemble des professeurs est là, indique le chef d’établissement. C’est une équipe assez jeune, la moyenne d’âge étant de 35 ans, et son investissement est exceptionnel. Je découvre les projets qu’ils ont initiés et conduits avec mon prédécesseur. Ils sont nombreux et a priori nous allons poursuivre ce qui a été engagé”. Qui plus est, ayant l’art comme centre d’intérêt, Christophe Mondiès ne manquera pas de favoriser la curiosité des collégiens dans ce domaine.

Près de 520 élèves ont fait leur rentrée au collège des Noirettes et découvert leurs nouveaux locaux colorés, lumineux, fonctionnels... Les collégiens sont plus nombreux que l’an passé, le nombre de sixième a augmenté (sept sixièmes classiques et une Segpa), toutefois la capacité d’accueil de l’établissement de 600 élèves reste à atteindre. “Quelques nouveaux enseignants ont aussi fait la découverte des lieux. Notamment les professeurs recrutés dans le cadre du dispositif Eclair, Ecoles collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite”, indique Catherine Durand qui fait à Vaulx-en-Velin sa première rentrée comme principale. Elle arrive ici avec des idées plein la tête et la ferme volonté d’optimiser tous les moyens qu’apporte à ses yeux le dispositif Eclair.

Santé : le Pass contraception pour les jeunes

Les quelques 280 000 titulaires de la carte M’ra bénéficient désormais non seulement d’avantages culturels mais aussi du Pass contraception, dispositif adopté en mai dernier par le Conseil régional, après les Régions Poitou-Charentes et Ile-de-France. Il s’agit d’un “dispositif d’accès à la contraception, à la prévention des grossesses non désirées et à l’information sur les infections sexuellement transmissibles chez les jeunes”. Celui-ci complète la démarche d’éducation sexuelle assurée par les centres de planification et la sensibilisation effectuée dans les établissements scolaires. Ainsi, de façon anonyme, les jeunes peuvent bénéficier gratuitement d’une consultation médicale, d’une prise de sang et d’une analyse médicale, d’un mode contraceptif et être sensibilisé aux risques de maladies sexuellement transmissibles. Le crédit ajouté à la carte M’ra est de 144 euros pour les filles et de 49 euros pour les garçons. L’objectif est notamment de réduire le nombre d’interruptions volontaires de grossesse et de rappeler la nécessité d’avoir des rapports sexuels protégés. Quand “7,3% des jeunes filles de Rhône-Alpes de 15 à 25 ans ont déjà subi une IVG. Et 13,5% des jeunes ont eu un premier rapport non protégé”, rappelait, en mai dernier, Sarah Boukaala conseillère régionale déléguée à la Jeunesse.

Soutien : le PRE, une aide ciblée pour la réussite

“Le programme de réussite éducative, c’est le petit plus quand les acteurs de droit commun se trouvent sans solution, explique Sylvie Perlès, coordinatrice du Programme de réussite éducative (PRE) de Vaulx-en-Velin. Le PRE est venu compléter les dispositifs existants en apportant une approche individuelle”. Né du Plan de cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, il entend prendre en charge “l’enfant ou l’adolescent dans tous les champs de son environnement familial, social, scolaire, sanitaire et culturel”. Il s’adresse aux enfants de 2 à 16 ans, dont les difficultés sont repérées par l’instituteur ou le professeur, l’animateur de centre de loisirs, un éducateur, une assistante sociale... Le PRE permet alors de résoudre un problème particulier en apportant une assistance sanitaire, un accompagnement, une aide matérielle... qui ne peut être trouvée ailleurs.

Ce dispositif de partenariat, basé sur la co-construction, est financé par l’Etat à travers l’Acsé et reçoit le soutien logistique du CCAS. Il réunit l’Education nationale, la Ville, le Conseil Général, la Caf, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), le Centre médico-psychologique (CMP) et le CCAS au sein d’un comité opérationnel. “Il existait déjà un important partenariat en matière d’éducation, une vraie intelligence collective à Vaulx-en-Velin. Ce programme a permis de mettre en place une cohérence éducative et a institutionnalisé le partenariat”, poursuit Sylvie Perlès. A l’exemple de ce qui a été mené pour les enfants exclus des collèges. Afin de ne pas les laisser livrés à eux-mêmes, les collèges se sont associés au service de prévention, aux services sociaux et au service municipal de la Jeunesse, en proposant aux parents que leur enfant soit accueilli au service Jeunesse le temps de son exclusion. Là, il poursuit ses devoirs mais travaille aussi sur les raisons de son renvoi. Il découvre en même temps l’existence de relais comme le service Jeunesse. Signe de son intérêt, le Conseil régional s’est saisi du Programme de réussite éducative en y intégrant les 16-18 ans.

2e chance : objectif label et agglo !

“L’école rayonne bien au-delà de Vaulx.” Un an et demi après son ouverture, le 1er avril 2010, Pascale Bouysset, la directrice de l’école de la deuxième chance (E2C) installée à l’espace Frachon, n’envisage l’avenir qu’en termes de développement de son établissement. “Nous avons jusqu’à présent accueilli une centaine de stagiaires. Et sommes en capacité de recevoir une dizaine de promotions par an”, détaille-t-elle. Surtout, de plus en plus viennent de l’extérieur de Vaulx-en-Velin. Feyzin, Lyon, Villeurbanne ou Pierre-Bénite : toute l’agglomération est représentée. Actuellement, simplement 50 % des stagiaires est originaire de la commune. “Nous espérons donc que le Grand-Lyon va davantage s’impliquer, notamment financièrement”, explique Pascale Bouysset. D’autant que l’école répond aux objectifs de mixité, de mobilité et de travail au plus près des réalités des entreprises de l’agglomération. “Nous songeons même à ouvrir d’autres sites en 2012 ou 2013”, projette-t-elle. Pour l’instant les 955 000 euros de budget de l’école sont essentiellement versés, et à parts égales, par la Ville, la Région et l’Etat. Du côté de l’E2C, l’on avance plus de 35 % de sorties positives pour 2011. Le chiffre définitif ne sera connu qu’en fin d’année. Par sorties positives, comprendre les jeunes ayant décroché un contrat ou une formation. Leur part est en sensible augmentation puisqu’il n’était que de 20% dans les premiers temps. Un chiffre que la directrice tient à relativiser : “D’une part nous suivons pendant un an les stagiaires après leur sortie et d’autre part certains, qui n’avaient par exemple pas de carte de sécurité sociale ou de logement ont été relancés. Et c’est déjà beaucoup”. Mais pour atteindre les 59 % obtenus en moyenne par la trentaine d’E2C de France, elle est à la recherche de formateurs pour compléter l’équipe en perpétuel développement. Et attend toujours d’être labellisée pour rejoindre son réseau. Pascale Bouysset attend d’ailleurs assez sereinement le verdict de la commission nationale de labellisation. “L’évaluateur de l’Afnor (Association française de normalisation) est venu en juin et a rendu un avis favorable”, reconnaît la directrice avant d’ajouter : “De bonne augure pour la décision de la commission qui se réunira le 5 octobre”.

E2C : espace Frachon, 3 avenue Maurice-Thorez.

Cantines : des produits bio et locaux

Les repas servis dans les cantines scolaires contiennent 16 à 20 % de produits bio chaque jour, privilégient les produits issus du commerce équitable, font le choix des circuits courts avec des produits régionaux. Un choix de la Ville, après une réflexion menée par un groupe de travail réunissant enseignants, parents, personnel municipal, élus et associations telles que la Coordination Rhône-Alpes de l’agriculture biologique. Ainsi, les élèves trouvent chaque jour sur la table de la cantine : pain bio, yaourts, compotes et pommes, bio aussi. Sucre et quinoa, quand il y en a, sont issus du commerce équitable. Quant aux autres fruits et légumes, ils viennent de la région, notamment par la filière des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap).

Les inscriptions se font à l’Hôtel de Ville (place de la Nation), du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 16h30. A la mairie annexe du Sud (rue Alfred- de Musset), du lundi au vendredi de 9h à 12h. Menus sur : www.mairie-vaulxenvelin.fr

Etre bénévole pour l’accompagnement scolaire

Après la période estivale où le Secours populaire a accueilli et aidé des centaines de foyers en difficulté, l’association fait sa rentrée en proposant de l’accompagnement scolaire et culturel pour donner des chances de réussite à un maximum d’enfants. Pour cette action, le Secours populaire recherche des étudiants bénévoles, prêts à s’engager une année auprès d’un enfant.

Secours populaire, fédération du Rhône : 6 rue Gaspard-André, 69002 Lyon. Tél. 04 72 77 87 77. Mail : accompagnement.scolaire@spf69.org

Grève et manifestation

Une première journée de grève contre les suppressions de postes est prévue le mardi 27 septembre à l’appel des fédérations et syndicats de l’Education nationale, avant une autre action importante envisagée en octobre. “Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux met l’école publique à genoux. Cette politique maintient un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lut- ter réellement contre l’échec scolaire”, dénonce l’intersyndicale. Enseignants, parents, lycéens sont appelés à participer à la manifestation contre la casse de l’Education le 27 septembre à 10h30, départ place Guichard (Bourse du travail) pour aller au rectorat.

Si les suppressions de postes et les réformes font grincer des dents et conduisent à une journée de grève le 27 septembre, collèges et lycées poursuivent leur effort pour la réussite de tous. Quand le programme de réussite éducative et l’école de la 2e chance entendent ne laisser personne au bord du chemin.

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