Archives / Journal N°39 - lundi 31 octobre 2011

10 000 logements alimentés par le chauffage urbain

Avec un réseau ancien, des problèmes récurrents comme l’hiver dernier aux Noirettes ou fin octobre sur l’ensemble du réseau coupé pendant 24 heures, et un coût qui pèse de plus en plus dans le budget des ménages, la question du chauffage urbain est une question sensible. A Vaulx-en-Velin, 10 000 logements collectifs sont alimentés par le réseau du chauffage urbain sur le nord de la ville. Service public, il a été attribué en délégation à la société Cofely, du groupe GDF Suez, qui gère la chaufferie et le réseau primaire, celui qui alimente les immeubles. Là, ce sont les bailleurs qui prennent le relais pour l’exploitation jusqu’aux logements particuliers, délégant souvent eux-aussi à un prestataire. “Il existe des fuites sur le réseau, explique Philippe Lacaze, directeur des réseaux de chaleur Cofely Sud-Est. Nous gérons environ 25 kilomètres de canalisations enterrées, dont certaines ont plus de trente ans. Nous pouvons parfois réparer ces fuites sans couper le chauffage ou l’eau chaude. Mais parfois, nous ne pouvons pas. Et les fuites ne sont pas toujours faciles à détecter”. C’est donc l’été, en dehors de la saison de chauffe, que les quelque 17 salariés de Cofely se chargent de l’entretien et de la prévention.

De leur côté, les habitants et les associations de consommateurs comme la Confédération nationale du logement (CNL) déplorent l’augmentation du coût de l’énergie, et donc du chauffage urbain : “Le chauffage représente 40 à 45 % des charges des ménages, note Benito Sangrigoli, président de la CNL à Vaulx. Ce sont les charges les plus lourdes et elles augmentent de 10 à 15 % par an”. Pourtant, le rapport de contrôle d’exploitation du réseau de chaleur de la ville, indique que “globalement le prix de la chaleur et de l’eau chaude sanitaire est stabilisé avec une tendance à la baisse”, le prix du megawatt heure vendu aux abonnés passant de 69,37 euros en 2008 à 67,57 euros en 2010.

“Ce rapport est complexe, concède Philippe Lacaze. Sa très grande rigueur sur ce qui compose les charges résulte d’une volonté de transparence”. Oui, mais comment s’y retrouver, quand d’une part le prix du gaz augmente et que d’autre part, les consommations augmentent aussi ? “La variation des prix dépend bien sûr du prix de l’énergie, assure Philippe Lacaze. Et avec les travaux actuels pour construire la nouvelle chaufferie biomasse, nous avons dû supprimer le charbon et le fuel. Le gaz représente donc 80 % de l’énergie utilisée actuellement, le reste se faisant grâce à la cogénération. Et quand on sait que le prix du gaz ne cesse d’augmenter, on comprend pourquoi la facture augmente”. Le passage en biomasse, prévu l’hiver prochain, devrait permettre “d’économiser de 10 à 20 % sur le prix global de l’énergie”, soutien Philippe Lacaze. Sans compter la réduction de 50 % des émissions de CO2. Et le chauffage au bois permettra de bénéficier d’une TVA à 5,5 %. Cependant, pour les élus de la Ville, dont le Premier adjoint Saïd Yahiaoui, “un retour de la gestion du chauffage en régie permettrait de mieux en gérer le coût”. Une solution envisagée un temps avec le Grand-Lyon, mais dont l’institution a pour le moment repoussé les discussions, déplore le Premier adjoint.

E.G

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