Archives / Journal N°42 - mardi 20 décembre 2011

Réussite et citoyenneté dans les écoles

Des élèves calés sur le thème olympique

Le 23 novembre, ces enfants de CE2, CM1 et CM2 ont visité le musée olympique de Lausanne. Parallèlement, le temps de huit séances d’atelier, ils ont travaillé dans leurs écoles respectives, Jean-Vilar et Youri-Gagarine, sur l’olympisme. “Ce projet a été initié dans le cadre des classes Usep, des classes à dominante “sport et culture”, qui disposent de moyens supplémentaires pour des rencontres sportives et culturelles. Quatre-vingt enfants participent et nous sommes cinq à les encadrer : Lucie Poulette, Ingrid Badia, Salim Hosna et moi-même à Vilar et Florian Pichon à Gagarine ”, indique Caroline Maillet enseignante à Jean-Vilar et secrétaire Usep. Elle explique : “Par le biais de ces ateliers, les enfants abordent l’histoire des jeux, les valeurs, les symboles, les jeux d’été de Londres 2012, ils découvrent le musée des jeux et la ville de Lausanne...”. Avec Caroline Maillet, les élèves abordent le thème des valeurs des jeux, la charte olympique qui pose règles et principes “comme le fait la charte de l’école”. Dans son article premier, le texte de référence définit l’esprit du mouvement olympique : “Les jeux ont lieu tous les quatre ans. Ils réunissent en un concours sincère et impartial des amateurs de toutes les nations. Aucune discrimination n’y est admise à l’égard d’un pays ou d’une personne pour des raisons raciales, religieuses ou politiques.” Partant de là, tout au long de la séance, la discussion porte sur les notions de respect, d’excellence, de fair-play, de loyauté. Les enfants définissent ce qu’est l’esprit de compétition, la tolérance, la non discrimination. Un autre groupe se penche sur l’histoire des jeux. Long saut dans le temps pour un retour aux sources. Il évoque les premiers jeux antiques (au VIIIe siècle avant J.C.), parle de la Grèce, de la mythologie, d’Olympie où les jeux se sont déroulés pendant douze siècles. Leurs réflexions, travaux et comptes rendus donneront lieu à une exposition en avril 2012, avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Vaulx-lympiques, programmée, elle, en mai.

F.M

Poésie : les collégiens pétrissent le langage

“Le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l’horizon et l’avenir est son royaume”, écrivait Aragon. Les élèves de Segpa du collège Barbusse ont eu la chance de pouvoir apprécier la pertinence de ces propos en jonglant avec les mots, guidés sur ce chemin créatif et futuriste par David Dumortier, poète venu leur enseigner l’art de “pétrir le langage” : “Je pétris les mots comme le boulanger pétri la pâte pour faire le pain. Je suis un pétrisseur de la langue française”, lançait-il aux élèves, attentifs à la moindre de ses paroles. Et de cette pâte bien travaillée car, selon lui, “l’inspiration n’existe pas, il n’y a que le travail”, il est possible d’extirper une richesse sans fin : “J’écris, je lis, et c’est comme cela que l’on trouve de l’or”.

Les collégiens, à leur tour, ont pu inventer un monde nouveau, né de leur imagination, de leur capacité à “jouer à cache cache avec les mots, avec les lettres”, le poète étant pour David Dumortier, celui “qui sait faire des images avec les mots”. Il avait fallu, au préalable, réunir les ingrédients, “créer une banque de mots”, de manière collective, puis se livrer, un à un, dans la solitude de la page blanche, à l’exercice de la création poétique. Le poète encourageait les jeunes à faire sauter les verrous “en oubliant l’école”, afin de pouvoir se lâcher sur la page blanche : “Osez, prenez des risques, amusez-vous, ne faites pas des brouillons trop propres ! C’est en faisant des ratures que l’on fait de la littérature, de Là, lis tes ratures !”, s’amusait-il.

Le projet, encadré par les enseignants en collaboration avec les bibliothèques, s’étale sur toute l’année scolaire et est réitéré chaque année. “Nous nous sommes engagés dans cette activité depuis déjà plusieurs années et nous organisons aussi un concours de poésie. Depuis deux ans, nous faisons venir des poètes dans l’établissement, l’an dernier les élèves ont travaillé avec Jean-Pierre Siméon”, rappelait Jean-Jacques Vacher, un des enseignants impliqués dans cette initiative. Et, d’espérer “que les élèves pourront bénéficier d’une deuxième rencontre avec David Dumortier et produiront eux aussi, comme l’an dernier, un recueil de poèmes, en fin d’année”.

J.P

Une classe de la nouvelle chance aux Canuts

“Pour nous, c’est très important d’avoir le bac”, précise Jules qui compte bien travailler dans l’immobilier et semble décidé à se donner les moyens de la réussite, tout comme ses autres camarades de classe. “Nous sommes studieux”, lance Pierre, repris par l’enseignante Hélène Duvanel : “Soyons honnêtes, il vous faut encore progresser sur la ponctualité !” Pour ces jeunes qui sont sortis du système scolaire, c’est là où le bât blesse : “Ce sont des jeunes qui ont décroché de l’école. Ils ont encore quelques difficultés avec les règles, à rentrer dans le cadre. Ils s’étaient retrouvés sans solution, face au mur”, note David Laposse, le proviseur. Aujourd’hui, l’ouverture d’un bac professionnel vente au lycée Les Canuts va leur permettre “de sortir du lycée avec un diplôme. C’est bien pour tout le monde, pour eux, pour l’environnement. Tout le monde y gagne”, argumente-t-il. Sa décision d’ouvrir son établissement à des élèves éligibles à la nouvelle chance a été aussi motivée par l’opportunité de “diversifier les publics, redonner son rôle au lycée professionnel, former les jeunes quelle que soit leur situation”. Cette ouverture est le fruit d’une collaboration avec le lycée Magenta de la nouvelle chance, à Villeurbanne : “Ils n’avaient pas de bac pro vente. Nous avions le personnel et les locaux. Nous avions en effet mis ce bac en sommeil faute de candidats. D’un an, nous l’avons fait passer à deux ans, avec à la clé un contrat d’apprentissage”, précise David Laposse.

La classe regroupe des élèves qui bénéficient de ce dispositif et d’autres qui sont déjà en apprentissage. “Ce double statut est très enrichissant. Les jeunes arrivent avec des vécus différents et tout cela nous donne de la souplesse”, poursuit le proviseur. Hélène Duvanel qui leur enseigne l’économie, la vente, le droit, l’informatique et la communication à raison de dix heures et demie par semaine, note que “c’est un groupe homogène. Nous ne faisons pas la distinction entre ceux qui sont de la nouvelle chance et les apprentis. Tous ont déjà une expérience professionnelle, ce qui nous aide bien”. Et elle apprécie “de les voir évoluer et prendre confiance en eux”.

J.P

Contact : lycée professionnel Les Canuts, 2 rue Ho Chi Minh. Tél.04 37 45 20 00.

Une classe de la nouvelle chance au lycée Les Canuts, de la poésie en Segpa au collège Barbusse ou un travail sur les valeurs des jeux olympiques en primaire, les projets des écoles vaudaises valorisent citoyenneté et réussite.

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