Archives / Journal N°46 - mardi 14 février 2012

Les soins dentaires low cost arrivent à Vaulx

Il y a 4 ans, chemin Tony-Garnier à Vaulx-en-Velin, un cabinet dentaire a été créé pour des patients précaires, bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU). C’était là l’initiative des porteurs du projet Dentexia, qui n’affichait pourtant pas encore son nom. En 2012, Dentexia implante deux centres low cost (littéralement : bas coût) à Lyon (Tête d’or à Lyon 6e et hôpital privé Natécia à Lyon 8e) et déménage son cabinet vaudais. Celui-ci développera bientôt son activité avenue Gabriel-Péri, dans des locaux anciennement occupés par l’enseigne Akeva. L’ouverture de ce centre au statut associatif est prévue début avril.

Les établissements Dentexia sont des centres de santé contrôlés par les Autorités régionales de santé. Ils avancent des tarifs divisés par deux, quand 63 % des Français renoncent aujourd’hui aux soins dentaires pour des raisons financières. Outre l’activité de prévention et les soins premiers, leurs praticiens sont spécialisés dans la pose d’implants et affichent la différence : “Chez Dentexia, le forfait implant + couronne est à 970 euros, quelle que soit la complexité de l’acte, tandis que le prix moyen constaté en Rhône-Alpes est de 2370 euros”. Des prix “inférieurs à ceux des pays pratiquant le tourisme médical”, soulignent encore les porteurs du projet.

Ici, les salariés ne sont pas rémunérés au pourcentage mais au fixe comme à l’hôpital. Les chirurgiens dentistes disposent d’assistants à temps complet pour les actes de chirurgie et sont soulagés de la gestion administrative. La méthode, pensée par Pascal Steichen, président de Dentexia et conseiller en organisation, vise une économie d’échelle et des tarifs fortement réduits.

Grâce au nombre de ses centres, Dentexia bénéficie de prix avantageux de la part de ses fournisseurs. Sans que cela nuise à “l’exigence de qualité” affirment les partisans du low cost, en expliquant : les implants et prothèses sont achetés en France. Il s’agit de fournitures fabriquées par des machines outils de haute technologie, avec un faible taux de main d’œuvre, des produits contrôlés par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Du côté des dentistes libéraux, cette démarche fait grincer des dents. “Pour le syndicat des chirurgiens dentistes du Rhône, la démarche low cost est incompatible avec la santé et la pratique médicale”, déclare son président Philippe Balagna. Selon lui, serrer au niveau des prix ne peut se faire sans compromis. L’ordre des dentistes du Rhône pense que pour être rentables, ces centres vont devoir produire beaucoup. Au détriment des patients ? Les dentistes libéraux expriment leur inquiétude et mettent en garde contre ces praticiens d’un nouveau genre qui cassent les prix. Ce qui s’appelle avoir une dent contre quelqu’un.

F.M

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