Archives / Journal N°35 - mardi 06 septembre 2011

Bernard Genin: l’humain au cœur de notre action

Quel bilan peut-on dresser des activités d’été sur la commune ?

Bernard Genin : Les services de la Ville ont encore accueilli de nombreux enfants et jeunes pour les animations d’été. Le seul service de l’Education, qui propose les centres de loisirs et mini-camps, attendait environ 800 jeunes vaudais de 2 à 17 ans, il en a reçu 1200. Preuve qu’il y a beaucoup de besoins. Sans compter le succès d’Eté en sport, place de la Nation, mais aussi les animations dans les quartiers, comme au LCR Malval, où plus d’une centaine de jeunes ont été accueillis par les services des Sports et de la Jeunesse. Enfin, comme chaque année, les Nuits d’été ont diverti non seulement les jeunes mais tout particulièrement les familles et elles ont investi de nouveaux quartiers comme le Petit-Pont ou Cachin. Cela permet aussi à nos services d’entamer des actions en profondeur et de faire connaître les structures où les jeunes peuvent être accueillis tout au long de l’année. Qu’il y ait plus de monde est significatif de la situation dans laquelle se trouvent les familles qui ont de plus en plus de difficultés. Beaucoup de Vaudaises et de Vaudais ne partent pas en vacances, c’est une réalité que nous prenons en compte.

Le développement de Vaulx-en-Velin se poursuit. Où en est le renouvellement urbain ?

Nous sommes dans une ville en plein développement, un grand nombre d’équipements est en chantier. Je n’entends d’ailleurs plus ceux qui reprochaient à notre équipe municipale de manquer de projets car de nombreux dossiers avancent. Au Mas du Taureau, la deuxième opération de relogement (Echarmeaux et Luère) a permis de reloger plus de la moitié des familles concernées, soit 200 sur 350. Cet automne, va commencer la construction de logements par Alliade Habitat sur le site de l’ancienne piste de bi-cross, logements qui devraient être livrés fin 2013. Mais nous ne nous en sommes pas arrêtés là. Nous avons tenu compte de la réalité du terrain et, face à la situation critique des habitants des chemins Mont-Gerbier et Mont-Cindre, nous avons décidé – et convaincu nos partenaires – de les inclure dans la seconde phase de relogement, alors qu’ils n’étaient prévus que dans une troisième phase, pas avant 2014-2015. Villeurbanne Est Habitat va lancer auprès des familles, dès cet automne, l’enquête sociale préalable au relogement.

Au Nord, la Zac de La Grappinière devrait voir les premières livraisons d’immeubles fin 2013. Le centre commercial ne sera démoli qu’une fois les commerces réinstallés dans les nouvelles constructions. En 2012, vont aussi commencer les travaux de réhabilitation et d’extension du groupe scolaire Henri-Wallon.

Plus près du centre-ville, les travaux de la Zac de l’Hôtel de ville vont commencer début 2012 avec les premières livraisons de logements fin 2013 et la construction du nouveau Casino au Pré de l’Herpe, en pied d’immeuble. Les travaux du Pôle d’astronomie et de culture spatiale (Pacs) sont lancés et il ouvrira en 2013. Le Pacs est un équipement à rayonnement régional. Tout le monde reconnaît la qualité du planétarium qui met la culture spatiale et scientifique à la portée de tous. Et tout le monde s’accorde à reconnaître que le Pacs sera un très bel équipement.

L’ensemble des partenaires doit maintenant se mettre autour d’une table pour participer au financement de son fonctionnement. S’agissant du Conseil général, il a participé à hauteur de 50 000 euros pour les études. Mais il a aussi signé la convention de l’Anru qui prévoit 1,8 millions d’euros d’investissement. Je ne doute pas que chacun, Etat, Région, Conseil général, Grand-Lyon, Europe – et pourquoi pas des partenaires privés – participera à la gestion de cet équipement.

Aujourd’hui, nous avons gagné quelque chose : l’avenir de l’agglomération lyonnaise passe par Vaulx-en-Velin. Le maire de Lyon et président du Grand-Lyon, Gérard Collomb, l’a réaffirmé. La place du Carré de Soie est confortée, les commerces existent, les logements sont lancés... Nous attendons un effort supplémentaire du Grand-Lyon afin que, sur ce site, Vaulx-en-Velin soit dotée d’un équipement d’agglomération significatif et emblématique, qu’il soit sportif ou culturel.

Enfin, il est nécessaire que les pôles universitaires soient reliés, c’est-à-dire le campus de Vaulx-en-Velin – avec l’école nationale d’architecture et l’école nationale des travaux publics d’Etat (ENTPE) – et le campus de La Doua à Villeurbanne. Nous défendons l’idée d’un tramway et le préfet soutient cette démarche. Fin 2011, le Sytral devrait lancer une étude sur ce projet.

La ville se développe mais qu’en est-il du patrimoine et de l’environnement ?

A côté de la densification de la ville – nécessaire et que nous avons choisie – il nous semble important qu’il existe des zones de respiration, de jeux, de rencontres. Pour défendre le patrimoine, il faut le faire vivre, l’adapter aux besoins. Prenons l’usine Tase, au Sud. Il y a bien sûr eu une première victoire avec le classement de la façade et de l’aile Est. Mais ça ne suffit pas et nous souhaitons avoir le plus rapidement possible des partenaires qui investissent pour faire vivre ce lieu et l’ouvrir.

Vaulx a aussi la chance de posséder un patrimoine naturel extraordinaire, l’eau, avec le canal de Jonage, le Grand parc, la Rize... Nous allons dès 2012 commencer les aménagements du parc de la Rize pour l’ouvrir au public en 2013. Nous réfléchissons parallèlement à y transférer le centre de loisirs Daniel-Fery qui serait en plein cœur de ce coin de nature. Nous allons commencer les aménagements du parc du Château au Village, tout en revalorisant le château, et créer ainsi une véritable coulée verte en lien avec la zone maraîchère et le Grand parc de Miribel-Jonage, qui est, je le rappelle, à 80 % sur le territoire de Vaulx-en-Velin. Quant à la zone maraîchère, nous souhaitons – avec nos partenaires la Ville de Décines, les agriculteurs bien sûr, la Safer et la Chambre d’agriculture – mettre en place début 2012 une société publique locale (SPL). Il s’agira de construire des locaux pour permettre à de nouveaux maraîchers de s’installer.

Comment rester une ville populaire, une ville pour tous ?

Tout d’abord en poursuivant le renouvellement urbain. Nous défendons l’idée d’un Anru 2 – et là encore nous avons le soutien du préfet – pour les quartiers des Noirettes, Vernay-Verchères et Sauveteurs-Cervelières, mais aussi pour à terme, créer les équipements nécessaires, c’est-à-dire une nouvelle école au Mas du Taureau et une maison de quartier. Mais là encore, il faut concilier logique opérationnelle et logique financière. Le renouvellement urbain, c’est déjà 250 millions d’euros, dont 100 millions financés par l’Anru et 25 à 30 millions à la charge de la Ville. Nous avons une capacité d’investissement de l’ordre de 15 millions d’euros par an et il y a d’autres opérations que celles inscrites au titre de l’Anru.

Or aujourd’hui, nous devons faire face au désengagement de l’Etat, de la Caf... Les associations, les centres sociaux nous alertent sur leurs difficultés dues à ces désengagements, alors que les besoins des habitants augmentent. Nous maintenons notre soutien à ces associations, mais jusqu’à quand ? D’autant qu’il en va de même pour la Ville. La Dotation de développement urbain (DDU) que l’Etat verse à la Ville est passée de 860000 euros il y a un an, à 820000 euros en 2011. Le préfet s’est engagé à ne pas la réduire en 2012.

La question aujourd’hui, c’est celle de la situation sociale de plus en plus difficile pour les familles, une situation parfois dramatique et encore aggravée par les mesures du gouvernement. On ne peut pas prétendre faire du renouvellement urbain si on délaisse les habitants. Il faut remettre l’humain au cœur du renouvellement urbain. Ce n’est pas un bâtiment neuf, un coup de peinture qui fait la vie d’une cité. Ce peut même être dangereux car cela risque d’exclure certains citoyens.

Enfin, rester une ville populaire, c’est donner aux habitants les outils de la concertation. Je fais chaque semaine une visite dans un quartier différent de la ville, nous allons reprendre les assemblées générales de quartier (AGQ) fin septembre. Nous avons là de vrais outils de proximité et de débat. Il y a les ateliers de la ville, plus thématiques, qui permettent une réflexion en profondeur comme nous le faisons actuellement sur les déplacements. Pour aller plus loin, nous allons lancer deux conseils de quartier à La Côte et au Mas, deux quartiers où se développent des projets très importants. Il existe d’autres outils, car certains habitants ne participent pas aux AGQ ou, s’ils participent, ne s’y expriment pas forcément. Nous avons, cet été, interrogé les habitants du Sud, pour connaître leurs besoins en terme de commerces : veulent-ils un centre commercial assez rapidement, auquel cas il sera place Cavellini, ou préfèrent-ils attendre quelques années afin qu’il soit en pied d’immeubles le long de l’avenue Roger-Salengro. Nous avons reçu plus de sept cents réponses. L’enquête se termine mi-septembre, mais je peux déjà dire que c’est un très bon moyen de recueillir l’avis des habitants.

Propos recueillis par Edith Gatuing

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