Archives / Journal N°35 - mardi 06 septembre 2011

Ecoles, collèges, lycées : la rentrée est de rigueur

L'alarme est déjà donnée

Cette nouvelle coupe claire ne va pas faire mal, tend à dire le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel. Pour les syndicats, c’est un nouveau coup porté au service public d’éducation. En primaire, sur le plan national, la réduction concerne plus de 8900 postes. Sont en premier lieu touchés les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), les maîtres formateurs, les remplaçants... Ainsi 600 postes Rased disparaissent ce qui, selon le Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire, prive d’aide 30 000 élèves.

En bien des endroits, la restriction budgétaire conduit à des fermetures de classes. Toutefois à Vaulx, les écoles maternelles et élémentaires échappent à l’équation établissant que lorsqu’on supprime un poste, on ferme une classe. “Nous échappons à cela parce que les effectifs d’élèves sont en hausse par rapport à la rentrée 2010. On compte même un certain nombre d’ouvertures principalement en maternelle. Mais nous perdons trois postes Rased”, indique Marie-France Vieux-Marcaud, élue en charge de l’Education.

Selon les prévisions, 6222 élèves vont être scolarisés en primaire soit 2842 en maternelle au lieu de 2692 l’an passé et 3380 en élémentaire au lieu de 3355. “Le nombre d’élèves par classe va augmenter”, pointe, malgré tout, Marie-France Vieux-Marcaud. Ce qui laisse présager de nouvelles situations critiques. Les équipes éducatives comme les parents peuvent s’attendre à faire encore une fois l’expérience de classes sans enseignant (absent non remplacé) et de son pendant, des classes surchargées (qui récupèrent les élèves sans prof). L’Inspection d’académie solutionnera-t-elle mieux le problème que l’an passé ? Alors que les effectifs d’enseignants se réduisent comme peau de chagrin ? Pour rappel, en juin dernier, professeurs et parents comptabilisaient plus de 460 jours non remplacés dans les écoles primaires de la commune durant l’année scolaire 2010-2011. Le ministère enverra peut-être Pôle Emploi à la rescousse...

L’élue vaudaise s’interroge par ailleurs sur “l’issue de la réflexion sur les rythmes scolaires, lancée par Luc Chatel”. Outre la mise en place d’une consultation nationale, l’expérimentation d’un nouveau rythme est engagée dans cent collèges et lycées – avec des cours le matin, des activités sportives et culturelles l’après-midi. Marie-France Vieux-Marcaud “souhaite vivement que les communes soient associées à la réflexion”. Celles-ci ont leur mot à dire d’autant que l’éducation prend de plus en plus de place dans les politiques municipales et que les dépenses pour l’école augmentent– outre les dépenses obligatoires (bâtiment, mobilier) et les dépenses dans le champ de l’action éducative locale, de nouveaux financements accompagnent l’évolution des connaissances, des supports et des méthodes d’enseignement.

La commune de Vaulx-en-Velin a par exemple investi dans du mobilier ergonomique à destination des restaurants scolaires, des chaises conçues pour que les enfants soient à la hauteur des adultes. L’école Langevin en dispose aujourd’hui et cela s’étendra à d’autres cantines.

La garderie du matin une nouveauté “La Ville a aussi pris la décision politique de mettre en place une garderie du matin dans cinq établissements.

C’est un service aux familles qui n’ont pas d’autres solutions. Il est lancé à titre expérimental. Dans un an, nous en dresserons le bilan”, déclare l’élue à l’Education en précisant : “Nous serons très attentifs au temps de l’enfant. Les parents pourront bénéficier de deux temps d’accueil dans la journée mais pas de trois”.

Ce dispositif est proposé à partir du 12 septembre dans cinq écoles : Langevin, Grandclément, Mistral, Croizat et King. Une vingtaine de demandes ont été enregistrées en juillet. Les inscriptions se poursuivent à l’Hôtel de ville sachant que les temps d’accueil vont s’ouvrir sous réserve de dix inscrits. L’accueil est prévu de 7h30 à 8h30 et regroupe des enfants de maternelle et d’élémentaire, vingt au maximum. Deux adultes, une personne statutaire de l’école et un animateur vacataire, proposeront des activités ludiques aux enfants.

Tarif : 0,50 euros à 4 euros selon le quotient familial. Pratique : Direction de l’Education au 0437451875.

Repères : A Vaulx-en-Velin + 175 élèves en primaire (chiffre prévisionnel). Ouvertures de classes en maternelle : 1 à Makarenko B, 2 à Mistral, 1 à Anatole-France, 1 à Croizat, 1 à Langevin. En élémentaire : 1 à Néruda. Au niveau national, plus de 65 000 postes d’enseignants supprimés depuis 2007. Dans les collèges et lycées : 4800 postes supprimés et plus de 79 500 élèves supplémentaires en 2011-2012. 12,6% d’enfants de moins de 3 ans scolarisés en maternelle contre 34,5% en 2000. Le budget 2012 prévoit la suppression de 14 000 postes supplémentaires dans l’Education nationale.

Fabienne Machurat

Appel à la grève

Une première journée de grève contre les suppressions de postes est prévue le 27 septembre à l’appel des fédérations et syndicats de l’Education nationale, avant une autre action importante envisagée en octobre. “Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux met l’école publique à genoux. Cette politique maintient un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lutter réellement contre l’échec scolaire”, dénonce l’intersyndicale.

Les travaux d’été dans les écoles

Au village, le nouveau bâtiment de l’école maternelle Langevin est fin prêt. Avec huit classes, il a accueilli les tout-petits, ainsi que ceux de l’ancienne maternelle Cachin, désormais transformée en accueil de loisirs. Du côté des plus grands en primaire, ce sont les conditions d’accessibilité et de sécurité qui ont été revues, quand la peinture des cages d’escaliers sera mise à neuf aux vacances de la Toussaint. Le tout pour un montant de 5,9 millions d’euros.

Toujours au Village, en attendant la livraison du restaurant scolaire de l’école Grandclément, c’est dans un bungalow installé dans la cour de l’école Langevin que les enfants prendront leur repas. La construction de ce restaurant scolaire – sur le site de l’école Grandclément, il sera commun avec l’école Langevin – a débuté cet été pour une livraison à la rentrée 2012. A Grandclément toujours, une salle pour les parents d’élèves va être créée et les sanitaires de l’élémentaires seront refaits. L’ensemble de ces travaux s’élèvera à deux millions d’euros.

Autre maternelle livrée pour cette rentrée, celle de l’école Frédéric-Mistral qui prévoyait son extension afin de créer deux classes supplémentaires. Les tout-petits bénéficient aussi de l’installation de nouveaux jeux. Après cette première phase, vont débuter les travaux pour la réhabilitation de l’école élémentaire avec la création de trois classes. Réhabilitation qui sera achevée à la rentrée prochaine. L’ensemble des travaux de l’école Mistral s’élève à un peu plus de cinq millions d’euros. Dans un certain nombre d’écoles, la Ville a effectué des travaux en prévision d’ouvertures de classes. C’est le cas à l’école Makarenko (22 000 euros) et à Croizat maternelle (56 000 euros). Toujours à Croizat, en élémentaire, l’ensemble des menuiseries a été changé (80 000 euros) en attendant une réhabilitation qui devrait commencer à la rentrée 2012 pour une livraison en 2014. Toujours au Sud, les élèves de l’école élémentaire Curie vont trouver une cour neuve (95 000 euros).

A l’école Gagarine, c’est une première tranche de travaux qui a été effectuée afin de refaire les sanitaires. La cour de la maternelle a été remise en état (65 000 euros). A l’école King, la peinture des couloirs de circulation des maternelles A et B a été reprise (40 000 euros). Les jeux de l’école maternelle Neruda ont été changés au printemps dernier. A l’automne, ce sont les tracés de jeux qui seront refaits dans les écoles élémentaire et maternelle Courcelles, maternelle Neruda et élémentaire King pour un montant total de 27 000 euros. Enfin, de petits aménagements ont été prévus dans les écoles qui mettent en place un accueil périscolaire le matin.

E.G

Collèges : d’un chantier à l’autre

Après deux années passées au collège Jean-Vilar, les élèves des Noirettes réintègrent de superbes locaux dont les travaux se sont terminés sur les chapeaux de roue – si ce n’est qu’il reste à achever la salle polyvalente. Non seulement c’est neuf et fonctionnel mais l’esthétique n’est pas en reste, l’architecte Hervé Vincent ayant accordé un rôle privilégié à la couleur et à la lumière. La nouvelle principale, Catherine Durand, et son équipe administrative ont déjà pris leurs marques dans ce “lieu formidable”. Au tour des enseignants et des élèves d’y trouver leurs repères.

Hélène Geoffroy, conseillère générale fait le point sur les deux ans de transition à Jean-Vilar : “Le déménagement avait suscité beaucoup d’inquiétudes et même un certain traumatisme. Mais on peut dire qu’enseignants et élèves ont travaillé dans de bonnes conditions, grâce notamment à l’implication de la principale, Madame Béjean. Il a fallu gérer quelques difficultés en matière de transports, de chahut dans les bus. Les choses se sont régulées avec l’intervention de médiateurs TCL et de la police nationale pendant les 6 premiers mois. D’autre part, différentes craintes s’étaient exprimées : que les choses se passent mal entre Villeurbanais et Vaudais, or cela s’est bien passé ; celle de ne pas revenir à Vaulx. Non seulement il y a retour, mais en plus on compte des collégiens supplémentaires et le nombre de sixièmes augmente. L’équipe pédagogique a resserré les liens avec les écoles primaires et le collège retrouve de l’attractivité. C’est tout l’enjeu et je suis optimiste pour la suite”. Les Noirettes compte près de cinq cents inscrits cette rentrée pour une capacité d’accueil de six cents élèves. Le collège Barbusse est à son tour installé à Jean-Vilar pour deux ans “Le Conseil général s’est engagé à préserver l’ensemble des moyens de Barbusse”, indique Hélène Geoffroy. Le retour à Vaulx est programmé pour septembre 2013, dans un établissement qui fera avec les Noirettes un ensemble homogène tout en étant différent. Ces deux édifices préfigureront le renouveau du Mas du Taureau. Face à cette délocalisation, une des préoccupations majeures des parents demeure la question des transports. Hélène Geoffroy se veut rassurante : “Le Sytral est en alerte pour la rentrée, avec des bus affectés, d’autres en attente, et des navettes pour le temps de midi. De plus, un travail de prévention très soutenu est prévu”.

Au collège Valdo, différents chantiers d’entretien ont eu lieu sans compter les travaux de consolidation suite à un problème d’affaissement. Au Sud, à Duclos, des travaux ont permis de rafraîchir la salle de science, le secrétariat, l’infirmerie, les sanitaires et un projet de réfection plus conséquent est dans les cartons. Le Conseil général soutient par ailleurs la mise en place de classes ultramobiles dans cet établissement. Expérimenté depuis deux ans dans certains collèges et mis en place en partenariat avec l’opérateur SFR, ce dispositif consiste à équiper des établissements avec des mini-ordinateurs que les élèves utilisent en classe et peuvent ponctuellement utiliser à domicile.

Collèges, lycées : réformer pour mieux rogner ?

Moins d’enseignants, plus d’élèves et une meilleure qualité d’apprentissage, c’est possible ! assure Luc Chatel. La solution avancée c’est l’innovation. Au collège, le programme Eclair - Ecoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite – ouvre la voie. Il est expérimenté depuis un an au collège des Noirettes et il se met en place à Barbusse et à Duclos. Aux Noirettes, des enseignants contestent son efficacité et ses méthodes. D’autres l’envisagent positivement, comme une façon de travailler autrement. Pour la nouvelle principale, Catherine Durand, qui a été recrutée sur la base du volontariat, “Eclair permet de prendre en charge les élèves différemment, en bénéficiant de moyens supplémentaires en personnels, en heures, en matériel, en mettant en place des lieux particuliers, des cadres”. Selon elle le dispositif, très ouvert aux projets, offre “une plus grande liberté d’organisation, de passer par d’autres chemins pour accompagner les jeunes à besoins éducatifs particuliers, d’étayer les élèves qui ne sont pas portés, de leur donner de l’ambition et de trouver des alternatives à l’exclusion”. Parce que, ajoute-t-elle, “120 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans qualification, ça n’est pas possible”. Son intention n’est pas de brusquer les choses vis-à-vis des enseignants, assure t-elle. “Je leur dis : utilisons tranquillement les moyens qu’apporte ce dispositif. On essaie, on fait le bilan et si ça ne marche pas, on fera autrement”. Une équipe est partante pour mettre en marche une sixième expérimentale, attachée à un lieu particulier dans l’établissement, où les bases seront enseignées le matin tandis que l’après-midi se fera l’aide aux devoirs. Une autre transformation concerne les arts plastiques : au lieu d’une heure par semaine, les collégiens auront cours deux heures par semaine pendant six mois. Des parcours diversifiés, optionnels, sont envisagés à l’heure où “l’on tend de plus en plus vers un enseignement et un suivi individualisés”, estime la principale.

Une autre vision des choses

Des professeurs des collèges Noirettes et Barbusse ne portent pas le même regard sur ce dispositif. Ils refusent une expérimentation imposée, des programmes limités au socle commun et rejettent le pouvoir donné aux chefs d’établissements “de recruter des enseignants par entretien d’embauche et en leur faisant signer des lettres de mission”. En juin dernier, ils continuaient d’affirmer “qu’un travail pédagogique de qualité en zone d’éducation prioritaire passe par un travail collectif. Les enseignants se fixent déjà des objectifs pédagogiques avec les projets d’établissement qu’ils coécrivent avec les équipes de direction. Ils ont besoin d’heures d’enseignement pour mettre en place ces projets et ils en manquent cruellement”.

Au niveau national, une pétition intersyndicale, lancée en juillet dernier pour demander l’abandon du programme Eclair, a recueilli plus de 8000 signatures. Les syndicats considèrent que le dispositif “est un laboratoire de déréglementation des établissements, des statuts et de dérégulation de la gestion du personnel”. Ils soutiennent aussi qu’en recentrant les apprentissages sur le socle commun, au contraire de répondre aux besoins des élèves défavorisés, “il naturalise de fait les difficultés en renonçant à viser le même niveau d’exigence pour tous les élèves, quel que soit l’établissement dans lequel ils sont scolarisés, et dégrade leurs conditions d’étude”.

En arrière plan des réformes et expérimentations, dans le secondaire, beaucoup de choses se réduisent : les dédoublements de classe, les projets pédagogiques... On économise sur la formation des professeurs, on multiplie les heures supplémentaires, les problèmes de remplacement risquent de survenir dès la fin septembre.

Côté lycée, que dire de la réforme de la première qui, en introduisant un tronc commun pour les S, ES et L, conduit à surcharger les classes ? Que dire aussi du regroupement des élèves de filières différentes en histoire-géo ? Ceux de S passeront l’épreuve au bac en première et pas les autres... Les conditions seront-elles là pour un enseignement de qualité ?

L’allocation de rentrée scolaire

Ce coup de pouce de la Caisse d’allocations familiales (Caf), attribué sous conditions de ressources, est versé automatiquement (depuis le 22 août) aux familles allocataires répondant aux critères d’attribution et ayant des enfants scolarisés âgés de 6 à 16 ans. Le montant varie en fonction de l’âge des enfants : de 6 à 10 ans, il s’élève à 284,97 euros, de 11 à 14 ans, à 300,66 euros et de 15 à 18 ans, le versement est de 311,11 euros. Pour les enfants âgés de 16 à 18 ans, l’allocation est versée sur justificatif de scolarité ou d’apprentissage. Au moment de la rentrée, la Caf adressera aux allocataires une attestation de scolarité à faire compléter par les établissements scolaires et à lui retourner le plus tôt possible.

Pour les personnes qui ne sont pas allocataires mais qui répondent aux critères d’attribution, il est conseillé de se mettre en relation avec les services de la Caf afin de recevoir un dossier ou de consulter son site internet : www.caf.fr afin de le télécharger.

Caf de Lyon : 67 boulevard Marius-Vivier-Merle. 69409 Lyon cedex 03.

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