Archives / Journal N°36 - mardi 20 septembre 2011

Les hauts et les bas de la cohésion sociale

Après la douche froide de la baisse annoncée de 16 % des financements du contrat urbain de cohésion sociale (Cucs), la venue début septembre à Vaulx-en-Velin de la présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), Salima Saa, a été un signe positif pour la Ville. “Nous espérons que l’Etat, tant à travers ses conventions qu’avec ses crédits classiques, intervienne de façon largement plus volontariste et porte l’action publique au cœur de nos quartiers”, expliquait le maire, Bernard Genin. Car si le dispositif du contrat urbain de cohésion sociale est prolongé jusqu’en 2014, le désengagement de l’Etat dans son financement a conduit à une baisse très significative des crédits de 135 000 euros, notamment pour les associations structurantes que sont les centres sociaux dans les quartiers. “Les opérations de renouvellement urbain sont significatives sur notre ville mais ne peuvent suffire, poursuivait le maire. Il faut accompagner des populations parfois extrêmement fragiles et cela ne peut se faire sans être au plus près des besoins des habitants, tout en accueillant et en intégrant les nouvelles populations”. Mi-février, dans un courrier au ministre de la Ville, Maurice Leroy, Bernard Genin dénonçait la fragilisation qu’opérerait cette baisse de crédits sur les habitants des quartiers populaires. Rappelant que la Ville devait déjà pallier “les carences volontaires de l’Etat en finançant une grande partie de la Maison de justice et du droit, compétence régalienne de l’Etat s’il en est”. Dans le même temps, le premier ministre, François Fillon, réunissait le comité interministériel des villes (CIV), déclarant qu’une expérimentation sera lancée dans trente trois quartiers. Expérimentation qui comportera des engagements précis et concrets en matière d’emploi, d’éducation et de sécurité. Lors de cette réunion, le CIV a aussi choisi de valoriser l’action des acteurs de terrain à travers les associations, la reconnaissance des métiers de la médiation sociale, les centres de ressource et les gardiens d’immeubles. C’est ainsi que la Ville, qui au départ n’était pas prévue pour participer à ces expérimentations, en fera tout de même partie.

Sur ces thématiques, Vaulx-en-Velin bénéficiera de crédits de “droit commun” qui permettront de préparer les formes nouvelles que pourrait prendre le prochain Cucs après 2014. Pour la Ville, il s’agit de mettre prioritairement en avant la prévention de la délinquance et la sécurité, l’éducation, notamment à travers la culture et l’éducation à la santé, et l’insertion et le développement économique. Pour autant, le maire se demande “comment faire du droit commun en matière d’éducation par exemple, quand 16 000 emplois sont encore supprimés et que Vaulx compte deux fois moins d’infirmières scolaires que nécessaire ?”. C’est pourtant sur l’éducation que la présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, lors de sa visite à Vaulx-en-Velin, a souligné “l’exemplarité de la Ville en matière de projet éducatif”, après s’être fait expliquer le fonctionnement du Programme de réussite éducative et avoir visité l’école de la seconde chance. Une visite qui devrait conduire à un soutien financier accru.

Ce qui n’a pas empêché le maire de solliciter le préfet pour un réexamen financier des projets du contrat urbain de cohésion sociale, notamment ceux des centres sociaux “qui ont vu leurs crédits baisser de façon importante alors que, dans le même temps, ils sont en première ligne avec la Ville, sur des territoires en renouvellement urbain, comme le Mas du Taureau ou les Verchères, territoires qui restent cependant fragiles”. Des associations qui, selon Bernard Genin, coproduisent les politiques de cohésion sociale. L’engagement de l’Etat pour les années à venir sera dans ces domaines tout aussi déterminant que la poursuite des opérations de renouvellement urbain, que le maire appelle de ses vœux avec la mise en place d’une seconde programmation.

E.G

Prolongé jusqu’en 2014, le contrat urbain de cohésion sociale définit les actions auxquelles l’Etat entend accorder une priorité dans les quartiers en politique de la ville. Après la douche froide de la baisse de 16 % des crédits l’hiver dernier, l’Etat lance aujourd’hui des avenants expérimentaux.

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